Comment on fait, pour choisir une désensibilisation ?

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Comment on fait, pour choisir une désensibilisation ?

Comment on fait, pour choisir une désensibilisation ?

vendredi 9 janvier 2015, par Dr Céline Palussière

Diagnostic et traitement par immunothérapie allergénique des patients polysensibilisés souffrant d’allergie respiratoire en Espagne : consensus des allergologues. : Carmen Vidal1*, Ernesto Enrique2, Angeles Gonzalo3, Carmen Moreno4, Ana I Tabar5 and on behalf of Expert Clinical Participants

* Corresponding author : Carmen Vidal carmen.vidal.pan@sergas.es

Author Affiliations
1 Allergy Departments of Complejo Hospitalario Universitario de Santiago, Rúa Ramón Baltar s/n, Santiago de Compostela 15706, Spain

2 Allergy Departments of Hospital de Sagunto, Valencia, Spain

3 Allergy Departments of Hospital Universitario Infanta Cristina, Badajoz, Spain

4 Allergy Departments of Hospital Universitario Reina Sofía, Córdoba, Spain

5 Allergy Departments of Complejo Hospitalario de Navarra, Pamplona, Spain

dans Clinical and Translational Allergy 2014, 4:36 doi:10.1186/2045-7022-4-36

 Contexte :

  • Les polysensibilisations sont fréquentes chez les patients souffrant d’allergie respiratoire en Espagne.
  • Le choix de la meilleure immunothérapie allergénique (ITA est difficile chez les patients polysensibilisés.
  • Cette étude avait pour objectif d’aider les allergologues à mieux identifier les allergènes pertinents chez ces patients et d’améliorer la sélection de l’ITA en Espagne

 Méthodes :

  • Soixante-deux allergologues Espagnols ont répondu à une enquête contenant 88 items divisés en quatre groupes :
    **1) approche générale des sujets polysensibilisés ;
    **2) profil de sensibilisation concernant les acariens, les poils d’animaux et les moisissures
    **3) co-sensibilisation aux pollens de graminées et d’olivier
    **4) profil de sensibilisation aux autres pollens (arbres et herbacées)
  • La méthode Delphi était utilisée.

 Résultats :

  • Un consensus était mis au point pour 86 items (92%, 81%, 83% et 73% pour les quatre groupes analysés, respectivement).
  • Seuls les patients polysensibilisés avec pertinence clinique pouvaient être considérés comme polyallergiques.
  • Une histoire médicale détaillée (symptômes cliniques et traitements) associés à l’étude détaillée des pollens présents dans l’environnement du patient sont essentiels pour le diagnostic.
  • Les prick-tests ne sont pas adaptés pour décider de la pertinence clinique de chaque allergène
  • Les IgE spécifique vis à vis des des sources allergéniques apportent des précisions aux prick-tests mais le diagnostic moléculaire, quand il est possible, est fortement recommandé, en particulier chez les patients allergiques aux pollens.
  • Les tests de provocation allergéniques spécifiques sont difficiles à réaliser et ne sont pas recommandés pour une pratique de routine.
  • En ce qui concerne la composition de l’ITA, plus de trois allergènes peuvent être utilisés dans le même vaccin, mais seulement les allergènes proches devraient être mélangés.
  • Dans certains cas, plus d’un vaccin peut être nécessaire.

Plus de 70% des patients souffrant d’allergie respiratoire sont polysensibilisés. Pour ces patients, le choix de l’immunothérapie allergénique peut être compliquée. La pertinence clinique doit être établie pour chaque source allergénique pour un patient donné, dans son environnement propre.

Cette étude espagnole est un recueil des pratiques d’une soixantaine d’allergologues dans la prise en charge de sujets polysensibilisés. Le degré de consensus concernant 86 items était mesuré, pour déterminer les éléments permettant le choix des allergènes utilisés dans l’immunothérapie.

L’histoire clinique et la connaissance de l’environnement sont des éléments décisifs pour établir la pertinence clinique des allergènes ayant réagi aux tests cutanés. La taille des prick-tests n’est pas décisive, la réactivité cutanée étant variable au fil du temps.

La biologie est plus utile. Si les tests vis à vis des sources allergéniques globales retrouvent des résultats comparables avec les tests cutanés, les dosages d’IgE vis à vis des composants au niveau moléculaire apportent une aide importante au choix des extraits.

Les allergologues interrogés mélangeaient fréquemment plusieurs allergènes dans une même préparation, mais recommandaient que les sources soient assez proches.

Cet article est donc un état des lieux des pratiques des allergologues espagnols, souvent confrontés à des cosensibilisation aux pollens de graminées et aux pollens d’olivier. Le choix des extraits utilisés dans les immunothérapies reposaient surtout sur la clinique, les tests cutanés, et le diagnostic moléculaire.

Bien que l’exposition aux aéroallergènes puissent être assez différente en France, on constate que les modalités pratiques de choix d’une immunothérapie sont tout à fait semblables de part et d’autres des Pyrénées.

Certains auteurs mentionnés pour cet article sont visiblement salariés d’un grand laboratoire d’immunothérapie. On peut en effet comprendre l’intérêt du laboratoire pour les pratiques des allergologues. Pour ceux-ci en revanche, à part se rassurer en vérifiant que nous travaillons à peu près tout pareil, il n’y a pas de grande nouveauté !

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