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L’immunothérapie par ADN « souris » aux audacieux !!
lundi 20 octobre 2003, par
Peut-on améliorer l’immunothérapie dans la prise en charge curative des affections allergiques et en particulier dans l’asthme allergique ? Il faut pour cela disposer d’un modèle murin très proche des manifestations de l’homme pour pouvoir évaluer de nouvelles modalités thérapeutiques. C’est l’objectif proposé et tenu par ces auteurs.
Immunothérapie muqueuse avec des CpG oligodeoxynucléotides reverses (COR), un modèle murin d’asthme chronique induit par exposition répétée à des antigènes. : Vipul V. Jain,1 Thomas R. Businga,1 Kunihiko Kitagaki,1 Caroline L. George,2 Patrick T. O’Shaughnessy,3 and Joel N. Kline1,3
Departments of 1Medicine and 2Pediatrics, Roy J. and Lucille A. Carver College of Medicine, and 3Department of Occupational and Environmental Health, College of Public Health, University of Iowa, Iowa City, Iowa 52242
dans Am J Physiol Lung Cell Mol Physiol 285 : L1137-L1146, 2003
Les modèles murins d’asthme aigu peuvent ne pas être adaptés pour étudier les effets d’une exposition récurrente aux allergènes inhalés, comme les modifications épithéliales observées chez les patients asthmatiques.
– Objectif de l’étude et méthodes :
* Les auteurs ont développé un modèle murin dans lequel l’inflammation chronique des voies aériennes est entretenue par une inhalation répétée d’allergènes (ovalbumine(OVA)).
* En utilisant ce modèle, les auteurs ont observé les réponses muqueuses à l’administration de COR et à l’immunothérapie spécifique de l’antigène sensibilisant.
– Résultats :
* Les souris exposées de façon permanente à l’OVA développent une hyper réactivité bronchique plus importante et une hyperplasie des cellules épithéliales caliciformes.
* L’immunothérapie par COR diminue de façon significative les marqueurs chroniques et aigus de l’inflammation, ainsi que l’hyper réactivité bronchique.
* Les auteurs ont également étudié les effets de l’immunothérapie muqueuse sur la réponse à un second allergène, différent du premier. Les souris sensibilisés à la fois à l’OVA et aux œufs de schistosomes, et stimulées par de l’OVA inhalée, puis traitées par immunothérapie contre l’OVA, ont une diminution significative de l’hyperréactivité bronchique et une réduction modérée de l’éosinophilie, après test de provocation par voie inhalée à des antigènes d’œufs de schistosomes.
* Dans ce modèle murin, le traitement par immunothérapie réduit dans le lavage broncho alvéolaire les taux de cytokines TH2 (IL4, IL5, IL13 et IL10), sans modification de l’INF.
* La réponse antigènique mémoire des splénocytes de ces souris montrent une augmentation significative de l’IL10 dépendante de l’antigène (OVA) au niveau des splénocytes des souris traitées.
– Conclusion : Ces résultats suggèrent que le COR peut fonder les bases d’une nouvelle technique d’immunothérapie dans l’asthme allergique. A la fois une réponse spécifique de l’antigène, et à un moindre degré, une réponse non spécifique de l’antigène, sont observées après administration muqueuse de COR.
Les auteurs ont mis au point un modèle d’asthme murin qui se comporte de la même façon que l’asthme allergique de l’homme avec en particulier les mêmes effets histologiques et fonctionnels.
Ils ont démontré sur ce modèle l’efficacité d’une immunothérapie par DNA qui prévient également de nouvelles sensibilisations.
Ce travail est intéressant pour les chercheurs car il développe un nouveau modèle murin d’expérimentation qui semble fiable pour évaluer de nouvelles techniques thérapeutiques chez l’homme.
Ainsi, les auteurs ont démontré à l’aide de ce modèle, l’efficacité d’une désensibilisation basée sur l’ADN. Il s’agit d’une immunothérapie avec une séquence d’ADN (cytosine phosphate guanine oligodéoxyribonucléotide) qui bloque une transcriptase reverse et empêche ainsi la lecture d’ARNm empêchant donc la synthèse de certains médiateurs.
Les auteurs démontrent l’efficacité de ce traitement avec diminution de production des cytokines de type TH2.
Il y a donc là une voie de recherche importante, d’autant que ce type de vaccin ne peut pas à priori déclencher de réaction allergique.
L’efficacité est superposable à celle d’une immunothérapie classique avec un effet plus universel, car la désensibilisation basée sur l’utilisation d’ADN prévient également d’autres sensibilisations.
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