EAACI à Amsterdam - Le congrès du Dr. C. Traube : 13, 14, 15 et 16 juin 2004

jeudi 17 juin 2004 par Dr Claire Traube5317 visites

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EAACI à Amsterdam - Le congrès du Dr. C. Traube : 13, 14, 15 et 16 juin 2004

EAACI à Amsterdam - Le congrès du Dr. C. Traube : 13, 14, 15 et 16 juin 2004

jeudi 17 juin 2004, par Dr Claire Traube

Des communications variées sous des formes différentes : symposium, forum, posters etc...
Beaucoup de physio-pathologie mais aussi des sujets très pratiques qui nous permettent d’affiner notre activité d’allergologue.

Prise en charge des syndromes d’hypersensibilité liés à l’exercice lors de la pratique du sport.

Anaphylaxie alimentaire induite par l’exercice. Sensibilisation au gluten comme modèle.
Kati Palosuo, Finlande.

 Les patients sont généralement indemnes de tous symptômes avant la crise induite par l’effort physique.

 Parmi les allergènes qui induisent l’anaphylaxie d’effort, seul le blé a été bien étudié. Pour les autres, aucune recherche n’a été faite.

 On préconise un régime d’exclusion d’une durée de 4 heures.

 Pour les tests, il est préférable de les réaliser avec l’aliment natif plutôt qu’avec les extraits.

 Dans l’anaphylaxie induite par l’effort, la notion de dose ingérée intervient.

Athlètes et asthme - la signification de l’inflammation des voies aériennes
M. Bonsignore, Italy.

 L’hyperréactivité bronchique est très nettement accrue chez les athlètes par rapport aux sédentaires. Ceci est surtout vrai chez les nageurs et les skieurs de fond.

 On observe une augmentation des lymphocytes T, des macrophages, des neutrophiles et des polynucléaires éosinophiles.

 Il existe un remodelage de la paroi bronchique qui diminue à l’arrêt de la compétition.

 Le pourcentage d’inflammation n’est pas corrélé à l’intensité de l’effort.

 L’explication pourrait provenir d’une hyper-osmolarité du surfactant des voies aériennes ou du stimulus provoqué par l’air froid sur les voies aériennes. Ces deux stimuli activent les cellules de l’épithélium bronchique.

 L’endurance affecte la réactivité bronchique :

  • les marathoniens présentent une hyperréactivité bronchique à de faibles doses de métacholine.
  • ces sujets sont jeunes et n’ont pas d’antécédent d’asthme ni d’allergie.
  • la crise survient peu de temps après l’exercice : pour 1000 mètres, 3 minutes après l’arrêt.

Pharmacothérapie et sport - impact sur les performances
KH Carlsen, Norvège.

 Il faut retenir que 41% des athlètes ont une rhinite chronique.

 Les anti-histaminiques de dernière génération n’affectent pas les fonctions cognitives ni les performances.

 Les décongestionnants nasaux doivent être évités car considérés comme produits dopants par les fédérations sportives en tant que stimulant du système nerveux central.

L’anticorps recombinant monoclonal anti IL5 humaine, dans le traitement de la dermatite atopique modérée a sévère.

J M Oldhoff

Les polynucléaires éosinophiles jouent un rôle majeur dans le développement de la dermatite atopique et les autres pathologies atopiques.

L’IL5 est indispensable pour la différentiation, la prolifération, la survie, le recrutement et l’activation des polynucléaires éosinophiles dans le sang périphérique.

 Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité clinique et histologique d’un anticorps monoclonal vis a vis de l’IL5 humaine, chez des patients adultes souffrant de dermatite atopique sévère.

 Méthode :

  • Deux doses de 750ug de mepolizumab sont administrées a une semaine d’écart chez des adultes ayant une DA modérée a sévère versus un groupe placebo.
  • Les résultats sont exprimes fonction du score du prurit, du nombre des polynucléaires éosinophiles et de l’activation des chemokines.

 Résultats :

  • 40 patients sont retenus dans l’étude et 14 recevront du mepolizumab.
  • Une très nette baisse du taux des polynucléaires éosinophiles dans le sang périphérique est observée chez les patients traités comparé au groupe placebo et ceci 2 semaines après le début du traitement.
  • Il n’ y a pas d’augmentation du confort physique après 2 semaines de traitement, cependant si les patients inclus ne souffrent que d’un trouble modéré, 72.2% des patients traités par mepolizumab ont une amélioration par rapport a 40 % dans le groupe placebo.
  • Il n y a pas d amélioration du score ni du prurit.

 La conclusion est

  • que 2 simples doses de 750 µg n’ont un effet que modéré dans l’amélioration des patients souffrant de dermatite atopique
  • Des études ultérieures sont nécessaires pour savoir si l’antiIL5 peut être un traitement d’avenir de la DA.

Le polymorphisme du récepteur Toll like 2 R 753Q définit un sous groupe de patients ayant une dermatite atopique au phénotype sévère

S Mrabet Dahbi

La DA est une pathologie inflammatoire de la peau compliquée par des infections récurrentes par les bactéries, les virus et les mycoses qui mènent à une réponse inadaptée du système immunitaire.

Toll like receptors (TLRs), un groupe de molécules de reconnaissance des antigènes bactériens qui joue un rôle de première ligne dans les systèmes de défense.

Une association entre les infections bactériennes et un polymorphisme dans le LTRs entre 2 et 4 gènes a été décrite.

Ce polymorphisme a été étudié et reconnu comme interférant sur le mode de défense de l’individu.

Cependant l altération de la balance th1 th2 dans la dermatite atopique n a pas été démontrée a présent.

Les auteurs ont étudié le polymorphisme de ce récepteur chez les sujets souffrant de DA et les sujets sains.

Les sujets exprimant le variant TLR 2 R753q ont un phénotype distinct des autres avec une DA sévère ou modéré et un taux en IgE spécifiques vis a vis du superantigène dpter élevé tandis que ceux qui expriment LTR4 ont un taux faible d IgE totales et spécifiques.

En conclusion, ce variant LTR2 représente un nouveau marqueur afin d’identifier le sous-groupe susceptible de souffrir de DA sévère.

Différences d’expression des gènes dans les cellules TCD4 des patients ayant soit un asthme allergique soit une DA

Dj Hijnen

L asthme et la DA sont les deux plus fréquentes maladies allergiques chroniques inflammatoires.

Ces deux pathologies ont des évolutions distinctes mais présentent des similitudes au niveau de l’infiltrat cellulaire inflammatoire.

Les cellules T CD4 ont une place privilégiée dans les deux cas.

Le but de l’étude est de mettre en évidence les différences entre les T CD4 des patients ayant une DA et ceux ayant un AA.

Chez les patients ayant une DA, on trouve 18 gènes incluant HLA DRa, HLA DP et CCR10 qui sont augmentés, par contre on trouve 22 gènes dont JUN et CXCR4 qui ont une expression moindre.

Au niveau des CD4 des patients ayant un AA on trouve 24 gènes dont HIP55 VEGFb et SEMA 3a qui sont accrus et 6 gènes incluant BMPR1A qui baissent dans leur expression.

2 gènes semblent diminuer a la fois dans la DA et dans l’AA ce sont DUSP2 et NR4A2.

Cette étude permet de mieux comprendre les différences de pathogène et d’évaluer le potentiel évolutif d’un patient.

Prolifération et sécrétion du INFg dans les cellules T de sujets atopiques est induite par l alpha toxine staphylococcique.

T Werfel

Le Streptococcus Aureus (SA) est connu comme facteur stimulant de la DA.

A coté des exotoxines qui ont un rôle de superantigène l’alpha toxine est sécrété par le SA.

Un grand nombre de cellules humaines peuvent être lysées par cette toxine.

Dans cette étude, les auteurs ont cherché a mettre en évidence le rôle de cette toxine sur les T cells CD4 connues comme fondamentales dans l’inflammation.

Les T cells CD4 de patients souffrant de DA sont incubées en présence d’alpha toxine.

L InF G est mesuré par méthode ELISA ensuite l’alpha toxine du SA est mise en évidence dans la peau de 22 adultes sur 64 présentant une DA sans signe de surinfection cutanée.

L alpha toxine induit une forte prolifération des cellules T CD4 provenant tant des patients ayant une DA que de ceux sains.

Ces résultats montrent pour la première fois que de faibles concentrations en alpha toxine stimulant la prolifération des cellules TCD4 induisent une réponse Th1 like cytokine lors de la réaction inflammatoire atopique conduisant ainsi à la chronicité de la DA

Th1 et Th2 sensibilisation dans le syndrome de la dermatite atopique.

VM Verini

Le but de cette étude est de mettre en évidence la fréquence des sensibilisations allergiques IgE et non IgE alpha toxine dans un groupe d’enfants souffrant de AEDS(allergique eczéma et dermatite syndrome).

La sévérité de la pathologie est mesurée par le Scorad et l’évaluation de l’allergie est faite par la détermination des IgE spécifiques par tests épicutanés, prick tests (SPT) , des patchs sont faits pour les pneumallergènes, les aliments et les allergènes de contact et enfin les mesures d’IgE spécifiques.

Chez l enfant la sensibilisation aux allergènes extérieurs de l’environnement est aussi importante que les sensibilisations alimentaires.

Mais il faut retenir qu’elle s’explore mieux par la méthode des patchs qui met en évidence une réaction Th1/allergènes.

En fait les acariens sont les plus imputables et le taux de sensibilisation Th1 et Th2 atteint 51%.

Les patchs montrent une fréquente sensibilisation au nickel et aux sulfates.

Les allergènes respiratoires alimentaires et de contact forment ensemble 50% des sensibilisations Th1et Th2.

Le diagnostic de l atopie par le biais de patchs tests au lait de vache et a l’oeuf chez des enfants tout venant souffrant ou non de DA.

M Ostenrballe

Cette étude tend a montrer que les patchs sont un plus dans le diagnostique de la sensibilisation alimentaire chez l’enfant de moins de trois ans.

En effet, ils viennent en plus du challenge oral mais en aucun cas le diagnostic de sensibilisation ne peut être retenu que sur les patchs, il faut en plus SPT, HR et IgE spécifiques.

Forum sur la sécurité de l’immunothérapie sublinguale

Sécurité de l’ultra rush sub-lingual ; évaluation chez 612 patients
R E Rossi

Si la sécurité de la voie sublinguale a été démontrée à de nombreuses reprises chez les patients, très peu d études ont évalué le risque de réactions adverses immédiates chez des patients ayant eu un ultra rush sublingual avec des extraits standardisés

 612 patients ont pris part a l’étude et souffraient soit de rhinite soit d asthme allergique.

 La conduite de l’étude était faite par l administration toutes les 6 minutes de doses croissantes d’allergènes STALORAL 300 ou d un allergène modifié.

 La dose cumulée après une demi heure équivalait à la dose administrée au démarrage d une ITS sous cutanée

 Résultats

  • tous les patients tolérent très bien le traitement
  • 107 ont présenté une réaction locale à type de prurit oropharyngé ayant disparu lors de l’augmentation des doses.
  • Un patient allergique à la pariétaire a présenté, trois heures après l’administration de la dernière dose de l’extrait de pariétaire, des douleurs abdominales et une diarrhée ayant cédées avec l’administration d’adrénaline par voie sous cutanée. Il est à retenir que chez ce patient l’ultrarush a débuté pendant la saison pollinique.
  • Un autre patient n’ayant présenté aucun symptôme pendant la phase de progression a présenté au bout de 14 jours de dose d’entretien un prurit buccal après chaque prise de 1 ml d extrait.
  • Un autre patient allergique à artemisia a présenté urticaire et rhinite après la prise de la dernière dose, 2 heures après.

 Conclusion
Comme il a été rapporté, aucune réaction grave de type immédiat n’a été constatée pendant la phase rapide de l’ultrarush que ce soit avec un extrait de pollen natif ou modifié. Il est ainsi démontré la sécurité de la voie orale

Sécurité de fortes doses d’immunothérapie avec l ultrarush : nouveaux résultats dans une étude en double aveugle chez des patients allergiques aux graminées
HF Merk

 254 patients souffrant de rhinite pollinique ont été traités successivement pendant deux saisons successives soit par l’extrait soit par le placebo.

 La dose de maintenance était de 300IR par jour .

 Les réactions adverses ont été observées pendant la période d augmentation. Il s agissait le plus souvent de réactions modérées dont la plupart étaient des syndromes de prurit oropharyngés, 5 cas de nausées, 9 de vertiges et 14 de maux de tête modérés.

 Seuls 2 effets adverses sur 156 sont survenus pendant la période d’entretien mais aucun patient n’est sorti de l étude du fait d effets indésirables. Aucune réaction systémique sévère ni anaphylactique n’est survenue tant pendant la phase de progression que pendant la phase d’entretien.

 Conclusion L’ultra rush est parfaitement bien tolérée et ne sont observés que des effets secondaires sans gravité.

Différents dosages essayés avec l’ITS chez des patients ayant une sensibilisation aux pollens de graminées ou aux oléacées d’Europe : sécurité et compliance
Y Puente

 Le but de cette étude est de mettre en évidence la sécurité et la compliance des patients lors de l’ITS sublinguale.

 Ces derniers souffrent de rhinite aux pollens.

 81 patients de 3 a 55 ans souffrant d’une rhinite et/ou d’un asthme extrinsèque induit par une allergie aux pollens sont rentrés dans l étude.

 Les effets adverses éventuels imputables à ce mode d ITS ont été évalués pendant 15 mois.

 Deux groupes de patients ont été constitués :

  • l’un traité par une ITS orale cosaisonnière classique avec obtention de la dose d’entretien en 36 jours
  • l’autre groupe ayant bénéficié d’un rush avec obtention de la dose d entretien en 18 jours : certains recevaient la dose pleine et d autre la moitié de la dose maximale.

 Il n y a aucune différence dans les effets adverses entre la voie classique et l’ultrarush.

 Les effets secondaires observés dans les deux cas sont un prurit oral, une aphtose, des paresthésies buccales et une gingivite.

 85,18% des patients ont bien suivi les consignes et 62,21% ont eu une compliance correcte.

 Conclusion

  • Ce mode de vaccination par voie orale ultra-rapide peut être fait sans problèmes de sécurité et une bonne compliance.
  • D autre part ce mode d ITS permet de maintenir des doses élevées de pollens pendant la saison.

Tolérance des extraits standardisés pour les acariens lors des immunothérapies
F Rodriguez

 La désensibilisation spécifique est un traitement bien établi des maladies allergiques et son efficacité a été démontrée a la fois dans les rhinites allergiques et l asthme.

 L obtention de la dose de maintenance nécessite un certain temps et représente une part des échecs à la thérapie.

 L’ITS cluster consiste a faire des injections groupées d’extrait allergénique avec obtention de la dose d’entretien le plus vite possible, diminuant ainsi le nombre d’injections et donc de déplacement du patient.

 108 patients souffrant d asthme et de rhinite allergique a l’acarien D. Pteronyssinus ont été sélectionnés.

 Le début de l’étude consiste à administrer 2 injections par jour, soient 8 injections en trois semaines.

 2 semaines après, 0,8 ml de vaccin sont administrés et ensuite la dose d’entretien est de 1 ml par mois.

 L intervalle entre les doses quotidiennes est de 30 minutes et on fait attendre le patient une heure après la dernière injection.

 La conclusion de cette étude est qu’aucun des patients n’a présenté de réactions ni locale ni systémique.

Évaluation de la tolérance de l’immunothérapie par cluster schedule avec des extraits standardises de pollens
P Guardia

 L injection de l’ITS avec des groupes schématisés est une alternative a l’ITS conventionnelle, avec l’avantage de la diminution en temps et en injections pour le patient.

 Lors de cette étude, 83 patients ont été recrutés.

 Comme le préconise la convention de l EAACI, le schéma de suivi a été établi comme suit :

  • DEP avant chaque administration et 30 minutes après,
  • Jour 1 : 0.1+0.2ml séparées de 30 minutes
  • Jour 8 : 0.4+0.4ml séparées de 30 minutes
  • Puis une injection de 0.8 ml à jour 15 et la dose de maintien une fois par mois.

 Résultats

  • Doses administrées : 322
  • Tolérance :
    • réaction locale immédiate>5cm : 2 ;
    • réactions retardées locales>10cm : 1
    • réaction retardée d’ordre systémique:2 grade 1 urticaire
    • Les auteurs ont poursuivi quelque soit la réaction.

 Conclusion

  • Cette méthode permet de diminuer la phase d attaque afin d’atteindre la dose d’entretien en deux fois et de ne faire que 11 visites et 9 injections.
  • Mais la survenue de réactions retardées amène les auteurs a proposer de garder sous surveillance le patient lors d une ITS aux pollens pendant 60 minutes.

Méta-analyse concernant la sécurité de l’ITS par voie sub linguale
G Gidaro

 Les auteurs ont fait une méta-analyse de 18 études rapportant des effets secondaires concernant ce mode d’administration.

 Les études ont été séparées en deux groupes :

  • celles employant de faibles doses d’allergènes allant de 1 à 20 par rapport à la voie sous cutanée,
  • Et celles avec de fortes doses d’allergènes allant de 50 à 500 fois la dose par rapport à la voie sous cutanée

 8 études composent le groupe faible et 10 le groupe élevé.

 Les patients présentant des réactions adverses à types de réactions locales telles que le prurit oral ou des douleurs abdominales sont :

    • pour 24 % retrouvés dans les études menées avec de faibles doses d’allergènes et
    • 27.8 % dans les études menées avec de forts taux d’allergènes.
    • Cette différence n est pas significative.

 Conclusion

  • Ces résultats confirment les études indiquant la sécurité de cette voie d administration.
  • La survenue des effets secondaires n’est pas dose dépendante alors que l’efficacité de l ITS est généralement dose dépendante. D’où les implications thérapeutiques qui en découlent.

    Preuve génétique et épidémiologique pour le concept de dichotomie dans l’eczéma atopique (AEDS : Atopic eczema dermatitis syndrome)

    Thomas Bieber, Allemagne

Thomas Bieber revient sur la définition de l’atopie : il s’agit d’une tendance familiale à produire des IgE vis-à-vis de faibles doses d’allergènes.

L’eczéma atopique est définit par une élévation des IgE.

Il rappelle la nouvelle classification des eczémas de l’enfant.

Est-il nécessaire d’avoir des IgE pour développer une dermatite atopique ?

En fait, on reconnaît 2 types de dermatite atopique.

Les formes extrinsèques et intrinsèques ont en commun :

  • âge de survenue comparable
  • histoire familiale
  • mêmes localisations

Ce qui les différencie se situe au niveau de la réponse des cellules de la peau.

  • Dans la forme extrinsèque, il y a une expression accrue du Fcε R1 et celui-ci est occupé par des IgE.
  • Dans la forme intrinsèque, il y a une régulation négative du Fcε R1qui est donc présent mais non occupé par les IgE.

Quelle soit intrinsèque ou extrinsèque, ce type de dermatite est appelée eczéma.

Chez le jeune enfant de moins de 2 ans, il est très difficile de savoir de quelle forme il s’agit. Aussi préfère-t-on parler de dermatite atopique qu’à partir de l’adolescence, voire de l’âge adulte.

Sur la totalité des eczémas de l’enfant :

  • 20% sont intrinsèques et se poursuivront à l’âge adulte sans apparition de sensibilisation
  • 80% évolueront vers une dermatite atopique

Une étude a montré que sur 114 adultes souffrant d’eczéma :

  • 90 ont une dermatite atopique
  • 24 ont un eczéma sans aucune sensibilisation

La dermatite atopique est à la fois liée à une histoire familiale mais aussi influencée par le milieu.

Au départ, les stimuli inflammatoires sont identiques. Par contre, chez les atopiques, des stimuli IgE médiés se surajoutent.

La forme intrinsèque n’est pas une forme non allergique mais une allergie non IgE médiée et les adultes présentent plus de désordres auto-immuns.

Donc, même dans la forme intrinsèque, on recherchera des sensibilisations non IgE médiées en pratiquant des atopie patchs tests.

Le stimulus de départ est souvent d’ordre bactérien, staphylococcique, il faut donc le combattre. C’est là qu’intervient la notion de super-antigènes pour le staphylocoque. Nous manquons actuellement de marqueurs pour en faire le diagnostic.

Par contre, pour la forme extrinsèque, des études montrent que 50% des Fcε R1 sont occupés par les allergènes de pollen et de staphylocoque.

Mécanismes immunologiques possibles sous-tendant les deux formes de dermatites eczémateuses

Annika Scheynius, Suède.

Les formes d’eczéma extrinsèque ont, dans 80 à 85% des cas, un taux élevé d’IgE sériques.

Pour la forme intrinsèque, on trouve l’implication des cellules T.

On retiendra que bon nombre d’études ne différencient pas les deux formes or la connaissance de ces deux formes permet d’établir un pronostic.

Ainsi, la forme intrinsèque a un plus faible risque de développer une rhinite ou un asthme ultérieur. La forme extrinsèque est modulée par les allergènes extérieurs et les auto-allergènes.

Les patchs tests sont généralement négatifs chez les patients n’ayant que des formes respiratoires d’atopie.
Chez les patients ayant une forme extrinsèque et des patchs tests positifs vis-à-vis de D Pteronyssinus, les molécules d’IgE agissent comme amplificatrices de la réaction inflammatoire.

Pour les patchs tests, il n’y a pas de différence entre les patients ayant des IgE dans le sérum et ceux n’en ayant pas (IgE + et Fcε R1 +)

Problème du rôle de Malassezia dans l’eczéma atopique :

  • Le traitement par kétoconazole traite l’eczéma et fait décroître les IgE.
  • La libération de Mala S1 est PH-dépendante. Un PH de 6,5 accroît la libération des allergènes de Malassezia.
  • La peau des eczémateux a un PH de 6 versus 5,5 chez les sujets sains.

Qu’avons-nous appris pour la pratique quotidienne ?

Donald Leung, USA.

La différence entre les formes intrinsèque et extrinsèque a-t-elle une implication clinique ?

Prise en charge de l’eczém :

  • hydratation de la peau
  • éviction des allergènes de l’environnement (protéases des acariens)
  • traitements antiseptiques
  • traitement topique anti-inflammatoire par corticostéroïdes

On observe des IgE dirigées contre des antigènes microbiens chez 53% des patients ayant une forme intrinsèque.

En fait, qu’en est-il des IgE vis-à-vis des allergènes non couramment testés ?

La différence, en fait, réside dans le fait que plus de 50% des formes extrinsèques ont à la fois des tests cutanés, des patchs tests et Fcε R1 positifs.

Tandis que les formes intrinsèques sont négatives pour les tests cutanés, les IgE et les patchs tests d’atopie.

Le super-antigène staphyloccocus aureus est identique dans les deux cas.

À la fois dans les formes extrinsèque et intrinsèque, on observe un déficit en AMP cyclique or IL13 influence sa synthèse contrairement à l’IL 14.

IL 10 et IL 13 agissent en synergie pour réguler l’expression de l’AMP cyclique or les deux formes d’eczéma ont une augmentation de l’IL 10.

D’autre part, les cytokines TH1 sont indispensables pour les défenses par rapport aux virus. Or ici, nous sommes plutôt en présence d’un profil TH2.


La maladie coeliaque

Markku Mäki, Finlande - Detlef Schuppan, Allemagne - Rudolf Valenta, Autriche - Luisa Mearin, Pays-Bas.

D’un point de vue diagnostique :

  • Les IgG anti-gluten ne sont pas significatives
  • Les IgA anti-gliadines sont peu sensibles mais spécifiques
  • L’atrophie villositaire est concluante chez le jeune enfant mais pas chez le bébé. En fait, d’autres pathologies telles que le syndrome de malabsorption, les giardiases entraînent une atrophie villositaire.

Le diagnostic se fait donc sur la normalisation, après un régime d’éviction du gluten d’au moins 3 mois, de l’atrophie villositaire.

Quand peut-on confirmer le diagnostic ?

  • Symptômes typiques :
    • douleurs abdominales
    • distension abdominales
    • diarrhée
    • constipation
    • anémie
    • troubles de croissance

Quand la découverte est fortuite sans signe clinique, le diagnostic est confirmé si :

  • les anticorps sont positifs et que le régime d’éviction permet la chute des anticorps.
  • dans ce cas, la biopsie doit être faite à 2 reprises même si les anticorps sont normaux.

Chez l’enfant de plus de deux ans, le diagnostic se fait sur les critères suivants :

  • symptômes typiques
  • atrophie villositaire subtotale
  • disparition des symptômes avec le régime.

Nouveaux aspects de la pathogenèse :

  • Il y a un rôle important de la génétique mais aussi d’un environnement riche en gluten.
  • Plus de 95% des patients expriment HLA DQ2 ou HLA DQ8, mais il faut noter que 25 % de la population exprime HLA DQ2/DQ8.
  • Seulement 0,5 à 1% de la population générale développe la maladie coeliaque.

La maladie coeliaque et l’allergie au blé : y a-t-il un lien ?

  • La prise de blé peut induire 2 types d’hypersensibilité
    • la maladie coeliaque
    • l’allergie de type 1
  • La maladie coeliaque se traduit par une forte production d’IgA
  • L’induction et le maintien du Type 1 par les allergènes de blé se fait pas l’activation des cellules T et la production de facteurs de l’inflammation avec production d’IgE.
  • Les anticorps IgE des patients allergiques au blé reconnaissent des antigènes différents de ceux reconnus par les IgA des patients souffrant de maladie coeliaque.
  • Les coeliaques et les allergiques au blé ont une réactivité différente des sous-classes d’IgG vis-à-vis des antigènes du blé.
  • Les coeliaques ont un profil TH1 alors que les allergiques ont un profil TH2.

Mécanismes immunitaires de l’allergie de type 2.

Étude génétique des basophiles et mastocytes , relation in vivo  :

Les études in vitro ont démontré que les mastocytes et les basophiles proviennent de cellules souches CD 34+, mais les relations précises entre ces lignées et les autres lignées hématopoïétiques restent incertaines et controversées.

 Méthode

  • les auteurs ont employé in vivo un modèle issu du génie génétique avec marquage à l’aide d’un marqueur rétroviral des cellules souches de macaque.

 Conclusion :

  • l’étude montre que les mastocytes et les basophiles proviennent de cellules souches variées et que les basophiles peuvent provenir de cellules souches communes aux monocytes.
  • L’exposition pendant la grossesse a des endotoxines, supprime la sensibilisation allergique post-natale, mais pas Lhrb chez les souris.

N. BLÜMER :

Les maladies allergiques sont des réactions immunes vis-à-vis d’antigènes normalement inoffensifs.

Ces réponses immunes sont déterminées par la génétique et des facteurs environnementaux, et notamment les bactéries protégent de l’allergie.

Dans ce contexte, l’exposition a une endotoxine issue de paracellulaire des bactéries BG (-) et inversement corrélée avec l’allergie.

 Méthode :

  • des femelles souris BALB/c sont exposées à LPS avant la conception et pendant la gestation ;
  • quatre semaines après la naissance, les nouveaux-nés sont sensibilisés à l’ovalbumine suivie par des aérosols de challenge allergénique.

 Résultats :

  • l’exposition prénatale aux endotoxines augmente l’expression de l’INF-j des leucocytes spléniques.
  • Les nouveaux-nés issus de mères exposées à l’endotoxine et sensibilisées à l’ovalbumine montrent une baisse à la fois en IgE antiOVA et en IgG1antiOVA.
  • Il y aussi une baisse de la production splénique en IL5 ET IL 13.
  • Après des aérosols de challenge allergénique à l’OVA, un nombre réduit d’éosinophiles est retrouvé dans le lavage alvéolaire, tandis que l’HRB n’est pas altérée.

 CONCLUSION :

  • Ces résultats montrent que l’exposition prénatale aux LPS a un effet marqué sur la production des cytokines Th1 / Th2, sur la sensibilisation aux allergènes, et le développement de l’inflammation des voies aériennes, alors que l HRB reste inchangée.
  • Cette étude montre que des facteurs environnementaux opèrent dès la vie intra-utérine dans le but de moduler le développement post-natal de l’allergie.
  • Différentes régulations des récepteurs à l’histamine de type 1 dans les cellules du muscle lisse bronchique par les cytokines Th1/ Th2, et les T régulateurs / suppresseurs.

K : SOLANEWICZ :

Il y a quatre sous types de récepteur à l’histamine (H1R-H4R), ils appartiennent tous à la famille des récepteurs couplés à la protéine G.

Tous ces récepteurs sont régulés par le système immunitaire et les cytokines, tout comme par l’histamine elle même.

L’activation du H1R pour l’histamine induit la contraction des cellules du muscle lisse.

 Méthode :

  • des cellules du muscle lisse bronchique sont mises en culture et stimulées avec de l’histamine, et l’expression des ARnm HR 1,2,3,4 est mesurée en PCR à différents moments (2, 4, 24 ,48 , 72 HEURES).
  • D’autre part, l’influence de plusieurs cytokines sur leur expression a été étudiée ( ILB.IL4, IL10, IL13, InFj, TnFx, TGFB).

 Résultats :

  • les ARnm de H1R, mais pas ceux de H2R, H3R et HUR sont exprimés dans les cellules du muscle lisse bronchique non stimulées.
  • L’histamine régule vers la hausse, l’expression de l’ARnm H1R.
  • L’augmentation de l’expression des ARnm H1R est aussi observée après une stimulation avec IL3, IL4, IL13, InFJet Tnx.
  • Par contre, l’expression du Arnm de HR1 est diminuée par l’IL10 et le TGFB.

 CONCLUSION :

  • Les cellules du muscle lisse bronchique sont une étape importante pour les cellules inflammatoires et les cytokines dans l’asthme.
  • L’histamine tout comme les cytokines de type TH1 et TH2 régulent vers le haut l’expression du MRNA H1R dans les cellules du muscle lisse.
  • Les cytokines des lymphocytes T régulateurs /suppresseurs , telles que IL10 et le H1R, montrent que la réponse du muscle lisse bronchique à l’histamine peut être régulée par les cellules T.

Influence de la production de l’IL10 issue de cellules souches dendritiques de souris sur la stimulation des cellules T et l’hyperréactivité bronchique.

B : AHREM :

Les cellules dendritiques jouent un rôle important dans la direction des cellules T natives, soit vers le TH1 / TH2 ou le phénotype T régulateur.

Dans ce contexte, il a été démontré que l’IL10 est capable d’avoir des fonctions régulatrices immunitaires supprimant à la fois les fonctions des cellules dendritiques et des cellules T.

 Résultats :

  • La production d’IL10 par les cellules souches des cellules dendritiques est fortement accrue après maturation avec LPS.
  • La co-culture des cellules dendritiques exprimant un fort taux d’IL10 avec des cellules T naïves induit une production accrue de INF et d’IL10, comparée à la co-culture de cellules dendritiques sous stimulation par LPS.
  • L’administration intra bronchique : l’administration de cellules natives fortes productrices d’IL10 en intrabronchique avant de faire des challenges allergiques revient à réduire l’HRB, comparée aux souris recevant des cellules dendritiques natives faibles productrice d’IL10.

 CONCLUSION :

  • Ces résultats démontrent que l’augmentation de la production de l’IL10 par les cellules dendritiques peut être un élément critique pour l’activation de cellules T et leur différenciation vers une régulation vers la baisse des réponses immunes induites par les allergènes.
  • La neutralisation de l’IL12 a des effets opposés sur le devenir de l’inflammation allergique dépendante du temps d’administration.

P .W. HELLINAS :

L’IL12 est connue comme une cytokine contre balançant la réponse allergique inflammatoire du fait de sa capacité à supprimer la génération de cellules TH2, pendant que le système immunitaire s’oriente vers le développement des cellules T.TH1.

Lors du priming antigénique, l’IL12 est connue comme responsable de la baisse de la sensibilisation et limite le développement ultérieur des maladies allergéniques.

Il a été mis en évidence les avantages du rôle de l’IL12 chez les souris ayant un asthme allergique chronique et ceci pendant le développement de l’inflammation allergique chez les souris préalablement sensibilisées ou en cours de sensibilisation.

L’emploi d’anti IL12 réduit potentiellement à la fois l’hyperéosinophilie bronchique tout comme l’HRB, ceci chez les souris pré-sensibilisées à l’ovalbumine.

Dans une deuxième étude, l’auteur s’est penché sur le rôle d’un anti-IL12 administré pendant la phase de sensibilisation des souris à l’ovalbumine.

Dans ce cas, l’exposition à un aérosol d’ovalbumine à 30 ou 40 montre une aggravation de la réponse inflammatoire allergique. Cette étude montre que le blocage de l’IL12 réduit l’inflammation quand elle est administrée pendant le développement de l’inflammation des voies respiratoires, tandis que ce traitement aggrave l’asthme quand l’anti-IL12 est donné pendant la phase de sensibilisation.

Les résultats de cette étude suggèrent que les nouvelles stratégies visant à réduire les symptômes d’asthme chez les patients sensibilisés ne doivent pas se focaliser sur la réduction des TH2 cytokines, mais doivent aussi induire une suppression de l’IL12, et de la production de la cytokine TH1.

M. RADINAER :

Les PNE dérivent des précurseurs cellulaires CD 34+ et il est de plus en plus évident que ces progéniteurs sont recrutés dans les voies aériennes pendant la réponse inflammatoire allergique.

La C.C chemokine récepteur 3 (CCRB) est un récepteur majeur impliqué dans le recrutement des éosinophiles.

 Le but de cette étude est d’évaluer si la CCRB a un effet régulateur sur le recrutement des éosinophiles CD34+ dans l’éosinophilie des voies aériennes induite par les allergènes.

 Résultats :

  • l’anti CCRB diminue significativement le nombre de CD34+ éosinophiles dans le lavage broncho-alvéolaire et dans le sang.
  • De plus, l’administration systématique d’un anti CCRB réduit le nombre de PNE dans les voies aériennes aux niveaux observés chez les souris non sensibilisées.

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