Économie d’énergie et asthme : faire aussi bien avec moins en « roulant » au ciclesonide !!

lundi 12 septembre 2005 par Dr Stéphane Guez1902 visites

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Économie d’énergie et asthme : faire aussi bien avec moins en « roulant » au ciclesonide !!

Économie d’énergie et asthme : faire aussi bien avec moins en « roulant » au ciclesonide !!

lundi 12 septembre 2005, par Dr Stéphane Guez

Pour diminuer les effets systémiques secondaires à une absorption buccale avant que la dose ne pénètre dans les bronches, il a été développé un nouveau corticoïde inhalé qui est une prodrogue activée seulement au niveau pulmonaire. Mais cette molécule est-elle efficace pour traiter l’asthme persistant modéré ?

Effets de faibles doses de ciclesonide (CCS) sur les réponses induites par les allergènes chez des patients ayant un asthme allergique modéré. : Gail M. Gauvreau, PhDa, Louis Philippe Boulet, MDb, Dirkje S. Postma, MD, PhDc, Tomotaka Kawayama, MDa, Richard M. Watson, BSca, MyLinh Duong, MDa, Francine Deschesnes, BScb, Jan G.R. De Monchy, MD, PhDc, Paul M. O’Byrne, MDa

a From the Department of Medicine, McMaster University, Hamilton
b Institut de cardiologie et de pneumologie de l’Université Laval, Hôpital Laval, Quebec City
c Department of Pulmonology, University Hospital Groningen

dans JACI Volume 116, Issue 2, Pages 285-291 (August 2005)

 Introduction :

  • L’inhalation d’allergènes chez les patients sensibilisés ayant un asthme, induit une obstruction bronchique réversible, une hyper réactivité bronchique et une infiltration éosinophile des voies aériennes.
  • L’atténuation de la broncho constriction induite par les allergènes et de l’inflammation a été utilisée pour étudier l’efficacité d’agents thérapeutiques comme les corticoïdes inhalés dans l’asthme.
  • Le CCS, corticoïde inhalé, non halogéné ayant été développé pour traiter l’asthme persistant, reste inactif jusqu’à ce qu’il soit clivé par des estérases au niveau du poumon.

 Objectif de l’étude :

  • Ce travail a étudié les effets de faibles doses de CCS inhalés, 40 et 80 microgrammes, sur :
    • la broncho constriction induite par les allergènes,
    • la production d’ECP sérique
    • et sur l’inflammation éosinophile des voies aériennes.

 Méthodologie :

  • 21 non fumeurs ayant un asthme modéré ont été randomisés dans une étude multicentrique, avec 3 bras croisés comparant les effets de 7 jours de traitement de CCS ou de placebo.
  • Les réponses induites par l’allergène, incluant la chute précoce et tardive du VEMS, le taux des éosinophiles périphériques, le taux d’ECP et le nombre d’éosinophiles dans l’expectoration induite ont été réalisés.

 Résultats :

  • Le CCS à 80 microgrammes diminue les réponses immédiates et tardives asthmatiques, incluant :
    • une modification du VEMS,
    • du taux d’ECP
    • du nombre des éosinophiles de l’expectoration après le test de provocation (p<0.025).
  • Le CCS à 40 microgrammes diminue :
    • la réponse retardée
    • et le nombre des éosinophiles de l’expectoration mesuré 24h après le test de provocation (p<0.025)
    • mais sans aucun effet sur la réaction broncho constrictrice immédiate, le VEMS à 24h et le taux d’ECP.

 Conclusion :

  • A part le taux des éosinophiles sanguins après test de provocation, une dose faible de CCS de 80 microgrammes a un effet certain de blocage des réponses induites par les allergènes.

Dans ce travail, les auteurs démontrent qu’un dose de 80 microgrammes d’un nouveau corticoïde, le ciclesonide permet de réduire les effets d’un test de provocation allergénique chez un asthmatique persistant modéré allergique. En particulier, il y a amélioration des réponses immédiates et retardées.

Ce travail poursuit des études dont nous avons déjà rapporté les résultats à propos de ce nouveau corticoïde inhalé, le ciclesonide.

Il s’agit d’une prodrogue, inactive jusqu’à ce qu’elle soit activée au niveau seulement de sa cible pulmonaire, après clivage de la molécule par des estérases.

Le travail présenté a comparé les effets de 2 doses faibles, soit 40 soit 80 microgrammes.

C’est la dose de 80 microgrammes, bien inférieure aux doses habituellement utilisées par les produits disponibles actuellement, qui donne les meilleurs résultats. Il y a un contrôle à la fois de la réponse immédiate mais aussi de la réponse retardée après un test de provocation allergénique.

Ce produit permet de protéger de la broncho constriction immédiate et retardée, mais contrôle également de façon efficace et significative l’inflammation bronchique appréciée par l’activation des éosinophiles, qui est nettement diminuée : baisse de l’ECP et de nombre des éosinophiles dans l’expectoration.

Nous attendons donc maintenant avec impatience la mise sur le marché de cette nouvelle molécule pour en apprécier au mieux les avantages en particulier sur la tolérance pharyngée et buccale, ainsi que sur les risques cortisoniques systémiques en particulier chez l’enfant.

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