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Taux des allergènes d’acariens et de chat dans la maison : stables ou pas au long cours ?
mardi 23 janvier 2007, par
La plupart des études épidémiologiques concernant l’environnement allergénique de l’habitat ne se réfèrent qu’à une évaluation ponctuelle du taux des allergènes de la poussière. Cette étude tente d’évaluer l’importance de la variabilité de ce taux allergénique en répétant les mesures sur une période de 8 ans. Alors, mesures ponctuelles ou mesures répétées, c’est toute la question.
Mesures répétées des taux d’allergènes des acariens domestiques et du chat sur une période de 8 ans. : C. J. M. Antens, M. Oldenwening, A. Wolse, U. Gehring, H. A. Smit, R. C. Aalberse, M. Kerkhof, J. Gerritsen, J. C. de Jongste, B. Brunekreef (2006)
B Brunekreef, Institute for Risk Assessment Sciences, Universiteit Utrecht, PO Box 80178, 3508 TD, Utrecht, The Netherlands.
dans Clinical & Experimental Allergy
Volume 36 Issue 12 Page 1525 - December 2006
– Contexte :
- Les études concernant l’association entre l’exposition aux allergènes de l’habitat et le développement des maladies allergiques ne mesurent souvent l’exposition allergénique que de façon ponctuelle.
– Objectif :
- Nous avons étudié la variabilité des allergènes des acariens domestiques (Der p 1, Der f 1) et de l’allergène majeur du chat (Fel d 1) dans des maisons hollandaises sur une période de 8 ans.
– Méthodes :
- Les données ont été obtenues à partir de l’étude hollandaise de cohorte de naissance PIAMA (Prevention and Incidence of Asthma and Mite Allergy).
- La poussière a été prélevée sur le matelas de l’enfant, le matelas des parents et le sol de la salle de séjour à 4 reprises sur la période, quand l’enfant était âgé de 3 mois, 4 ans, 6 ans et 8 ans.
- Les échantillons de poussière ont été analysés pour Der p 1, Der f 1 et Fel d 1 par test ELISA en sandwich.
– Résultats :
- Les concentrations en allergènes d’acariens provenant du matelas de l’enfant, du matelas des parents et du sol de la salle de séjour étaient modérément corrélées lors des différents prélèvements prévus.
- L’accord était meilleur pour l’allergène du chat.
- Pour Der p 1 et Der f 1 du matelas de l’enfant, la variabilité intra-habitat (la variabilité d’un habitat donné) était proche de la variabilité inter-habitats ou plus faible (variabilité comparée entre habitats) dans la plupart des cas.
- Pour Fel d 1, la variabilité intra-habitat était presque toujours plus faible que la variabilité inter-habitats.
- Les résultats étaient semblables pour des taux d’allergènes exprimés par gramme de poussière ou par mètre carré de surface prélevée.
- Les rapports de variabilité étaient plus faibles quand les échantillons avaient été pris à intervalles de temps plus courts qu’à intervalles de temps plus longs.
– Conclusion :
- Sur une période de 4 ans, les mesures des allergènes d’acariens et de chat dans la poussière de maison sont suffisamment stables pour employer avec confiance des mesures ponctuelles dans les études épidémiologiques.
- La variabilité intra-habitat était plus importante quand les échantillons avaient été prélevés à 8 ans d’intervalle de sorte que sur de telles longues périodes, la répétition du prélèvement est recommandée.
Les données de cette étude n’auront pas ou peu de retentissement sur la pratique courante de l’Allergologie. Non, ici, l’intérêt est la validation des études particulièrement pour ce qui concerne les études épidémiologiques.
En effet, si l’on désire faire, par exemple, une corrélation de la symptomatologie allergique respiratoire compte tenu de la teneur allergénique domestique, faut-il s’en tenir à une ou deux mesures ponctuelles ou faudra-t-il faire des mesures plus régulières sur une longue période surtout en cas d’étude prospective au long cours ?
C’est là toute la question.
Dans cette étude, les auteurs ont pris comme marqueur de l’allergénicité de l’habitat la présence des allergènes majeurs des acariens domestiques et du chat, allergènes pérennes et ubiquitaires. Il est dommage qu’ils ne précisent pas la présence ou non d’un ou de chat(s) au domicile.
Les résultats montrent que la teneur en allergènes n’est pas homogène entre le lit de l’enfant, celui des parents et le sol de la salle à manger.
Lorsque l’on raisonne habitat par habitat, les taux allergéniques apparaissent assez stables dans le temps. Ce constat est moins vrai si l’on raisonne sur l’ensemble des maisons.
La variabilité est plus faible sur des périodes de temps courtes que sur des périodes longues.
Enfin, pas de différence lorsqu’on évalue la teneur en allergènes au gramme de poussière de maison ou en surface aspirée.
Ces constatations sont donc essentielles pour le chercheur.
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