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Le tabac t’abat !
samedi 5 novembre 2005, par
« La fumée de deuxième main » des anglo-saxons, ou tabagisme passif chez les francophones, est une combinaison entre la fumée issue de la cigarette qui se consume et de la fumée expirée par le fumeur .On la reconnaît aisément par son odeur particulière, contaminant l’air, imprégnant les vêtements, les cheveux, les rideaux, les meubles...
Quelle est l’influence de cette exposition pour les asthmatiques ?
Exposition directement mesurée, « la fumée de deuxième main » (SHS) et les résultats en matière d’asthme. : M D Eisner1,2, J Klein3, S K Hammond4, G Koren2, G Lactao1 and C Iribarren2
1 Division of Occupational and Environmental Medicine and Division of Pulmonary and Critical Care Medicine, Department of Medicine, University of California, San Francisco, CA, USA
2 Division of Research, Kaiser Permanente, Oakland, CA, USA
3 Fetal Toxicology Laboratory, Motherisk, Hospital for Sick Children, Toronto, Canada
4 School of Public Health, University of California, Berkeley, CA, USA
dans Thorax 2005 ;60:814-821 ; doi:10.1136/thx.2004.037283
– Introduction
- Parce qu’ils ont une inflammation chronique des voies aériennes, les adultes asthmatiques pourraient avoir une exacerbation après une exposition au second hand smoke (SHS). Étonnamment, les études sur les effets de l’exposition à l’SHS chez des adultes asthmatiques sont vraiment limitées.
- La plupart des études épidémiologiques précédentes ont utilisé une exposition à l’SHS auto évaluée qui pouvait être biaisée par des rapports inexactes.
- Dans une étude prospective de cohorte d’adultes non fumeurs récemment admis à l’hôpital pour asthme, les résultats de l’impact de l’exposition à l’SHS sur l’asthme ont été examinés.
– Méthodes
- Une exposition récente SHS pendant les 7 jours précédents a été mesurée en utilisant un badge à nicotine (n=189) et l’exposition des 3 mois précédents était estimée en utilisant les niveaux de nicotine et de cotinine dans les cheveux (n=138).
- La sévérité de l’asthme et l’état de santé étaient évalués par interrogatoire téléphonique et, par la suite, les admissions à l’hôpital pour asthme étaient déterminées en utilisant les données informatiques.
– Résultats
- La plupart des adultes asthmatiques étaient exposés à SHS avec des estimations allant de 60% à 83% en fonction de la période étudiée et de la méthodologie.
- Le niveau le plus élevé d’exposition récente à SHS, mesuré par un badge personnel à nicotine, était rapporté pour une plus grande sévérité d’asthme (augmentation du score pour le plus élevé tertile de niveau de nicotine 1.56 points ; 95%CI0.18à 2 ,95) pondéré par des cofacteurs sociodémographiques et les ATCD de tabagisme.
- De plus, le second et le troisième tertiles d’exposition capillaire à la nicotine pendant les mois précédents étaient associés à un risque plus élevé de risque prospectif d’hospitalisation pour asthme (HR3, 73 ; 95%CI1, 04à 13,3et HR 3,61 ; 95%CI 1à12,9 respectivement.
– Conclusions
- Directement mesurée, l’exposition à SHS semble être associée à des résultats peu parlants en matière d’asthme.
- En terme de santé publique, ces résultats sont en faveur des efforts pour interdire de fumer dans les lieux publics.
La pollution de l’air est généralement perçue comme un problème majeur de santé dans le monde entier.
La survenue de l’asthme est liée à l’interaction de multiples facteurs d’environnement chez des sujets génétiquement « susceptibles ».
La survenue d’exacerbations chez les asthmatiques a également des causes diverses et souvent intriquées dont la fumée de tabac, qui est reconnue comme une source majeure de pollution domestique.
Il semble de nos jours clairement admis que le tabagisme passif est à relier à une exacerbation par la fumée de tabac environnemental d’un asthme préexistant et que l’interdiction de fumer dans les lieux publics est une mesure à encourager et à généraliser.
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