Dépistage des futurs asthmatiques au pays des kangourous

mercredi 4 avril 2007 par Dr Clément FOURNIER706 visites

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Dépistage des futurs asthmatiques au pays des kangourous

Dépistage des futurs asthmatiques au pays des kangourous

mercredi 4 avril 2007, par Dr Clément FOURNIER

Quels sont les enfants atopiques qui vont développer un asthme ? Il n’est actuellement pas possible de répondre à cette question. Pourtant disposer de facteurs de prédiction serait très intéressant pour cibler cette population et mettre en œuvre des mesures adéquates.

Facteurs de prédictions de la réponse à un test de provocation bronchique chez des enfants atopiques âgés de 5 à 6 ans. : T. A. Douglas, M. Kusel, E. M. Pascoe, R. K. S. Loh, P. G. Holt, P. D. Sly

1Division of Clinical Sciences, Telethon Institute for Child Research, Centre for Child Health Research, The University of Western Australia ; 2Princess Margaret Hospital for Children & King Edward Memorial Hospital for Women, Perth, WA, Australia

dans Allergy
Volume 62 Issue 4 Page 401 - April 2007

 Contexte :

  • La relation entre l’atopie et l’allergie bronchique chez les jeunes enfants n’est pas complètement élucidée.

 Objectifs :

  • Examiner chez des enfants de 5 à 6 ans les associations entre :
    • la réponse à un test de provocation bronchique réaliste à un allergène donné
    • les marqueurs immunologiques de l’atopie
    • les caractéristiques cliniques

 Méthodes :

  • Deux groupes d’enfants étaient recrutés à partir d’une cohorte de naissance de 198 enfants à haut risque de développement d’une maladie allergique, et réalisaient des tests de provocation bronchique réaliste :
    • enfants avec prick-tests cutanés positifs à un pneumallergène
    • enfants avec prick-tests négatifs (contrôle)

 Résultats :

  • 37 enfants (26 atopiques et 11 contrôles) avec un âge médian de 74,5 mois réalisaient un test de provocation bronchique : 31 avec des acariens (poussière de maison) et 6 avec des graminées.
  • Seuls des enfants atopiques réagissaient au test de provocation : n = 12 / 26 (46 %).
  • La taille des papules cutanées (odds ratio (OR) = 2,5 (1,2 – 5,3), p = 0,01), les IgE spécifiques (OR = 3,4 (1,23 – 9,61), p = 0,02), les IgE totales (OR = 8,6 (1,1 – 68,7), p = 0,04), des sifflements fréquents (OR = 12 (1,7 – 81,7), p = 0,006) et un eczéma persistant (OR = 11 (1,7 – 68,3), p = 0,006) se révélaient être les facteurs indépendants de prédiction d’une réponse au test de provocation les plus puissants.
  • La prédiction d’une réponse au test de provocation bronchique était significativement améliorée quand les marqueurs immunologiques de l’atopie, et en particulier la taille de la papule cutanée, étaient combinés avec les caractéristiques cliniques.

 Conclusion :

  • La relation entre atopie et allergie bronchique est quantitative à cet âge.
  • Il pourrait donc y avoir matière à créer des indicateurs plus puissants de présence d’une allergie respiratoire chez le jeune enfant quand les marqueurs immunologiques de l’atopie sont pris en compte quantitativement et combinés avec une histoire clinique de maladie allergique co-existante.

Cette étude analyse les liens entre présence d’une atopie au sens cutané du terme, et hyper-réactivité bronchique spécifique à un allergène.

Elle a pour but de rechercher des facteurs prédictifs de survenue d’un asthme chez des enfants atopiques.

Pas de surprise, les hyperréactivités spécifiques ne sont retrouvées que chez les sujets atopiques (46 % des cas).

Les meilleurs facteurs prédictifs sont représentés par l’intensité de la sensibilisation (taille de la papule, taux d’IgE spécifiques et totales) et les caractéristiques cliniques.

Un caractère quantitatif est mis en évidence amenant les auteurs à proposer de chercher des critères prédictifs fiables basés sur cette constatation.

Il est certain que disposer de valeurs seuils (taille de papule, IgE spécifiques…) permettant de prédire la survenue d’un asthme serait très intéressant afin de dépister les futurs asthmatiques au sein d’une population d’atopiques.

On peut faire une analogie avec les valeurs seuils d’IgE spécifiques qui ont été proposées dans l’allergie alimentaire, notamment pour l’œuf, le lait, l’arachide, le poisson et le blé (Rancé F et coll. JACI 2002 ;109 :1027-33 et Sampson HA. JACI 2001 ;107 :891-6). Soyons patients…

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