Un patient qui se dit allergique ne l’est pas toujours…

mardi 22 mai 2007 par Dr Geneviève DEMONET1357 visites

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Un patient qui se dit allergique ne l’est pas toujours…

Un patient qui se dit allergique ne l’est pas toujours…

mardi 22 mai 2007, par Dr Geneviève DEMONET

Les études épidémiologiques sur les pathologies allergiques reposent souvent sur des questionnaires complétés par les participants. Les données ainsi recueillies sont-elles fiables ? Une étude menée dans le Michigan tente de répondre à la question…

Relation entre atopie sérique et symptômes de rhinite allergique ou d’asthme : Christina M. Abraham, MDa, Dennis R. Ownby, MDa, Edward L. Peterson, PhDb, Ganesa Wegienka, PhDb, Edward M. Zoratti, MDc, L. Keoki Williams, MD, MPHc, Christine L.M. Joseph, PhD, MPHb, Christine Cole Johnson, PhD, MPHb

a From the Section of Allergy and Immunology, Medical College of Georgia
b Departments of Biostatistics and Research Epidemiology
c Internal Medicine, Henry Ford Health System, Detroit

dans JACI Volume 119, Issue 5, Pages 1099-1104 (May 2007)

 Contexte :

  • Les données épidémiologiques sur la rhinite allergique et l’asthme sont fréquemment basées sur les symptômes auto-rapportés.

 Objectifs :

  • Cette étude transversale a examiné la relation entre les symptômes auto-rapportés, l’histoire de rhinite allergique ou d’asthme et un marqueur de la sensibilisation allergénique, les IgE spécifiques.

 Méthodes :

  • Nous avons inclus dans cette étude 702 femmes enceintes dans le Michigan. Des échantillons sanguins ont été analysés à la recherche d’IgE spécifiques de 9 allergènes : acariens de poussière de maison (Dermatophagoides farinae et Dermatophagoides pteronyssinus, chat, chien, blatte, ambrosia, phléole, oeuf, et Alternaria alternata).
  • L’atopie sérique a été définie comme un taux d’IgE spécifique supérieur ou égal à 0.35 kU/L pour un allergène quelconque.

 Résultats :

  • Une atopie sérique a été trouvée chez 66.7% des sujets ayant des symptômes de rhume des foins, chez 68.3% des asthmes diagnostiqués par un médecin et chez 72.1% des individus ayant les 2 pathologies.
  • Ces résultats étaient significativement différents de ceux des sujets asymptomatiques chez qui 49.8 % des patients sans rhume des foins et 50.4% sans asthme étaient atopiques.
  • La race et l’éducation n’ont pas modifié ces liens.
  • L’existence de symptômes liés à une exposition spécifique n’a permis de prédire la présence d’IgE spécifiques de l’allergène que de façon modeste (valeur prédictive positive de 26.5 à 50.3%)

 Conclusion :

  • Les symptômes auto-rapportés de rhinite allergique ou d’asthme ont été associés de façon significative avec une sensibilisation allergénique mais les odds ratios étaient de magnitude relativement trop faible pour que cette information sur l’histoire clinique puisse être considérée comme une preuve d’une sensibilisation allergénique actuelle.
  • La probabilité pour que les sujets ayant des symptômes de rhinite allergique ou d’asthme aient des IgE spécifiques positives était de 66 à 68%.

 Implications cliniques :

  • Des antécédents auto-rapportés de rhume des foins ou d’asthme considérés isolément sont de modestes annonciateurs d’une sensibilisation allergénique.
  • Lorsque la connaissance de la sensibilisation allergénique est importante, il est nécessaire d’obtenir une information allant au-delà des symptômes auto-rapportés.

Une étude transversale a été menée dans le Michigan sur 702 femmes enceintes pour évaluer la relation entre les symptômes de rhinite et d’asthme rapportés par les patientes et l’existence d’un taux positif d’IgE spécifiques vis-à-vis d’un des 9 allergènes testés (acariens, chat, chat, chien, blatte, ambrosia, phléole, oeuf, et alternaria).

Une relation significative a été établie entre ces symptômes et la présence d’IgE spécifiques. Cependant, la valeur prédictive positive des symptômes sur la présence d’IgE spécifiques était modeste.

Lorsque des résultats précis sont nécessaires, il ne faut donc pas se contenter de symptômes auto-rapportés pour évaluer l’allergie.

On peut se demander si les sujets étudiés ici (femmes enceintes) sont le reflet de la population générale.

Par ailleurs, le taux très important de sujets sensibilisés mais asymptomatiques dans ce travail est notable. On ne peut donc, à l’inverse, se contenter de mettre en évidence une sensibilisation pour évaluer l’allergie…

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