Asthme et endotoxine : une affaire de dose ?

jeudi 13 juillet 2006 par Dr Geneviève DEMONET1843 visites

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Asthme et endotoxine : une affaire de dose ?

Asthme et endotoxine : une affaire de dose ?

jeudi 13 juillet 2006, par Dr Geneviève DEMONET

Si l’exposition aux endotoxines pourrait prévenir l’allergie, les lipopolysaccharides (LPS) à forte dose sont accusés d’augmenter l’hyperréactivité bronchique et d’aggraver l’asthme. Que se passe-t-il avec de faibles doses ? Une équipe franco-belge mène l’enquête à l’aide de tests de provocation au chat...

Faible dose d’endotoxine chez les asthmatiques allergiques : effet sur la réponse bronchique et inflammatoire à l’allergène du chat : C. Sohy*+, F. Pons, A. Casset*, M.-P. Chesnard§, F. Lieutier-Colas*, P. Meyer¶, G. Pauli* and F. de Blay*

*Service de Pneumologie, Hôpital Lyautey, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France, +Service de Pneumologie, Cliniques Universitaires UCL Mont-Godinne, Yvoir, Belgique, EA 3771, Inflammation et environnement dans l’asthme, Faculté de Pharmacie, Université Louis Pasteur-Strasbourg I, Illkirch, France, §Laboratoire d’anatomo-pathologie, Hôpital Hautepierre, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France and ¶Service de Biostatistiques et Informatique Médicale, Faculté de Médecine, Strasbourg, France.

dans Clinical & Experimental Allergy 36 (6), 795-802

 Contexte :

  • Il a été suggéré que les endotoxines augmentent la sévérité de l’asthme.
  • Les taux d’endotoxines diffèrent grandement selon les lieux.
  • Dans l’environnement domestique, les concentrations aériennes peuvent être extrêmement basses comparativement à celles observées dans les locaux professionnels.

 Objectifs :

  • Notre premier objectif était de vérifier l’effet de l’inhalation d’un taux faible de lipopolysaccharide (LPS) sur la réponse asthmatique bronchique immédiate et retardée.
  • Notre deuxième objectif était d’évaluer l’effet de l’exposition au LPS sur la réponse inflammatoire locale et systémique.

 Méthodes :

  • Dix-neuf patients asthmatiques sensibilisés au chat ont subi, à 2 reprises différentes, un test de provocation bronchique à l’allergène de chat (TPB au chat) précédé, de façon randomisée, par une exposition préalable soit à une solution saline soit au LPS (2 μg).
  • Un test à la métacholine avait été réalisé 24 heures avant l’exposition au LPS ou à la solution saline.
  • La dyspnée et la fonction pulmonaire ont été évaluées selon l’échelle de Borg avant et après exposition au LPS ou à la solution saline et avant et après le TPB au chat.
  • L’expectoration induite et des échantillons de sang ont été recueillis pour analyser les taux cellulaires et d’eosinophil cationic protein (ECP).

 Résultats :

  • L’inhalation de 2 μg de LPS n’a induit aucun changement du volume expiratoire maximal seconde (VEMS), du débit expiratoire de pointe (DEP), du DEM 25-75 ni de l’échelle de dyspnée de Borg.
  • Elle n’a pas non plus modifié le PD 20 de Feld 1 (45.03 ng comparativement à 87.03 ; P=0.42).
  • De la même façon, il n’y a pas eu de différence pour la phase retardée.
  • La pré-exposition au LPS n’a pas influencé le taux d’éosinophiles ni celui d’ECP dans le sang et dans l’expectoration.

 Conclusion :

  • Notre étude a montré que la pré-exposition au LPS à faible taux, situation qui pourrait se rencontrer dans un environnement domestique, n’avait aucun effet significatif sur la réponse bronchique immédiate ou tardive à l’allergène de chat.
  • Elle n’a pas modifié non plus l’inflammation éosinophilique locale et systémique.

Les endotoxines sont en quantité plus faible dans l’environnement domestique que dans le milieu professionnel.

Une étude a été menée sur 19 patients asthmatiques sensibilisés au chat.

Ils ont subi 2 tests séparés de provocation bronchique à l’allergène de chat après inhalation, soit de LPS à faible dose (2 μg), soit de solution saline.

Symptômes cliniques, EFR, éosinophiles et ECP sanguins et locaux ont été analysés.

La pré-exposition au LPS à un taux faible n’a eu aucun effet significatif sur la réponse bronchique immédiate ou tardive à l’allergène de chat ni sur l’inflammation éosinophilique locale et systémique.

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