Journées Parisiennes d’Allergologie 2003 : Dr Geneviève Darrieussecq

jeudi 9 janvier 2003 par Dr Geneviève Darrieussecq2387 visites

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Journées Parisiennes d’Allergologie 2003 : Dr Geneviève Darrieussecq

Journées Parisiennes d’Allergologie 2003 : Dr Geneviève Darrieussecq

jeudi 9 janvier 2003, par Dr Geneviève Darrieussecq

Rendez-vous annuel de l’allergologie francophone, les JPA sont l’occasion de faire le point sur les connaissances et les avancées de l’année écoulée.
Un climat maussade, de la neige même, mais une ambiance chaleureuse et passionnée.

Existe - t’il une relation causale entre exposition allergènique et sensibilisation ?

Pr Daniel Vervloet (Marseille)

Pour les pollens une étude très récente montre une relation directe entre le pourcentage de sensibilisation au pollen de bouleau chez l’enfant et l’intensité de la pollinisation au moment de sa naissance.
L’étude a porté sur 583 enfants nés entre février et avril 1992, 1993, 1994 de parents atopiques, la saison pollinique du bouleau ayant été très importante en 93 par rapport à 92 et 94.
Les résultats montrent que 17,8 % des enfants nés en 93 sont sensibilisés au pollen de bouleau contre 8,8 % des enfants nés en 94.

Pour les acariens diverses études montrent une relation directe entre la concentration en acariens et la sensibilisation de jeunes enfants, notamment l’étude marseillaise montrant que la sensibilisation aux acariens des enfants nés à Briançon est beaucoup plus faible que celle des enfants vivant en région marseillaise où les taux d’acariens sont plus élevés.

Pour les blattes des études identiques ont confirmé la relation entre les taux d’antigènes Bla g 1 ou Bla g 2 et la sensibilisation à la blatte.

Enfin pour le chat les choses se compliquent !!
Si des études ( Wahn et al. ; Ritz et al.) démontrent clairement qu’il y a risque de sensibilisation en présence d’une faible quantité d’allergènes chat ; la question devient complexe depuis la publication du travail de Plotts et Mills qui montre que des taux élevés d’allergènes chat aboutissent à une réaction immunitaire déviée avec synthèse IgG 4 et diminution de la synthèse des IgE. De plus une étude toute récente publiée en 2002 montre que des enfants exposés tous petits à deux animaux domestiques ou plus, avaient un risque réduit de moitié d’être sensibilisés. Ainsi par exemple : 15,5 % des enfants ne possédant ni chien, ni chat, à leur domicile étaient sensibilisés au chat contre 11,6 % des enfants vivant avec un animal et 7,7 % des enfants vivant avec au moins deux animaux.

Existe t’il une relation causale entre sensibilisation et apparition de la maladie allergique ?

Oui il existe une association entre sensibilisation et asthme et/ou rhinite comme le montrent de nombreuses études, mais des études récentes mettent en exergue l’importance en plus de la sensibilisation de l’enfant, de l’histoire familiale d’atopie pour déclencher un asthme.

Existe t’il une relation causale entre exposition allergique et apparition de la maladie allergique ?

De nombreuses études donnent des résultats contradictoires surtout en fonction des allergènes, certains (Lau et al. ; Charpin et al.) montrent qu’il n’y a pas de corrélation significative entre les taux d’allergènes notamment acariens et la prévalence de l’asthme chez l’enfant, d’autres plaident pour une relation directe entre taux d’allergènes et apparition de l’asthme, notamment certains prouvent que l’éviction allergènique améliore nettement les symptômes par rapport aux groupes sans éviction.

Pour les acariens domestiques, il apparaît que les relations entre quantités d’allergènes et apparition de la maladie sont faibles et sûrement dépendant de d’autres facteurs notamment l’âge et le terrain familial.

Existe t’il une relation causale entre exposition allergènique, sévérité des symptômes, morbidité de la maladie ?

Pour les pollens de très nombreuses études ont montré des relations entre augmentation des grains de pollens dans l’atmosphère et la symptomatologie clinique.

Pour les acariens les études réalisées en altitude montrent clairement les bénéfices des milieux peu pourvus en allergènes, sur les symptômes et sur l’hyper-réactivité bronchique spécifique et non spécifique.

Pour les animaux et notamment les chats, il est démontré que le contact entraîne des exacerbations de la maladie. Une étude récente par exemple, confirme que l’asthme s’aggravait chez des enfants allergiques aux chats quand ils étaient exposés à l’allergène chat dans des classes fréquentées par un grand nombre d’enfants ayant un chat au domicile.

Le degré de sévérité des symptômes est corrélé à la quantité d’allergènes présents dans l’environnement.

En conclusion cette très intéressante revue de la littérature permet de confirmer nos impressions cliniques quotidiennes : Il y a une relation entre exposition allergènique et sensibilisation spécifique, entre sensibilisation spécifique et risque d’avoir des symptômes, entre gravité de la maladie et quantité d’allergènes présents dans l’environnement.

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