Accueil du site > Maladies > Traitements > Corriger les enfants allergiques : avec des bonbons ou avec des piqûres ?

Corriger les enfants allergiques : avec des bonbons ou avec des piqûres ?
dimanche 4 juillet 2004, par
La désensibilisation est le traitement majeur de l’allergologie, qui s’appuie maintenant sur des bases scientifiques extrêmement fortes. Cependant, il faut savoir si ce traitement est réellement efficace sur le plan clinique. Quel est l’intérêt d’une désensibilisation sublinguale chez l’enfant ?
Immunothérapie sublinguale dans l’asthme et la rhino conjonctivite ; une revue systématique de la littérature pédiatrique. : S Miceli Sopo1, M Macchiaiolo1, G Zorzi1 and S Tripodi2
1 Department of Pediatric Science, Università Cattolica del Sacro Cuore, Rome, Italy
2 Pediatric Department, Pediatric Allergology Unit, Ospedale Sandro Pertini, Rome, Italy
dans Archives of Disease in Childhood 2004 ;89:620-624
– Objectif de l’étude :
- Evaluer l’efficacité clinique de l’immunothérapie par voie sublinguale (SLIT) dans les allergies respiratoires de l’enfant.
– Méthodologie :
- Une étude systématique de la littérature a été réalisée.
- La recherche a été centrée sur toutes les études en double aveugle (et double placebo si nécessaire).
– Stratégie de recherche :
- Medline, Embase, Banque de données Cochrane, banque de données spécifiques du groupe respiratoire Cochrane, recherche manuelle et archives des laboratoires fournissant des produits d’immunothérapie.
- Toutes les études sélectionnées ont été évaluées en terme de qualité selon un protocole standardisé réalisé de façon indépendante.
– Résultats :
- 8 études randomisées en double aveugle contre placebo ont été retenues.
- 5 études ont porté sur les acariens, une sur le pollen d’olivier, une sur la pariétaire et une sur les herbacées.
- Une évaluation quantitative a été réalisée.
- Aucune conclusion significative n’a été notée, indépendamment de la signification statistique, pour l’immunothérapie sublinguale secondaire à une allergie saisonnière, ni pour la rhino conjonctivite allergique aux acariens chez l’enfant.
- Dans l’asthme léger à modéré par allergie aux acariens, des effets secondaires significatifs légers à modérés ont été observé.
– Conclusion :
- L’immunothérapie sublinguale peut être considérée comme ayant une efficacité clinique légère à modéré chez les enfants de 4 ans, mono sensibilisés aux acariens et souffrant d’un asthme persistant léger à modéré.
- Ce bénéfice thérapeutique ne dispense pas, par ailleurs, de l’adjonction de mesures de prévention au niveau de l’environnement.
Dans ce travail, les auteurs sur une revue de la littérature exhaustive, ne retiennent que 8 études portant sur l’efficacité de l’immunothérapie sublinguale dans l’allergie respiratoire de l’enfant.
Seul l’asthme allergique aux acariens est amélioré par ce traitement qui doit être associé à des mesures de prévention de l’environnement.
Ce travail est surprenant car très dur pour l’efficacité de la désensibilisation.
Cependant ne retenir que 8 études sur l’ensemble des publications nous semble très restrictif.
Il n’est pas inutile de rappeler quelques réalités concernant d’une manière générale les études publiées.
- La rigueur statistique est telle qu’il faudrait en fait des patients qui n’existent pas pour observer réellement un protocole idéal de A jusqu’à Z.
- Il ne faut pas cacher le fait que les patients qui acceptent de participer à ces études sont des patients particulièrement compliants qui se soumettent à un protocole difficile, d’autant qu’il est en double aveugle contre placebo.
- D’autre part, il est très difficile en réalité d’obtenir un groupe de patients allergiques homogènes, les critères diagnostiques de l’allergie ne permettant pas en pratique habituelle de réellement discerner de façon précise la grande diversité des patients aussi bien sur les symptômes que sur le retentissement de la maladie allergique.
- Enfin, les objectifs des différentes études sont variables mais chacune contribue à répondre à une question.
Bref, si on ne retient que les études répondant à des critères très stricts sur le plan mathématiques, je doute que cela corresponde à la réalité clinique des patients que l’on voit tous les jours.
Je suis donc critique sur ces méta-analyses qui ne font qu’exploiter des données déjà publiées et qui n’apportent généralement pas grand-chose au données actuelles
Recevez les actualités chaque mois