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Si les fabricants de corticoides inhalés aiment bien le VRS, ils ont tort !
jeudi 15 mars 2007, par
L’existence d’un lien entre VRS et asthme continue à faire débat. Cette volumineuse étude de cohorte a analysé la consommation future de médicaments anti-asthmatiques au sein d’une population d’enfants exposés au VRS entre 0 et 6 mois.
Consommation de médicaments anti-asthmatiques après épidémie à virus respiratoire syncytial – Un aperçu basé sur une population donnée. : Teija Dunder, Hanna Juntti, Marjo Renko, Jorma Kokkonen, Matti Waris, Matti Uhari (2007)
1Department of Pediatrics, University of Oulu, Oulu, Finland, 2Department of Virology, University of Turku, Turku, Finland
dans Pediatric Allergy and Immunology 18 (2), 105–109
Plusieurs données suggèrent qu’une infection par le Virus Respiratoire Syncytial (VRS) dans l’enfance augmente la probabilité de développement d’un asthme de l’enfant.
Les épidémies à VRS en Finlande présentent un modèle particulier sur 2 ans, cette particularité autorisant l’évaluation de l’association entre VRS et asthme par des moyens épidémiologiques.
Il a été évalué si être âgé de 0 à 6 mois durant une épidémie de VRS a un impact sur l’utilisation future de médicaments anti-asthmatiques dans l’enfance.
– Les auteurs ont identifié chez 637.922 enfants la consommation de médicaments anti-asthmatique entre 3 et 16 ans et le nombre d’enfants ayant bénéficié de remboursements spécifiques de médicaments anti-asthmatique.
– Ces sujets étaient regroupés en cohorte selon qu’ils aient été âgés de 0 à 6 mois (exposés) ou pas (non exposés) durant une épidémie de VRS.
– Les pourcentages de sujets prenant des médicaments anti-asthmatiques et de sujets ayant bénéficié de remboursements spécifiques étaient calculés dans les 2 cohortes.
– Les pourcentages entre non exposés versus exposés étaient de 20.5 % versus 20.3 % pour la consommation, et de 4.8 % versus 4.9 % pour les remboursements.
– Ces différences étaient insignifiantes.
En conclusion, l’exposition à une épidémie de VRS dans l’enfance n’augmente pas la consommation de médicaments anti-asthmatiques au niveau d’une population globale.
Cette grosse étude de cohorte s’est intéressée à la relation entre VRS et asthme.
Les auteurs ont comparé la consommation future de médicaments anti-asthmatiques d’enfants ayant été exposés à une épidémie de VRS entre 0 et 6 mois par rapport à d’autres enfants n’ayant pas été exposés pendant cette tranche d’âge.
Les résultats montrent que la consommation de médicaments anti-asthmatiques est la même dans les 2 populations.
L’hypothèse d’une relation entre les infections à VRS et l’allergie est connue de longue date, mais prête toujours à discussion.
Il existe des études cliniques chez le nourrisson ne montrant pas de relation entre la survenue d’un terrain atopique et une infection respiratoire précoce à VRS, et d’autres qui au contraire trouvent une relation.
Une autre hypothèse est qu’un terrain atopique favoriserait la survenue d’une infection sévère à VRS et que la relation de cause à effet serait l’inverse de celle supposée.
Cette étude n’est pas très concluante et amène des remarques sur la méthodologie :
– Des patients peuvent se voir prescrire des médicaments anti-asthmatiques ponctuellement sans être d’authentiques asthmatiques.
– Il aurait été intéressant de connaître la proportion de sujets à risque d’atopie dans les 2 populations.
– Existe-il vraiment une différence entre être exposé au VRS avant 6 mois ou après 6 mois ?
La seule conclusion de l’étude est donc bien celle des auteurs : l’exposition à une épidémie de VRS entre 0 et 6 mois ne modifie pas la consommation future de médicaments anti-asthmatiques, en Finlande. On n’avance pas beaucoup dans le lien avec l’asthme…
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