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Fallait y penser : la dépression est due au terrain allergique de papa, maman !!
lundi 23 juin 2003, par
Il existe une association entre dépression et atopie, mais la nature de ce lien est encore non connue. Est-ce un facteur environnemental qui intervient, ou un facteur génétique ?
Présence d’un terrain atopique chez les parents au premier degré, facteur prédictif d’une dépression chez leur fille : résultats d’une étude de cohorte Finlandaise suivie depuis la naissance en 1966. : Markku Timonen, MDab Jari Jokelainen, MSccd Anne Herva, MDa,e Paavo Zitting, MDc V. Benno Meyer-Rochow, PhDf,g
Pirkko Räsänen, MD, PhDb,d Oulu, Finland, and Bremen, Germany dans JACI June 2003 • Volume 111 • Number 6
Des données récentes suggèrent un facteur génétique commun, plus qu’un facteur environnemental, pour expliquer l’association entre allergie atopique IgE médiée et dépression.
– Objectif de l’étude : Les auteurs ont pris en compte les facteurs confondants psychosociaux, et ont exploré séparément et à un niveau épidémiologique les effets d’un terrain atopique maternel, paternel et chez les frères et sœurs sur l’incidence cumulative d’une dépression depuis l’enfance.
– Méthodes :
* Les auteurs ont utilisé une cohorte générale suivie depuis la naissance, homogène sur le plan génétique, non sélectionnée, incluant 12058 nouveaux nés en Finlande.
* Cette étude prospective sur 31 ans incluait un questionnaire d’information sur les troubles atopiques des parents et des frères et sœurs.
* L’atopie personnelle a été étudiée par des tests cutanés.
* Des informations sur les diagnostics de dépression ont été recueillis à partir d’un questionnaire posté et par des renseignements collectés à partir des registres diagnostics des hôpitaux.
* Les facteurs confondants étaient le niveau social, le tabagisme durant la maternité, le tabagisme quotidien pour les sujets ainsi que le lieu d’habitation.
* La totalité des informations a été recueillie pour 4068 personnes de la cohorte.
– Résultats :
* Parmi les femmes, la présence d’un terrain atopique chez les parents est le facteur prédictif le plus important pour avoir une dépression dans sa vie (p<0.01).
* L’atopie chez les frères et sœurs et chez les parents sont les facteurs prédictifs les plus forts pour la survenue d’un dépression nécessitant une hospitalisation (p=0.018 et p=0.036).
* Après avoir pris en compte les facteurs confondants, il est noté que l’atopie chez la mère augmente le risque pour sa fille d’avoir une dépression d’un facteur 1.9 (odd ratio : 1.9, IC95% : 1.1-3).
* Le risque correspondant est multiplié par 4 s’il y a une atopie à la fois chez la mère et le père en combinaison avec la propre atopie du patient.
– Conclusions :
Ces données suggèrent que c’est l’hérédité maternelle qui pourrait être un facteur causal de l’association entre atopie et dépression chez les femmes.
Dans ce travail, les auteurs démontrent qu’il existe bien une association entre la survenue d’une dépression et l’existence d’antécédents familiaux d’atopie. Le lien est surtout important entre mère et fille, avec une augmentation du risque si les 2 sont atopiques. Il y a donc un facteur génétique d’origine maternel.
Ce travail mérite bien entendu une confirmation, comme toutes les enquêtes épidémiologiques. Il y a certainement des facteurs confondants qui n’ont pas été pris en compte.
Malgré tout il serait intéressant de se pencher sur nos dossiers pour vérifier si effectivement il y a des antécédents dépressifs plus fréquents chez les patients ayant un ou plusieurs parents atopiques. Le lien est-il alors vraiment génétique ? Pourquoi pas médicamenteux induit par exemple par la prise d’antihistaminique pendant la grossesse ? Ou lié à une prise en compte particulière de l’environnement par des parents atopiques qui généreraient un dépression chez les enfants ?
Bref, il faut voir…
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