Nez qui coule n’amasse pas m’housse.

lundi 25 août 2003 par Dr Stéphane Guez3127 visites

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Nez qui coule n’amasse pas m’housse.

Nez qui coule n’amasse pas m’housse.

lundi 25 août 2003, par Dr Stéphane Guez

L’éviction des allergènes est la première mesure recommandée dans la prise en charge thérapeutique des maladies allergiques. Cette éviction peut-être difficile, ce qui est le cas des acariens. Il a été préconisé l’emploi de housses imperméables autour de la literie. Mais cela améliore-t-il vraiment la rhinite allergique ?

Evaluation des housses de lit imperméables chez les patients ayant une rhinite allergique. : Terreehorst I, Hak E, Oosting AJ, Tempels-Pavlica Z, de Monchy JG, Bruijnzeel-Koomen CA, Aalberse RC, Gerth van Wijk R. Department of Allergology, Erasmus Medical Center, Rotterdam, Netherlands dans N Engl J Med. 2003 Jul 17 ;349(3):237-46

Enfermer la literie dans des housses imperméables réduit l’exposition aux acariens, mais le bénéfice clinique de cette intervention comme mesure d’éviction des acariens dans la rhinite allergique n’est pas connue.

 But de l’étude : Les auteurs ont réalisé une étude multicentrique randomisée contre placebo pendant 1 an, utilisant des housses imperméables chez des patients sensibilisés aux acariens de la poussière de maison, afin de déterminer les effets de cette mesure sur les signes cliniques et le symptômes de cette allergie.

 Méthodes :
* 3 centres hospitaliers universitaires ont participé à cette étude qui a inclus 279 patients ayant une rhinite allergique et qui ont été randomisés afin d’avoir un groupe ayant des housses de literie imperméables et un groupe ayant des housses de literie non imperméables (matelas, oreiller duvet ou couverture).
* Au début de l’étude, tous les patients ont reçu la même information sur les mesures générales pour réaliser l’éviction de acariens.
* La sévérité de la rhinite a été évaluée par un score symptomatique sur une échelle visuelle analogique, et au moyen d’un score symptomatique quotidien et d’une épreuve de provocation allergénique nasale.
* Les auteurs ont également évalué la concentration en acariens (Der p 1 et Der f 1) dans la poussière de matelas, du sol de la chambre à coucher et du salon, à l’état initial et 12 mois après, pour mesurer l’efficacité de l’éviction.

 Résultats :
* Un total de 232 patients a terminé l’étude.
* Il y a une réduction significative des concentrations en Der p 1 et Der f 1 dans le matelas du groupe ayant les housses imperméables, alors qu’il n’y a pas de différence significative dans le groupe ayant des housses non imperméables.
* Cependant, il n’y a pas de différence de ces mesures sur l’évolution clinique.
* L’analyse des sous groupes en fonction de l’age, du niveau d’exposition du type et de la sévérité de la sensibilisation, des caractéristiques des habitats ne donnent pas de résultats différents.

 Conclusions :
* Les housses imperméables, en complément dans un programme structuré de contrôle de l’allergie, réduisent le niveau d’exposition aux allergènes acariens.
* Mais malgré l’efficacité de cette intervention, la simple mesure d’éviction n’entraîne pas une amélioration significative de la symptomatologie des patients ayant une rhinite allergique.


Dans ce travail réalisé en double aveugle contre placebo, les auteurs démontrent que les housses anti-acariens autour du matériel de literie permettent une diminution significative de la concentration en allergènes acariens, mais ne modifient pas la symptomatologie de la rhinite allergique.

Ce travail ,est important et très troublant.

Il soulève le problème du lien entre sensibilisation et symptomatologie clinique, et rappelle que les maladies comme la rhinite sont certainement multifactorielles et que l’allergie ne représente qu’une composante étiologique parmi d’autres.

En effet il est difficile de comprendre que la diminution réelle du nombre des acariens et de leurs allergènes ne puissent par entraîner une amélioration clinique.

On se demande s’il faut vraiment préconiser l’utilisation de ces housses qui sont chères, puisse qu’il n’y a pas réellement d’amélioration clinique.

En fait, cette étude est peut être trop simple. Il faudrait certainement tester les housses dans une prise en charge globale de la maladie allergique, par exemple en association à une désensibilisation.

L’éviction n’est certainement pas un facteur thérapeutique primordial dans la prise en charge de ce type d’allergie, car l’individu sensibilisé doit réagir à des concentrations en acariens très faibles, ce qui pourrait expliquer l’absence d’amélioration clinique par une simple diminution des allergènes.

La persistance d’une faible quantité d’allergènes suffirait à elle seul à pérenniser l’affection allergique.

Il ne faut donc certainement pas tirer de conclusions trop hâtives de cet article.

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