1er symposium international d’Allergologie Moléculaire - Rome - 1ère partie.

jeudi 6 avril 2006 par Dr Hervé Couteaux2846 visites

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1er symposium international d’Allergologie Moléculaire - Rome - 1ère partie.

1er symposium international d’Allergologie Moléculaire - Rome - 1ère partie.

jeudi 6 avril 2006, par Dr Hervé Couteaux

Le premier symposium d’allergologie moléculaire s’est tenu à Rome, non loin du Vatican, dans le fief de l’équipe Italienne du professeur Adriano Mari, (créateur et animateur du site Allergome.org, un des must de l’allergie moléculaire).
La première matinée fut consacrée aux posters, présentés dans un ordre indiscutable, celui des arrivées d’avions des orateurs.

6 sessions dédiées aux allergènes (structure, allergénicité, fonction, diagnostic, épidémiologie et immunothérapie) ont constitué l’essentiel du symposium, avec une participation fournie de l’élite européenne dans ce domaine.

Réparties entre ces sessions, quelques lectures, ainsi nommées, traitant des aspects fondamentaux et cliniques des grandes pathologies allergiques (et de leur traitement pour une communication Australienne) : dermatite atopique, asthme, rhinite, épidémiologie et immunothérapie.

La première session était dédiée à la structure et à la classification des allergènes.
Chaque jour, de nouveaux allergènes moléculaires sont identifiés et caractérisés : il y a une nécessité évidente, pour le clinicien, de pouvoir mettre de l’ordre dans cette avalanche de données, avant de l’intégrer à sa pratique d’ici un temps raisonnable et à son raisonnement le plus vite possible...

Seront ainsi passés en revue les allergènes alimentaires, les allergènes des arthropodes, qui présentent quelques spécificités qui justifient d’en faire un groupe à part, les allergènes polliniques en général, et une étude complémentaire des herbacées sous l’angle des recombinants.


Classification moléculaire et structurale des allergènes alimentaires.

Heimo Breiteneder. Département de physiopathologie. Université de Vienne. Autriche.

Les allergènes alimentaires issus des plantes :

La systématique appliquée aux plantes peut également s’appliquer aux molécules allergéniques.

On peut donc regrouper ces molécules en familles.
La base de données PFAM a recensé 8183 familles.
Les allergènes connus appartiennent à seulement 27 familles, soit 0,13 % du nombre total de familles.

Les allergènes sont spéciaux : sur ces 27 familles, quatre familles fournissent 67 % des allergènes issus des plantes au premier rang desquels on peut noter les prolamines, les cupines, et les homologues de Bet v 1.

 Les prolamines :

  • Elles sont riches en proline et glutamine.
  • Dans les prolamines, on retrouve :
    • Les 2 s albumines, qui sont des protéines hétérodimériques avec des boucles hyper variables, et cette structure a à voir avec les réactivités croisées puisqu’elles sont souvent des sites de liaison avec les IgE.
    • Quelques exemples de molécules allergéniques appartenant à cette famille :
      • Bra j 1, Brassica juncea, Moutarde brune (Oriental mustard seeds)
      • Bra n 1, Brassica napus, Colza (Oilseed rape)
      • Sin a 1, graines de moutarde jaune
      • Ses i 2, graines de sésame
      • SFA-8, graines de tournesol
      • Ber e 1, noix du Brésil
      • Jug r 1, noix
      • Ana o 3, noix de cajou
      • Ara h 2, 6, 7, Conglutines de l’arachide.
    • Les LTP, qui sont des protéines monomériques de 7-9 kDa, avec une structure faite d’hélices alpha.
    • Quelques exemples de LTP :
      • Mal d 3, pomme
      • Pru ar 3, abricot
      • Pru av 3, cerise
      • Pru d 3, prune
      • Pru p 3, pêche
      • Vit v 1, raisin
      • Cor a 8, noisette
      • Cas s 8, châtaigne
      • Jug r 3, noix
      • Asp o 1, asperge
      • Lac s 1, Laitue
      • Zea m 14, maïs
    • Le haut degré de similarité structurelle des LTP du maïs et des fruits des Rosacées a pour conséquence des réactivités croisées.
    • Ces réactivités croisées peuvent s’observer quand la surface de la molécule LTP est conservée ; quand la topologie de la surface est très différente entre deux molécules, même d’une même famille, la réactivité croisée est peu probable.

 les cupines :
le mot vient du latin cupa, barrique, et elles ont une structure que l’on qualifie de bêta barrique.

  • Elle comporte les vicilines, dont les 7s vicilin-like globuline, une protéine trimérique comme la conglutine du soja.
    • Exemples de vicilines :
      • Ara h 1, arachide
      • Len c 1, lentille
      • Pis s 1, pois
      • Bêta-conglycinine alpha SU, soja
      • Ana o 1, noix de cajou
      • Jug r 2, noix
      • Ses i 3, graines de sésame
  • Dans les cupines, on trouve également les légumines ; 11s legumin-like globulines
    • Quelques exemples de légumines allergéniques :
      • Ara h 3, 4, arachide
      • chaîne acide de glycinine SU G1, soja
      • chaîne basique de glycinine SU G1-G5, soja
      • Ana o 2, noix de cajou
      • Ber e 2, noix du Brésil
      • Cor a 9, noisette
      • Jug r 4, noix
  • Par opposition à la famille des homologues de Bet v 1, il y a peu de preuve de réactivités croisées par les IgE entre les allergènes cupines, avec une identité de séquence qui est en dessous des 40 %.
    • La surface qui est vue par la molécule d’IgE change beaucoup plus pour les cupines que pour les deux homologues de Bet v 1.
    • Ceci a pour résultat un nombre très limité de réactivités croisées à l’intérieur des cupines, réactions croisées que l’on observe seulement entre des espèces de plantes très proches comme l’arachide et le pois.

 La famille des homologues de Bet v 1 :

  • Les allergènes de cette famille sont identifiés dans un grand nombre d’espèces de plantes appartenant à la fois aux monocotylédones et aux dicotylédones.
  • Leurs fonctions est le transport de stéroïdes.
  • L’allergène Bet v1 du pollen de Bouleau a été le premier allergène décrit comme étant un homologue des protéines PR-10.
    • Quelques exemples de allergènes alimentaires du type PR-10 :
      • Mal d 1, pomme
      • Pru ar 1, abricot
      • Pru av 1, cerise
      • Pyr c 1, poire
      • Cor a 1.04, noisette
      • Api g 1, céleri
      • Dau c 1, carotte
      • Ara h 8, arachide
      • Gly m 4, soja
  • les structures de Bet v 1 et de Pru av 1 sont hautement similaires, ce qui explique leur réactivité croisée.
    • Par rapport à Bet v 1, on a :
      • pour Mal d 1 : 56 % d’identité de séquence et 71 % de surface extérieure conservée
      • pour Gly m 4 : 47 % d’identité de séquence et 60 % de surface extérieure conservée
      • pour Api g 1 : 39 % d’identité de séquence et 46.5 % de surface extérieure conservée
    • Ce qui intervient surtout, c’est une identité de structure, et plus particulièrement une identité de surface extérieure qui est la partie de la structure que va appréhender l’IgE.
  • Pour ce qui concerne les implications cliniques de ces constatations, on a 70 % de réactioà n un aliment en cas de pollinose aux pollens de Bouleau.
  • Ces réactivités croisées sont fonction de la structure conservée (ou plutôt la surface) accessible à l’anticorps.
    Pour avoir une idée de ces réactivités croisées, il vaut mieux comparer les conservations de surface extérieure plutôt que les identités de séquence.

Les allergènes alimentaires issus des animaux :

Les allergènes alimentaires issus des animaux sont issus de 11 familles sur 8183 familles, soit 0,13 % de la totalité.
Il y a beaucoup moins de diversité que pour les allergènes des plantes.

 Les bêta Parvalbumines : (calcium binding protéines) :

  • Elles sont caractérisées par plusieurs motifs comportant des hélices et des boucles.
  • Elles sont stables à la chaleur et résistantes à la dénaturation et à la protéolyse.
  • On retrouve ces allergènes dans le muscle blanc de nombreuses espèces de poissons (jusqu’à plus de 5 mg par gramme de poissons frais).
  • Quelques exemples de Parvalbumines allergéniques parmi les allergènes reconnus par l’IUIS
    • Gad c 1, Morue
    • Sal s 1, saumon
    • Ran e 1, 2, grenouille
  • quelques autres exemples parmi les allergènes non-IUIS :
    • Gad m 1, Morue
    • Cyp c 1, carpe
    • Sco a 1, maquereau
    • Thu o 1, thon
    • The c 1, Theragra chalcogramma, Merlu blanc (Pollock)
  • Pour les implications cliniques, on peut dire que les bêta parvalbumines sont les allergènes croisants majeurs de plusieurs espèces de poissons.
  • Les bêta parvalbumines réagissent avec les IgE de plus de 95 % des patients allergiques aux poissons.
  • Un patient allergique à un poisson est à haut risque (environ 50%) de réagir avec une autre espèce de poisson mais peut en tolérer quelques-uns.

 Les tropomyosines :

  • Elles jouent un rôle régulateur clé dans la contraction musculaire avec l’actine et la myosine.
  • Deux molécules de tropomyosine alpha hélicoïdales sont disposées de manière à former un dimère parallèle alpha hélicoïdal.
  • Des exemples de tropomyosines allergéniques :
    • Par f 1, Pen a 1, Met e 1, crevettes
    • Cha f 1, crabe
    • Ham a 1, homard américain
    • Pan s 1, langouste (spiny lobster)
    • Cra g 1, 2, huître du Pacifique
    • Hel as 1, escargot
    • Tur c 1, bigorneau (Turbo cornutus)
    • Tod p 1, Calmar (Squid)
  • Les implications cliniques :
    • L’allergie aux fruits de mer est une allergie sérieuse.
    • Les réactions à de nombreux crustacés sont assez communes (75 % de risque).
    • Le risque de réactions croisées avec des mollusques n’est pas clair mais pourrait ne pas être fréquent.

 Les produits alimentaires allergéniques issus des mammifères :

  • L’allergie au lait de vache est une maladie fréquente de l’enfance.
  • Parmi les allergènes majeurs du lait de vache :
    • Bos d 5, bêta lactoglobuline
    • Bos d 4, alpha lactalbumine
    • Bos d 8, protéines issues de la fraction caséine.
  • Les caséines de vaches, mouton et chèvre partagent de 87 à 98 % d’identité d’acides aminés.

Conclusion :

 L’allergénicité est une fonction de la structure.
 En matière de réactivité croisée, ce qui est déterminant, c’est qu’une surface paraisse identique aux anticorps.


Les allergènes des arthropodes : structure moléculaire, fonction et relations avec la maladie.

Anna Pomes, USA.

Contexte :
 Les arthropodes sont composés des arachnides, des crustacés et des insectes.
 Leurs allergènes sont injectés, mangés, ou inhalés.

Les allergènes des acariens :
 groupe 1 : Cystéine protéase
 groupe 2 : Possible cholestérol b.p.
 groupe 3 : Tryptic sérine protéase
 groupe 4 : Amylase
 groupe 5 : -
 groupe 6 : Chymotryptic ser.prot.
 groupe 7 : -
 groupe 8 : Glutathione transferase
 groupe 9 : Collagenolytic ser.prot.
 groupe 10 : Tropomyosin
 groupe 11 : Paramyosin
 groupe 12 : Possible chitinase
 groupe 13 : Fatty acid binding protein
 groupe 14 : Apolipophorin
 groupe 15 : Chitinase
 groupe 16 : Gelsolin/villin
 groupe 17 : Ca binding EF protein
 groupe 18 : Chitinase
 groupe 19 : Anti-microbial peptide homologue
 groupe 20 : Arginine kinase

Les blattes :
 Un taux de sensibilisation élevé (36 %) et l’exposition aux allergènes de blattes a été reliée à l’augmentation de la morbidité de l’asthme aux États-Unis, spécialement parmi les groupes de faibles niveaux socio-économiques.

Les allergènes des blattes :
 Blatella germanica :

  • Bla g 2 : Inactive aspartic protease
  • Bla g 4 : Lipocalin
  • Bla g 5 : Glutathione S-Transferase
  • Bla g 6 : Troponin C
  • Bla g 7 : Tropomyosin
  • Bla g 8 : Myosin light chain

 Periplaneta americana

  • Per a 1 : non connu
  • Per a 2 : Inactive aspartic protease
  • Per a 3 : Arylphorin/Hemocyanin
  • Per a 6 : Troponin C
  • Per a 7 : Tropomyosin

 Bla g 6, homologue du complexe Troponine :

  • Cet allergène comporte trois iso allergènes : Bla g 6.01, Bla g 6.02 et Bla g 6.03, qui peuvent provenir de gènes différents.
  • Dans le complexe Troponine, on distingue la Troponine C et la Troponine T (la Tropomyosine).
  • La molécule finale résulte de l’association de Troponine I, C et T et d’une liaison calcium.
  • Bla g 6 montre une liaison IgE calcium dépendante.
    Au cours de ce processus, certaines molécules présentent des torsions (à l’image des Calmodulines) qui peuvent interférer sur les liaisons IgE.
  • Dans la nature, la blatte meurt, ses muscles se dégradent et l’allergène est libéré : c’est une situation très différente du pollen ou la libération est un phénomène entièrement naturel.

 Bla g 2 : qui serait une protéase, comme Der p 1 et comme d’autres allergènes des arthropodes :

 Chez les acariens :

groupe 1 Cystéine protéase
groupe 3 Tryptic serine protéase
groupe 6 Chymotryptic serine protease
groupe 8 Gluthatione transférase
groupe 9 Collagénolytique sérine protéase

 Chez les insectes :

Bla g 5 Gluthatione transférase
Api m 7 CUB sérine protéase
Pol d 4 Sérine protéase
Bom p 4 Protéase
Aed a 1 Apyrase
Aed a 1 Apyrase
Bom p 1 Phospholipase
Vesp c 1 Phospholipase
Dol m 1 Phospholipase A1
Pol a 1 Phospholipase A1
Pol e 1 Phospholipase A1
Ves m 1 Phospholipase A1
Ves v 1 Phospholipase A1
Api m 1 Phospholipase A2
Api m 2 Hyaluronidase
Dol m 2 Hyaluronidase
Ves m 2 Hyaluronidase
Ves v 2 Hyaluronidase

 L’hypothèse enzymatique ne s’applique pas à la plupart des allergènes.
 On peut avoir une molécule inactive et un allergène puissant.
 On peut aussi avoir une molécule active et une protéine non allergénique, comme la sérine protéase de la blatte.
 La fonction réelle de Bla g 2 pourrait être une fonction de liaison.

Conclusion :
 Les allergènes des arthropodes présentent un large éventail de structure et de fonction.
 La tropomyosine est un allergène croisant très commun des arthropodes.
 Bla g 6 est une Troponine C avec une dépendance inhabituelle vis-à-vis calcium.
 La conformation structurale des allergènes sensibilisants détermine la liaison avec les IgE.


Les familles de protéines des allergènes polliniques : distribution taxonomique, conservation de séquences et réactivités croisées.

Christian Radauer, Autriche.

Les familles de protéines :
 On recense 7868 familles de protéines dont 2615 familles pour les protéines des plantes à graines.
 Parmi celles-ci, 29 familles contiennent l’intégralité des allergènes polliniques, soit 0,4 % de l’ensemble des familles de protéines.
 Sur ces 29 familles, 11 familles représentent 82 % des allergènes.

157 allergènes sont recensés, appartenant à 52 espèces réparties en 14 familles et 12 ordres.

Pourquoi une distribution si serrée ? Trois raisons possibles :
 Tous les allergènes ne sont pas encore découverts.
 Des profils d’expression des plantes sont spécifiques de familles.
 Des homologues dans quelques familles de plantes ne sont pas allergéniques.

Conservation de séquence et réactivités croisées :
 Les profilines et les polcalcines :

  • Il s’agit de protéines hautement conservées, présente dans pratiquement toutes les plantes, et qui sont à l’origine de beaucoup de réactivités croisées.
  • Ce sont de petites protéines cytoplasmiques, de 13 à 15 KDa pour les profilines, et de 9 à 10 KDa pour les polcalcines.
  • Elles sont impliquées dans la transduction de signal.
  • Les polcalcines contiennent 2 motifs Ca-binding EF hand et se lient à 2 ions Ca2+.
  • Toutes les profilines croisent entre elles, par exemple : Mer a 1, Ole e 2, Che n 2, Phl p 12 et Art v 4.
  • Toutes les polcalcines croisent également entre elles.

 La famille Ole e 1-like :

  • Ole e 1 est une protéine de 17 kd, dont la fonction biologique n’est pas connue.
  • Les identités de séquence entre les différents membres de cette famille sont beaucoup plus faibles, elles ne croisent pas, par conséquent, avec leurs homologues d’autres plantes comme Fra e 1, Lig v 1, Pla l 1, Che a 1 et Phl p 11.

 Les Pectates lyases :

  • Ce sont des Glycoprotéines de 40 kd.
  • Il y a deux groupes de pectates lyases allergéniques : le groupe 1 et 2 des allergènes d’Ambroisie (Ragweed) et le groupe 1 des allergènes de Cupressacées.
  • L’étude des alignements de séquence objective de fortes dissemblances.
  • On observe quelques réactivités croisées, mais ce n’est pas la règle générale.
  • Cha o 1 croise avec Cup a 1, Cry j 1 (plus de 80 % d’identité de séquence) mais pas avec Amb a 1 et Amb a 2 (44 et 45 % d’identité de séquence seulement).
  • Cup a 1 croise avec Cry j 1 (78 % d’identité de séquence) mais pas avec Amb a 1 et Amb a 2.
  • Amb a 1 croise avec Amb a 2 (66 % d’identité de séquence).
  • Pour qu’il y ait une chance de réactivités croisées, on estime qu’il faut un minimum de 50 % d’identité de séquence.
    Cette réactivité croisée semble en fait être un phénomène continu, sans valeur seuil, par exemple pour l’identité de séquence.

 Les homologues non allergiques des allergènes polliniques :

  • Des familles de protéines peuvent contenir des membres qui sont allergéniques et d’autres qui sont non allergéniques.
  • Qu’est-ce qui fait d’une protéine un allergène ?
    • Les profilines des plantes sont très similaires, mais elles diffèrent notablement des profilines des champignons (30 % d’identité de séquence) et elles diffèrent à peu près autant des profilines humaines (30 % d’identité de séquence également).
    • Il y a également à peu près 30 % d’identité de séquence entre les profilines des champignons et les profilines humaine.
    • Si on prend l’exemple des expansines, qui sont des glycoprotéines ubiquitaires de la paroi cellulaire des plantes :
      • Elles agissent sur les polysaccharides des parois cellulaires pendant la croissance de la cellule.
      • Elles comportent 2 groupes d’allergènes, le groupe 1 des pollens de Poacées et le groupe 2/3 des pollens de Poacées.
      • Entre ces deux groupes il y a environ 45 % d’identité de séquence.
      • Avec d’autres expansines, comme les bêta expansines des dicotylédons, le pourcentage d’identité de séquence tombe à environ 35 %.
      • Mais cela ne répond pas à la question, on ne sait pas ce qui fait d’une protéine un allergène...

Conclusion :
 Les allergènes polliniques sont confinés à un petit nombre de familles de protéines.
 L’extension de réactivités croisées entre les membres d’une même famille de protéines est déterminée par la similarité de séquence.
 Le fait d’appartenir à une famille de protéines n’est pas un critère suffisant d’allergénicité.


Allergènes recombinants : le modèle des herbacées.

Fatima Ferreira, Autriche.

 Les allergènes identifiés de l’armoise :

Allergène description poids moléculaire % liaison IgE
Art v 1 allergène majeur 24-28 kd >90%
Art v 1 isoformes 9 isoformes -  ?
Art v 2 glycoprotéine 35 kd 33%
Art v 3 nsLTP 9.7 kd 40%
Art v 4 Profiline 14 kd 20-40%
Art v 5 Ca binding,hom.Bet v 4 9 kd 5-25%
Art v 6 Amb a 1 hom. 40 kd 20-30%

 Les allergènes identifiés de l’ambroisie :

Allergène description poids moléculaire % liaison IgE
Amb a 1, Amb a 2 Allergène majeur 38 kd 90%
Amb a 3 Plastocyanine-like 11-12 kd 15-20%
Amb a 5 allergène mineur 5 kd 5-40%
Amb a 6 nsLTP 9.9 kd 21%
Amb a 7 Plastocyanine-like 11-12 kd 15-20%
Amb a 8 Profiline 14 kd 20-40%
Amb a 9 Bet v 4 hom. 9 kd 10-20%
Amb a 10 Ole e 8 hom. 18 kd 10-25%

 Art v 1 :

  • C’est une protéine à deux domaines, l’un riche en cystéine avec des ponts disulfures, le domaine défensine et l’autre riche en proline, pro-rich domain.
  • 3 types de molécules ont été étudiées :
    • Recombinant Art v 1
    • Naturel Art v 1 (nArt v 1) avec 2 variants : Type III arabinogalactans + béta-arabinofuranoses et béta-arabinofuranosylé.
  • Le domaine défensine est la cible des IgE pour un sous groupe de patients.
  • Les ponts disulfures stabilisent les épitopes IgE du domaine défensine.
  • Les Béta-arabinofuranoses sont les cibles des IgE dans un sous groupe de patients.
  • Les mutants C22S, C47S et C49S, produits par E.coli, sont de bons candidats pour des formes plus sûres d’immunothérapie spécifique.

 Amb a 1 :

  • Amb a 1 existe sous 2 formes : Amb a 1 et mature Amb a 1.
  • On peut modifier la molécule de manière à obtenir une chaîne alpha de 22 kd et une chaîne bêta de 15 kd.
  • L’étude de la réactivité des allergènes obtenus permet d’améliorer notre vision clinique :
  • Ceux des patients qui sont Art - et Amb + reconnaissent les allergènes d’Amb mais aussi quelques autres allergènes d’Art.
  • Ceux des patients qui sont Art + et Amb + sont les seuls à reconnaître les allergènes majeurs d’Art.
  • Les sujets sensibles à Amb et Art sont co-sensibilisés ; Il ne s’agit pas d’une réactivité croisée.
  • Pour le moment, il n’existe pas de rAmb a 1 (allergène recombinant Amb a 1) équivalent à nAmb a 1 (allergène naturel Amb a 1), surtout en raison d’un problème de solubilité (il y a agrégation des molécules qui perturbe la liaison avec les IgE).

Conclusion :
 Même si l’on arrive à une quasi-abolition de l’IgE réactivité par engineering d’Art v 1, il faut des développements supplémentaires, ne serait-ce que pour optimiser la production.
 L’allergie au Ragweed (Ambroisie) est en augmentation constante en Autriche.


Les allergènes modifiés recombinants des pollens des Graminées :

Prem L. Bhalla, Melbourne, Australie.

Les pollens des Graminées sont une source majeure d’allergènes extérieurs.

Une des espèces les plus étudiées est Lolium perenne, l’Ivraie (Rye grass).

Son pollen renferme 2 allergènes majeurs, Lol p 1 (35 kd, 5% des protéines solubles) et Lol p 5 (30 kd).
95% des polliniques aux Poacées ont des IgE vis-à-vis de Lol p 1.

Des homologues du groupe 1 ont été mis en évidence dans d’autres espèces, appartenant à la sous famille des Pooideae.

Par biotechnologie, on peut produire des espèces de Poacées hypoallergéniques.

Immunothérapie moléculaire :

Le terme de component resolved, lancé par Rudolph Valenta à propos du diagnostic et que l’on retrouve abondamment dans la littérature, a été repris ici par l’oratrice, et n’a pas vraiment d’équivalent en français. On peut sans doute le traduire par moléculaire...

 Par engineering des allergènes, on peut produire des formes hypoallergéniques.

  • Pour cela, il faut altérer les épitopes IgE (pour diminuer, voir abolir les liaisons avec les IgE) et il faut en même temps maintenir les épitopes cellulaires T, capables de stimuler ces cellules T.
  • Ce type d’allergène aura donc une allergénicité réduite, ce qui se traduit par une diminution de la réactivité des IgE, une diminution de l’histamine release et des réactions plus faibles aux tests cutanés (tout en maintenant la réactivité des cellules T).
  • Avec ce type d’allergène, on peut espérer de nouvelles immunothérapie plus sûres.

 Après clivage de Lol p 5, on fait un mapping des épitopes IgE.

  • Puis on produit des mutants par mutagenèse de Lol p 5.
  • On obtient plusieurs mutants (D1, D2,...D5) qui n’expriment pas tous les domaines.
  • On teste Lol p 5 et les protéines mutées sur un western blot avec des sera.
  • Pour certains mutants, on observe des liaisons IgE très diminuées (ici, notamment les mutants 4 et 9).
    (Au cours de l’étude, la réactivité des Australiens et des Autrichiens était similaire.)
  • Ensuite, on vérifie l’activité vis-à-vis des cellules T de Lol p 5 et des variants.
  • On vérifie également l’intensité des réactions pour les tests cutanés. (Ici, les réactions ont été faibles pour le mutant 9, par exemple).

 Deuxième phase : mutagenèse de Lol p 1.

  • Le mapping n’a pas été aussi poussé que pour Lol p 5.
  • Pour obtenir des mutants, on agit sur les résidus cystéine pour obtenir des cystéines mutantes, que l’on soumet à un western blot avec des sera.
  • On obtient des mutants à liaison IgE diminuée.

 Cas particulier de Cynodon dactylon :

  • Cyn d 1 est le seul allergène majeur du chiendent pied de poule (Bermuda grass).
  • rCyn d 1 est reconnu par les IgE comme les anticorps monoclonaux.
  • Par rapport à Cyn d 1, il existe des régions délétées sur rCyn d 1.
  • Certains fragments n’ont plus du tout de réactivité IgE.
  • Un homologue d’Arabidopsis de Cyn d 1, AtEXPB, est spécifiquement exprimée dans le pollen ; cette protéine montre des similarités dans le domaine C terminal, mais n’est pas reconnue par les IgE des sujets allergiques aux Poaceae.
  • A partir de rCyn d 1, 8 mutants ont été obtenus, dont certains ont montré une activité IgE diminuée.

 Expression de vaccins allergéniques par les plantes :

  • C’est l’expression d’allergènes modifiés par des plantes dans le but d’obtenir des extraits purs pathogènes-free pour l’immunothérapie.
  • On a par exemple utilisé du riz comme système d’expression et on a obtenu du Lol p 1 dans les grains de riz...

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