L’asthme revendique le droit d’exprimer ses différents courants d’obstruction

samedi 28 décembre 2002 par Dr Jean-Charles Bonneau1994 visites

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L’asthme revendique le droit d’exprimer ses différents courants d’obstruction

L’asthme revendique le droit d’exprimer ses différents courants d’obstruction

samedi 28 décembre 2002, par Dr Jean-Charles Bonneau

Les auteurs ont suivi durant 5 ans deux populations : des malades asthmatiques et des malades qui présentaient des "équivalents" d’asthme. L’évolution des "équivalents" conduit-elle systématiquement jusqu’à l’asthme ? Les asthmatiques voient-ils leur symptomatologie diminuer avec le temps ?

Asthme et équivalents d’asthme, une étude de suivi sur cinq ans. : Lowhagen O, Arvidsson M, Pettersson K. Asthma and Allergy Research Group, Department of Respiratory Medicine and Allergy, Sahlgrenska University Hospital, Goteborg, Sweden. olle.lowhagen@lungall.gu.se dans Respir Med 2002 Dec ;96(12):1040-4

Soixante dix patients de suite ayant été testés pour suspicion d’asthme ont été à nouveau explorés au bout de cinq ans avec les mêmes procèdés diagnostiques ( scores cliniques ,spiromètrie, test à la métacholine) qu’à la première investigation.

Les mêmes critères diagnostiques pour l’asthme et les équivalents d’asthme ( symptômes de type asthme, mais tests négatifs), pathologies bronchiques chroniques obstructives(BPCO) ont été utilisés à chaque visite..

A la première visite, trente neuf patients sur soixante dix (56%) remplissaient les critères de diagnostic de l’asthme, vingt un sur soixante dix (27%) les critères d’équivalents d’asthme et cinq sur soixante dix (7%) les critères de BPCO.

En raison de l’absence de symptômes reconnus, cinq sur soixante dix n’ont pas pu être classés.

Cinq patients sur soixante dix (7%) étaient fumeurs, cependant, pour la majorité (72%)le tabac n’était pas bien toléré car inducteur de symptômes équivalent d’asthme.

A la seconde exploration cinq ans plus tard, , trente patients sur trente neuf (76%) remplissaient encore les critères d’asthme et douze sur vingt et un (57%) les critères d’équivalents d’asthme.

Au bout de cinq ans, à l’examen, dix pour cent des patients du groupe asthmatique rentrent dans les critères d’équivalents d’asthme tandis qu’à l’inverse , dix pour cent rejoignent le groupe des asthmatiques .

Cela permet de conclure que l’asthme ou les équivalents d’asthme peuvent persister cinq ans voire plus. On peut aussi en conclure que les deux types de pathologies sont étroitement liés et qu’un patient asthmatique peut présenter des équivalents d’asthme et vis versa.


Autant d’asthmatiques (10%) évoluent vers des symptômes moins prononcés que de patients souffrant "d’équivalents" évoluent vers un asthme installé. Il n’en demeure pas moins que 90% restent identiques.

J’en arrive parfois à me demander si les auteurs voient des patients ! Quel praticien peut sur cinq ans suivre un asthmatique et encore s’étonner que ses symptômes évoluent ; le monde tourne , les allergènes , les polluants et autres germes aussi !

Pourquoi la réponse à tous ces stimuli n’induirait-elle pas une réponse variable ; moi, maladie asthmatique, j’étouffe sous le carcan où l’on veut me cantonner !

L’asthme peut changer, mais il reste là.

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