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Avoir son traitement dans le nez :un bon moyen d’améliorer son asthme allergique aux pollens.
mardi 21 mai 2002, par
Si l’allergie aux pollens est bien connue sur le plan clinique, sa physiopathologie l’est moins. D’autre part les moyens thérapeutiques curatifs ne sont pas très satisfaisants. Le pollen lorsqu’il pénètre dans les voies respiratoires doit d’abord franchir les voies nasales, provoquant localement une réaction qui entraîne une hyper-réactivité bronchique. Pouvoir agir au niveau de la muqueuse nasale en empêchant le développement d’une réaction allergique serait donc un bon moyen thérapeutique. Les auteurs partent de cette hypothèse, et proposent d’induire localement une tolérance allergènique et d’en observer les conséquences en terme de réaction allergique et d’inflammation bronchique. Ils utilisent un modèle de souris sensibilisées à un pollen dont il existe un allergène recombinant permettant avec efficacité de prouver la validité de cette hypothèse.
La tolérance muqueuse comme moyen thérapeutique dans l’allergie de type I : l’application intranasale de ® Bet v 1, allergène majeur du pollen de bouleau, conduit à une suppression de la réponse immunologique allergique et de l’inflammation des voies respiratoires chez des souris sensibilisées. Winkler B, Baier K, Wagner S, Repa A, Eichler HG, Scheiner O, Kraft D, Wiedermann U. dans Clin Exp Allergy 2002 Jan ;32(1):30-6
Plusieurs études ont démontré que l’administration sur la muqueuse d’antigènes solubles peut prévenir l’apparition ou réduire la sévérité de certaines maladies auto-immunes ou d’allergies. Quelques études montrent l’efficacité de l’induction d’une tolérance muqueuse comme moyen thérapeutique dans de telles maladies.
– Objectifs : Le but de ce travail était de modifier une réponse immunologique allergique par l’administration intra nasale d’un antigène dans un organisme déjà sensibilisé.
– Méthodes : Un modèle murin d’asthme allergique au pollen de bouleau a été utilisé, avec l’allergène majeur Bet v 1. Les souris sensibilisées ont été traitées par voie intra-nasale par l’allergène majeur recombinant ® Bet v 1 à différentes concentrations et à différents intervalles d’administration. A la fin, la souris a été sacrifiée, le sang et le liquide de lavage bronchoalvéolaire ont été prélevés, et des tests cutanés immédiats réalisés. La prolifération cellulaire T et la production de cytokines (Il5, IFN-gamma) ont été mesurées par des cultures de cellules de la rate et des poumons.
– Résultats : Le traitement sur la muqueuse par l’allergène recombinant ® Bet v 1 à la dose de 3 fois 50 microgrammes à 4 jours d’intervalle conduit à une réduction de la réaction cutanée de type 1, une réduction du rapport anticorps bloquants IgG1 sur IgE, et une diminution marquée de la production d’Il5 et d’IFN gamma produits par les cultures cellulaires. De plus, l’inflammation bronchique (taux des éosinophiles et mesure de l’IL5 au niveau du LBA) était significativement diminuée par ce traitement.
– Conclusion : Ces résultats démontrent que le traitement par voie nasale par le ® Bet v 1 réduit la réponse allergique systémique, ainsi que l’inflammation bronchique chez des souris sensibilisées au bouleau. Les auteurs suggèrent donc que l’induction d’une tolérance muqueuse avec un allergène recombinant ouvre un nouveau concept thérapeutique des maladies allergiques.
Il s’agit d’une étude très intéressante qui ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques qui pourraient être efficaces et simples d’utilisation. Mais il reste à valider ces résultats en clinique humaine.
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