Question de goût, l’allergologue aime les dosages d’IgEs mais sans sucre !

mercredi 2 octobre 2013 par Dr Stéphane Guez833 visites

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Question de goût, l’allergologue aime les dosages d’IgEs mais sans sucre !

Question de goût, l’allergologue aime les dosages d’IgEs mais sans sucre !

mercredi 2 octobre 2013, par Dr Stéphane Guez

L’inhibition de la liaison IgE sur les déterminants carbohydrates augmente la sélectivité du diagnostic. : F. Holzweber1, E. Svehla2, W. Fellner3, T. Dalik2, S. Stubler4, W. Hemmer5, F. Altmann2,

dans Vol. 68 Issue 9
Allergy

 Introduction :

  • Le diagnostic allergique par la détermination des IgEs est compliqué par les IgE cliniquement non significatives, parmi lesquelles les plus importantes sont les IgE contre les déterminants carbohydrates ou CCDs, responsables de réactivités croisées et qu’on trouve sur les allergènes des plantes et des insectes.
  • Ces CCDs entrainent des résultats faussement positifs.
  • L’inhibition des CCDs a été proposée comme solution, mais jusqu’à présent n’a pas pu être appliquée en routine diagnostique au laboratoire.
  • Les auteurs ont cherché une procédure simple et abordable pour surmonter le problème des CCDs.

 Matériel et Méthode :

  • Des échantillons de sérums de patients allergiques ont été analysés vis-à-vis des IgE spécifiques à différents allergènes :
    • par différents tests commerciaux (Phadia, Mediwiss et Siemens)
    • avec ou sans un bloqueur semi synthétique des CCD :
      • ayant un minimum d’interaction non spécifique
      • et qui a été préparé à partir de glycopeptides de bromeline purifiés et d’albumine sérique humaine.

 Résultats :

  • 22% des 6000 prélèvements sériques ont réagi avec les protéines CCD.
  • L’incidence des IgE anti CCD atteint 35% dans le groupe des adolescents.
  • Chez les patients avec des IgE anti-CCD, l’application du bloqueur de CCD entraine une réduction nette des valeurs mesurées, souvent en dessous du seuil de signification.
  • Une bien meilleure corrélation entre les résultats du laboratoire, l’anamnèse ainsi que les tests cutanés est observée dans de nombreux cas.
  • L’inhibiteur de CCD n’affecte pas les résultats pour lesquels les CCDs ne sont pas impliqués.

 Conclusion :

  • L’élimination de l’effet des IgE contre les CCDs par inhibition conduit à une réduction significative des faux positifs du test in vitro, sans abaisser la sensibilité des sensibilisations significatives.
  • L’application de l’inhibiteur de CCD pourrait être bénéfique lorsque des extraits d’allergènes naturels sont utilisés.

Les auteurs ont testé différentes techniques de dosages d’IgEs avec ou sans un inhibiteur des CCD.

L’apport de celui-ci permet un meilleur diagnostic biologique en éliminant les faux positifs. Il n’y a pas de modification des résultats sur les sérums ne contenant pas de CCD. Cette technique semble donc simple et fiable.

Ce travail confirme qu’il est donc possible en routine d’inhiber ces résidus CCD qui perturbent l’interprétation des résultats d’IgE spécifiques et qui sont encore à l’origine de beaucoup de diagnostics allergologiques erronés.

Il est difficilement compréhensible qu’actuellement cette inhibition ne soit pas systématique pour tous les allergènes connus comme ayant des CCD : c’est le cas de très nombreux allergènes d’origine végétales et pour les insectes, essentiellement les hyménoptères.

Espérons que ce travail soit largement diffusé et qu’un laboratoire propose un extrait bloqueur de CCD équivalent à celui de cette étude. Les auteurs de ce travail ont extrait cet inhibiteur à partir de la bromeline.

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