La supplémentation en prébiotique et probiotique prévient les infections à rhinovirus chez des prématurés : étude randomisée, contrôlée, contre placebo. : Raakel Luoto, Olli Ruuskanen, Matti Waris, Marko Kalliomäki, Seppo Salminen, Erika Isolauri
dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology - February 2014 (Vol. 133, Issue 2, Pages 405-413, DOI : 10.1016/j.jaci.2013.08.020) :
– Contexte :
- Des stratégies simples et sûres pour la prévention des infections virales des voies respiratoires sont nécessaires.
– Objectif :
- Nous émettons l’hypothèse que la supplémentation précoce en prébiotique ou probiotique permettrait de réduire le risque d’infections des voies respiratoires liées aux virus au cours de la première année de vie dans une cohorte de nouveau-nés prématurés.
– Méthodes :
- Dans cet essai randomisé, en double- aveugle, contrôlé contre placebo, 94 nouveau-nés prématurés (âge gestationnel, ≥ 32 + 0 et ≤ 36 + 6 semaines ; poids de naissance, > 1,500 g ) traités à l’Hôpital Universitaire de Turku, en Finlande, ont été répartis pour recevoir des prébiotiques oraux (mélange de galacto-oligosaccharide et de polydextrose, 1 : 1), un probiotique (Lactobacillus rhamnosus GG, ATCC 53103) ou placebo (cellulose microcristalline) entre 3 et 60 jours de vie.
- Le critère principal était l’incidence des épisodes d’infections virales des voies respiratoires cliniquement définies, confirmée sur des prélèvements nasaux à l’aide de tests d’acide nucléique.
- Les critères secondaires étaient la gravité et la durée des épisodes infectieux.
– Résultats :
- Une incidence significativement plus faible d’infections virales de voies respiratoires a été détectée chez les nourrissons recevant les prébiotiques (RR, 0,24 ; IC 95%, 0,12 à 0,49, P<0,001) le probiotique (RR, 0,50 ; IC 95%, 0,28 à 0,90 ; P=0,022) par rapport à ceux recevant le placebo.
- En outre, l’incidence des épisodes induits par les rhinovirus, qui représentaient 80 % de tous les épisodes d’infections virales de voies respiratoires, a été jugée significativement plus faible dans le groupe prébiotique (RR, 0,31, IC 95%, 0,14 à 0,66, P=0,003) et dans le groupe probiotiques (RR, 0,49 ; IC 95%, 0,24 à 1,00, P=0,051) par rapport au groupe placebo.
- Aucune divergence n’est apparue entre les groupes d’étude pour ce qui est de la charge en ARN des rhinovirus au cours des infections, la durée de l’excrétion de l’ARN des rhinovirus, la durée ou la gravité des infections à rhinovirus ou la survenue d’ARN de rhinovirus chez les nourrissons asymptomatiques.
– Conclusions :
- La modification du microbiote intestinal à l’aide de prébiotiques et de probiotiques spécifiques pourrait offrir un nouvel et peu onéreux moyen pour réduire le risque d’infections à rhinovirus.