Asthme&Allergies vous rappelle le PAI : mode d’emploi

dimanche 9 octobre 2005 par la rédaction

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Asthme&Allergies vous rappelle le PAI : mode d’emploi

Asthme&Allergies vous rappelle le PAI : mode d’emploi

dimanche 9 octobre 2005

RENTREE SCOLAIRE 2005-2006

Comment le Projet d’Accueil Individualisé (P.A.I) doit permettre à tous les enfants atteints d’Asthme et/ou d’Allergies d’être mieux accueillis à l’école ou en collectivité

En cette période de rentrée, le droit à l’éducation pour tous les enfants est presque considéré comme une évidence dans notre pays. Mais ce droit n’est pas aussi simple à faire respecter lorsque l’enfant présente une différence due à des problèmes de santé.

Au même titre que d’autres enfants atteints de maladies chroniques,
l’enfant asthmatique et/ou allergique
doit pouvoir être accueilli dans un établissement scolaire ordinaire en collectivité,
en toute sécurité.

Certains textes législatifs favorisent depuis plusieurs années l’accès de ces enfants à la scolarisation au moyen d’une démarche administrative faite par les parents auprès du directeur d’établissement. Elle consiste à établir un document appelé "Projet d’Accueil Individualisé" (P.A.I.) signé entre le médecin traitant, le médecin scolaire, le responsable de l’établissement, et les parents, définissant les aménagements et les mesures devant être adaptés à la pathologie de jeune.

Le PAI établi précise les adaptations à apporter à la vie quotidienne : régime alimentaire, prise de médicaments, interventions médicales et paramédicales, activités incompatibles avec l’état de santé, soins à dispenser en cas d’urgence et suivi de la scolarité pendant les absences consécutives au traitement, etc…

Afin de permettre à tous les jeunes de bénéficier de l’application du P.A.I. et à tous les parents d’être mieux informés, pour être en mesure à leur tour de sensibiliser les enseignants et les responsables d’établissements scolaires ou de collectivités, l’Association ASTHME & ALLERGIES rappelle les grandes lignes du P.A.I. et ses modalités d’application.

La prise en charge de l’enfant asthmatique et/ou allergique en collectivité

Beaucoup d’enfants asthmatiques et/ou allergiques sont accueillis en collectivité ou dans les écoles par des personnes solidaires et responsables qui mettent tout en œuvre pour accueillir l’enfant en respectant les contraintes de sa pathologie. Mais les appréhensions parentales peuvent trouver en écho celles de l’équipe éducative. Ces peurs réciproques, peuvent se traduire par des réticences très fortes qui affectent le quotidien de l’enfant.

La prévalence de l’allergie alimentaire a doublé en 5 ans. On estime que 6 à 8,5% des enfants d’âge préscolaire sont atteints d’allergies alimentaires. Il n’est donc pas étonnant que l’accueil des enfants souffrant d’allergies alimentaires dans les structures scolaire et périscolaire soit un sujet d’actualité.

Connaissez-vous le projet d’accueil individualisé (PAI) ?

Le projet d’accueil individualisé (PAI) a été mis en place en 1999 mais en 2003 la circulaire n°2003-135 du 8-9-2003 a élargi son application aux centres d’accueil des enfants et adolescents (crèches, halte garderie, centres de loisirs et de vacances). La co-signature des différents ministres concernés permet ainsi son application dans la très grande majorité des collectivités d’accueil.

Pour qui ?

Il peut être mis en place pour tous les enfants de la naissance à la fin de sa scolarité : à la crèche, dans les autres structures d’accueil de la petite enfance, à l’école, au collège et au lycée, dans les haltes garderies sur le temps péri et extra scolaire, dans les centres de vacances et de loisirs sans hébergement.

Le PAI est élaboré sur demande de la famille par le directeur de la collectivité et le médecin scolaire ou le médecin de la structure d’accueil, à partir des données transmises par le médecin qui soigne l’enfant et en concertation étroite avec l’infirmier (ère) et l’équipe éducative de l’institution. Mais il ne saurait cependant se substituer à la responsabilité des parents.

Où ?

Les dispositions proposées permettent aux enfants et adolescents concernés de suivre leur scolarité ou d’être accueillis en collectivité tout en bénéficiant de leur traitement, de leur régime alimentaire, d’assurer leur sécurité et de compenser les inconvénients liés à leur état de santé.

 Dans les Ecoles et les Etablissements scolaires
Les informations recueillies auprès de la famille, du médecin de PMI ou du médecin prescripteur, permettent au médecin scolaire, après concertation avec l’infirmière, de déterminer les aménagements susceptibles d’être mis en place et les dispositions à mettre en œuvre avec l’équipe éducative sollicitée.

 Dans les Crèches, Haltes-garderies, Jardins d’enfants
C’est le médecin attaché à l’établissement qui donne son avis lors de l’admission, après examen de l’enfant en présence des parents.

 Dans les Centres de Vacances et de Loisirs sans hébergement
Ces centres ne bénéficient pas d’un personnel médical qualifié, mais des recommandations ont été conçues et des mesures sont envisagées pour faciliter l’accueil des enfants atteints de troubles de santé.

 Dans les Cantines et les Restaurants scolaires La prise en charge des allergies alimentaires à l’école et dans les structures périscolaires ne peut pas être standardisée. Elle doit être individualisée, adaptée à chaque enfant. De nombreux progrès restent encore à faire pour en améliorer la prise en charge. L’éducation de l’enfant allergique et de son entourage reste la base pour améliorer la prise en charge des enfants atteints d’allergies alimentaires.

Beaucoup d’enfants présentent une allergie simple et non grave et ne relèvent pas d’un PAI mais simplement de la simple éviction d’un plat. Pour les enfants qui présentent une allergie grave et parfaitement diagnostiquée, la circulaire préconise l’apport par les familles de paniers repas afin d’éviter la manifestation du risque majeur que représente un choc anaphylactique. Etant donné la législation fixant les conditions d’hygiène applicables dans les établissements de restauration collective, l’introduction dans le circuit de restauration collective nécessite une parfaite collaboration avec les gestionnaires des collectivités locales.

Les mesures mises en place dans la circulaire ne peuvent l’être que si des principes sont respectés :

Conservation des repas fournis par les parents dans le respect des règles d’hygiène et de sécurité prévues par la réglementation. Des protocoles types peuvent être adressés à toutes les familles qui le demandent (médecin responsable à l’Inspection Académique).
Pour le second degré, la mise en place de régimes ou de paniers repas est de la compétence de l’établissement, mais s’agissant des écoles maternelles et élémentaires, les services municipaux sont maîtres d’œuvre du service de restauration, et doivent donc être associés au moment de la rédaction du PAI afin de déterminer les dispositions nécessaires dans ce cadre.

Lors de la rédaction du PAI, l’accent est mis sur 3 points essentiels :

 La famille assume la pleine et entière responsabilité de la fourniture du repas (composants, couverts, conditionnements et contenants nécessaires au transport et au stockage de l’ensemble)

 Tous les éléments du repas doivent être parfaitement identifiés pour éviter toute erreur ou substitution.

 La chaîne du froid doit être impérativement respectée, de la fabrication (ou l’achat) du repas par la famille jusqu’à sa présentation à l’enfant lors du déjeuner à l’école. A son arrivée à l’école, l’enfant doit remettre son panier repas pour qu’il puisse être mis au froid dans un des réfrigérateurs de l’école.

 A l’Ecole maternelle et à l’Ecole élémentaire, l’organisation de la cantine scolaire relève de la seule compétence de la commune. Il est donc indispensable d’associer les services municipaux en charge du service de restauration au moment de la rédaction du projet d’accueil individualisé afin de déterminer avec eux les dispositions à mettre en œuvre à cet effet. Toutefois, le service des cantines scolaires ayant pour objet d’assurer, dans les meilleures conditions d’hygiène et de sécurité, la restauration des enfants scolarisés, il reste possible pour une commune, de limiter l’accès à ce service facultatif des enfants souffrant d’allergies, compte tenu tant de la variété des allergies d’origine alimentaire et de leurs conséquences possibles sur la santé des enfants que des conditions de fonctionnement d’un service de restauration collective. Il est donc très important de tout mettre en œuvre dans un climat de concertation et de dialogue.

 Au Collège et au Lycée, l’organisation relève de la compétence de l’établissement
scolaire que la préparation et la consommation des repas se fassent sur place (cuisine autonome) ou que les repas soient préparés et livrés par un service de restauration collective.

Par qui ?

La demande de PAI

La demande de PAI est faite par la famille, souvent en collaboration avec le pédiatre qui soigne l’enfant.

Elle est adressée au directeur, au chef de l’établissement ou au responsable de la structure d’accueil

Le médecin de l’éducation nationale ou de la structure d’accueil en est informé et prend contact avec le médecin qui soigne l’enfant et avec les collectivités locales si un régime alimentaire est souhaité.

Une réunion de concertation permet de rédiger le PAI. Elle réunit :
 Les parents et l’enfant
 les responsables de la structure d’accueil et l’équipe qui a en charge les enfants
 Le médecin et l’infirmière de l’Education Nationale ou de la structure d’accueil ;
 Le médecin qui soigne l’enfant ;
 Les représentants de la commune ;

Ils élaborent ensemble les mesures à prendre pour faciliter la vie de l’enfant

Le rôle du médecin qui soigne l’enfant

Outre son rôle de premier conseil auprès de la famille, voire d’incitateur à la demande de PAI, le médecin qui soigne l’enfant se met en relation avec le médecin de l’éducation nationale ou de la structure d’accueil et il rédige :
 le protocole de soins ;
 les besoins spécifiques dont a besoin l’enfant ;
 le type de régime alimentaire ;
 le protocole d’urgence, si des mesures sont à prendre en cas de crise d’asthme sévère ou de réaction allergique grave

Il adresse ces documents sous pli confidentiel au médecin de l’Éducation Nationale ou à celui de la structure d’accueil.

Comment ?

Tout doit être mis en œuvre pour assurer à l’enfant ou l’adolescent allergique une réelle continuité de sa scolarité et de son accueil dans les activités péri et extra scolaire.
Chaque projet d’accueil est individualisé, et il ne peut y avoir de modèle type. Ce qui est important c’est qu’il prenne bien en compte les besoins spécifiques de l’enfant concerné.

Selon les spécialistes, les modalités de prise en charge d’un enfant atteint d’une allergie alimentaire doivent reposer sur une exploration allergologique rigoureuse. De nombreux parents sont persuadés que leur enfant est allergique à un ou plusieurs aliments, mais la réalité de cette allergie n’est pas toujours prouvée. L’anamnèse, les tests cutanés et le dosage des IgE sériques spécifiques orientent ou non vers une allergie alimentaire. En dehors d’une histoire clinique évidente d’anaphylaxie, les tests de provocation par voie orale sont indispensables au diagnostic précis de l’allergie alimentaire. Il identifie le (ou les) aliment(s) impliqué(s), précise la quantité d’aliments qui déclenche les symptômes et le type de signes cliniques en relation avec l’ingestion de l’aliment. Il guide ainsi les mesures d’éviction et la composition de la trousse d’urgence.

Le traitement des allergies alimentaires sévères repose sur une éviction stricte de l’aliment incriminé et des produits finis pouvant en contenir. Le régime s’avère difficile pour certains allergènes comme la cacahuète, dont la présence est parfois masquée dans l’alimentation, c’est à dire non précisée dans l’étiquetage. Les réactions peuvent apparaître pour des quantités minimes d’aliments. Le traitement des symptômes est individualisé et peut comporter la prescription d’adrénaline par un stylo auto-injectable.

La crainte des personnels est le motif le plus fréquent de non utilisation du stylo auto-injectable : peur de faire du mal à l’enfant en administrant l’adrénaline, crainte de ne plus savoir l’utiliser dans des circonstances de stress ou de ne pas reconnaître les symptômes d’anaphylaxie. Cela souligne que l’information sur les symptômes de l’allergie et sur la technique d’utilisation du stylo auto-injectable (si possible avec un modèle) est importante. Il faut aussi donner confiance aux personnels pour favoriser la prise de décision dans l’administration de l’adrénaline

En conclusion

De circulaire en circulaire, le texte du PAI s’est amélioré, d’année en année l’expérience des équipes dans le domaine de l’accueil des élèves ayant des problèmes de santé s’enrichit, l’accueil s’améliore et on peut espérer que d’ici quelque temps il n’y aura plus d’obstacle majeur à sa mise en place.

Mais cela ne se décide pas que par des textes, La réussite est le résultat d’une concertation et d’un dialogue entre les familles, le pédiatre, l’éducation nationale, les collectivités et les institutions. Les associations ont un rôle primordial car elles font le lien entre les familles, les pouvoirs politiques, les écoles et les allergologues.

Un modèle de P.A.I est disponible sur simple demande auprès de l’Association ASTHME & ALLERGIES :

ASSOCIATION ASTHME & ALLERGIES
3 rue de l’Amiral Hamelin - 75116 Paris
tél : 01 47 55 03 56
Asthme & Allergies Infos Service : 0800 19 20 21
 
CONTACT-PRESSE Association ASTHME & ALLERGIES :
Tél : 04 93 65 74 35 - 06 16 56 46 56 -

Voir en ligne : Asthmanet avec l’association Asthme&Allergies

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