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Allergie alimentaire : la clé du diagnostic est au bout du fibroscope !
jeudi 6 juin 2002, par
De nombreux patients décrivent des manifestations cliniques évocatrices d’une allergie alimentaire mais avec une recherche décevante en raison d’une négativité des tests cutanés et des RAST effectués. On parle alors souvent d’intolérance alimentaire ou de fausse allergie sans vraiment savoir ce que recouvre cette entité. Nul doute qu’il existe d’authentiques allergiques parmi ces patients, le diagnostic de fausse allergie reflétant le manque de sensibilité et de spécificité des outils diagnostics utilisés ! L’étude de la réaction locale au niveau intestinal chez ces patients pourrait être très intéressante : c’est ce qu’on fait les auteurs de cette étude.
Réaction allergique locale chez des adultes ayant une allergie alimentaire malgré l’absence d’IgE spécifiques systémiques. Xiao Ping Lin Jenny Magnusson Staffan Ahlstedt, JACI May 2002, part 1 • Volume 109 • Number 5
Des outils objectifs manquent pour faire le diagnostic des réactions inflammatoires locales gastro-intestinales chez les patients suspects d’allergie alimentaire mais avec tests cutanés et IgE sériques spécifiques négatifs.
Objectifs : Le but du travail a été d’évaluer la présence d’éosinophiles, de cellules T, de cellules locales liant les IgE et d’IFN au sein de petites biopsies intestinales obtenues chez des adultes avec tests cutanés et IgE spécifiques négatifs, mais avec une allergie alimentaire, en période symptomatique ou non symptomatique.
Méthodes : 14 patients avec une allergie alimentaire gastro-intestinale, confirmée par un test de provocation en double aveugle contre placebo ont été étudiés. 11 des ces patients avaient des tests cutanés négatifs et des IgE spécifiques négatives. Des volontaires sains appariés selon l’âge et le sexe ont servi de contrôles. Les biopsies duodénales ont été étudiées avec un immuno-marquage utilisant un panel d’AC monoclonaux de souris spécifiques pour : éosinophiles, CD3,CD4,CD8, IGE, IL4 et IFN.
Résultats : Une augmentation significative du nombre des éosinophiles MBP+, des cellules fixant les IgE et des cellules T a été trouvée dans la muqueuse duodénale de ces patients lorsqu’ils sont symptomatiques par rapport aux patients non symptomatiques et par rapport aux sujets contrôles. Le nombre de cellules IL4+ est augmenté et le nombre de cellules IFN+ est réduit chez les patients qui sont symptomatiques par rapport aux patients non symptomatiques et aux sujets sains. Il n’y’ a pas de différence entre les 2 groupes en ce qui concerne le taux des IgE sériques spécifiques.
Conclusion : Une corrélation significative a été trouvée entre les symptômes d’allergie alimentaire et la présence dans le duodénum : de cellules liant les IgE, d’éosinophiles activés, et de LT chez des patients avec tests cutanés et taux sérique d’IgE négatifs à l’aliment coupable. Les auteurs suggèrent qu’une réponse locale IgE médiée est responsable des symptômes gastro-intestinaux observés chez ces patients.
Ainsi donc il existe d’authentique allergie alimentaire mais ne se traduisant que par une allergie locale gastro-intestinale prenant donc en défaut nos outils diagnostics habituels. Cependant la réalisation d’une fibroscopie digestive avec biopsie est un acte violent pour confirmer ce diagnostic. En poursuivant l’idée de cette étude il est possible d’imaginer le développement de tests fonctionnels intestinaux permettant d’apprécier cette réaction allergique locale.
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