JPA 20003 : Rencontre du club d’Immuno-Allergologie biologique

vendredi 10 janvier 2003 par Dr Geneviève Darrieussecq2671 visites

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JPA 20003 : Rencontre du club d’Immuno-Allergologie biologique

JPA 20003 : Rencontre du club d’Immuno-Allergologie biologique

vendredi 10 janvier 2003, par Dr Geneviève Darrieussecq

Une des sessions "parallèles" organisée durant le congrès des JPA est une des réunions du club d’Immuno-allergologie biologique. Il s’agit ici de faire le point sur les moyens de diagnostic autres que cliniques.

Stratégie diagnostique en allergologie

Allergies respiratoires de l’enfant : de l’épidémiologie à la clinique
Dr Just

Cet exposé a rappelé les données épidémiologiques dont nous disposons actuellement sur l’importance du développement des maladies allergiques, les relations entre environnement et sensibilisation, les effets de la pollution atmosphérique et le tabagisme.

L’hypothèse hygiéniste a été particulièrement décrite. Il a été évoqué le rôle protecteur des bactéries à tropisme oro-fécal et de la microflore saprophyte (lactobacilles) vis à vis du développement de l’allergie chez les petits enfants.

Il serait bon que toutes ces données puissent engendrer des mesures de prévention précoces.

Stratégie de diagnostic biologique de l’allergie
Mme Guilloux

L’exposé a repris les différents tests biologiques à notre disposition aujourd’hui pour le diagnostic de l’allergie.

Ces tests (IgE spécifiques) doivent avoir de nombreux critères de qualité :
 Critères analytiques :
* précision / reproductibilité
* Exactitude / justesse
* Sensibilité

 Critères cliniques :
* sensibilité
* spécificité
* valeur prédictive positive
* valeur prédictive négative

Ces critères sont surveillés au cours de contrôles de qualité qui montrent parfois d’importantes disparités. Par exemple, en 95, la reproductibilité était médiocre, sauf pour Pharmacia, en 96, la qualité des techniques par bandelettes était jugée médiocre.

Enfin, le problème pratique de l’interprétation du taux d’IgE spécifiques a été abordé :
 Pour faire le diagnostic d’allergie : 2 études montrent que le taux d’IgE spécifiques est corrélé à une probabilité d’allergie.

 Pour mesurer l’intensité de l’allergie :
* Certaines études s’attachent à trouver des taux seuils d’IgE spécifiques qui affirmeraient une forte sensibilisation et éviteraient notamment pour certains allergènes alimentaires de réaliser des tests de provocation. On peut tout de même constater des écarts très importants de seuil en fonction des études pour un même allergène.

 Pour donner un pronostic de l’allergie : cela semble difficile

 Pour permettre le suivi d’un patient allergique. Cela se heure à des variations physiologiques inconnues et au coefficient de reproductibilité de la technique.

En conclusion, on retiendra que,
* si les critères de qualité sont surveillés, ils restent très inégaux selon les techniques.
* Si les IgE spécifiques montrent bien une sensibilisation, il faut toujours les interpréter en fonction du contexte clinique et des tests cutanés, cela reste rassurant pour nous cliniciens.
* Enfin, l’orateur insiste sur la dangerosité potentielle des valeurs seuils comme seul critère chez un allergique.

Cytométrie de flux appliquée au diagnostic de l’allergie

Dr Lees CHU Rouen

Cette méthode permet l’exploration des différentes cellules, par exemple au niveau du sang.

Elle fait appel à :
* Lecture par laser Argon qui éclaire un flux de suspension de cellules
* la fluorescence par fluorochromes
* un banc optique avec différents filtres
* l’utilisation d’anticorps Anti IgE et d’anticorps monoclonaux.

Les résultats obtenus sont l’interprétation des signaux et permettent de déterminer la taille des cellules et leurs fonctionnalités.

Les applications de la cytométrie de flux en allergologie semblent nombreuses et peut-être prometteuses pour les allergies médicamenteuses qui restent tout de même un point difficile de notre spécialité.

Les résultats semblent très intéressants (sensibilité 93%, spécificité 100%) pour le latex.


Cette session a permis de faire le point sur les techniques biologiques à la disposition de l’allergologue en nous donnant aussi leurs limites, ce qui laisse encore une place conséquente à notre réflexion de cliniciens.

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