Doit-on explorer la fonction respiratoire des petits malades ?

vendredi 30 mai 2003 par Dr Isabelle Bossé2023 visites

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Doit-on explorer la fonction respiratoire des petits malades ?

Doit-on explorer la fonction respiratoire des petits malades ?

vendredi 30 mai 2003, par Dr Isabelle Bossé

L’exploration de la fonction respiratoire est de pratique courante dès l’âge de 6 ou 7 ans, facile, et non traumatisante. Il n’en est pas de même chez les plus petits qui doivent alors subir une investigation plus lourde, plus traumatisante et plus coûteuse. Ces auteurs ont donc voulu évaluer le bénéfice que pourraient apporter les explorations respiratoires chez les petits malades des bronches, dans la prise en charge de leur maladie.

Quel rôle ont les tests d’exploration de la fonction respiratoire dans la prise en charge des jeunes enfants atteints de maladies respiratoires ? : S. Godfrey, MD *, E. Bar-Yishay, PhD, A. Avital, MD, C. Springer, MD Institute of Pulmonology, Hadassah University Hospital, Jerusalem, Israel dans Pediatric Pulmonology Volume 36, Issue 1, 2003. Pages : 1-9

Cette revue considère que des tests d’exploration de la fonction respiratoire jouent un rôle dans la prise en charge clinique des jeunes enfants malades respiratoires.

 Les auteurs ont étudié la nécessité de tester la fonction respiratoire chez des sujets plus âgés , les tests validés pour les jeunes enfants, et les problèmes pratiques inhérents à l’exploration fonctionnelle respiratoire des jeunes .

 Après avoir passé en revue tous les éléments, les auteurs suggèrent que l’on peut se trouver confronté à quatre situations dans lesquelles l’exploration respiratoire pourrait être recommandée chez les jeunes enfants qui sont :
* les enfants qui présentent , une tachypnée inexpliquée, une hypoxie, une toux ou une détresse respiratoire, pour qui un diagnostic certain ne peut être posé grâce à l’examen clinique et autres examens habituels, et des investigations moins difficiles
* les enfants avec une maladie chronique obstructive sévère, permanente, qui ne répond pas à une thérapeutique adaptée associant bronchodilatateurs et corticostéroïdes inhalés.
* les enfants qui ont une maladie pulmonaire connue dont la sévérité est incertaine, chez qui il est nécessaire de justifier des décisions thérapeutiques
* et en études de recherche et développement.

 Une revue de 62 publications récentes pour déterminer comment les tests d’exploration respiratoire sont pratiqués actuellement montre qu’ils sont utilisés principalement en recherche.

 Le rôle de l’exploration fonctionnelle respiratoire dans la prise en charge de jeunes enfants n’a pas été établi, et des recherches sont nécessaires pour clarifier la situation.

 Les auteurs suggèrent que ce type d’études puisse explorer le rôle des tests de fonction respiratoire chez les jeunes enfants avec des symptômes spécifiques, ou un diagnostic, en tenant compte des informations apportées par d’autres types d’investigations et en tenant du ratio coût / bénéfices / risques.


Quatre situations cliniques dans lesquelles ces explorations pourraient se justifier, sont proposées par les auteurs :
* tableau clinique sévère sans possibilité de poser un diagnostic avec les moyens d’investigations habituels ;
* maladie obstructive ne répondant pas aux thérapeutiques habituelles bien conduites ;
* maladies respiratoires dont la sévérité justifie des décisions thérapeutiques particulières ;
* et enfin dans le cadre d’études cliniques.

Mais la revue de la littérature retrouve une utilisation quasi-exclusive de l’exploration respiratoire dans le cas de la recherche.

Il est évident qu’une spirométrie chez un jeune enfant est plus difficile à réaliser. D’autre part, les valeurs théoriques sur lesquelles nous nous appuyons ne sont validées qu’à partir de l’âge de 7 ans.

Il n’en demeure pas moins que seule l’exploration fonctionnelle respiratoire permet de quantifier précisément le degré de l’obstruction bronchique.

Tenant compte des inconvénients et de l’obligation d’une bonne évaluation de la fonction respiratoire, les 4 situations particulières proposées par les auteurs paraissent logiques.

Il ne reste plus qu’à réaliser des études sérieuses pour démontrer que de jeunes asthmatiques suivis par des EFR vont mieux et que le rapport coût/bénéfice est intéressant.

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