Accueil du site > Maladies > Atopie > Messieurs les ministres de la santé, lorsqu’il y aura 65% d’allergiques, les (…)

Messieurs les ministres de la santé, lorsqu’il y aura 65% d’allergiques, les antihistaminiques seront-ils remboursés à 65% ?
samedi 14 juin 2003, par
Quelle est la prévalence de l’atopie chez les adolescents ? Y a-t-il un lien avec la dermatite atopique ? On connaît la réponse mais avoir des chiffres c’est toujours intéressant.
Sensibilisation de type I chez les adolescents : prévalence et association avec la dermatite atopique. : CHARLOTTE GOTTHARD MORTZ ; JENS MARTIN LAURITSEN ; KLAUS EJNER ANDERSEN ; CARSTEN BINDSLEV-JENSEN dans Acta Dermato-Venereologica Volume : 83 Number : 3 Page : 194 — 201
La prévalence de la sensibilisation de type I et ses relations avec la dermatite atopique ont été évaluées dans une cohorte de 1501 enfants scolarisés en 8ème (12 à 16 ans) à Odense au Danemark.
Le protocole incluait un questionnaire, un examen clinique, une mesure du taux des IgE et des tests cutanés.
– Des antécédents de dermatite atopique ont été trouvés chez 21.3%, un asthme allergique chez 6.9% et une rhinite allergique chez 15 .7% des adolescents.
– Un taux positif d’IgE spécifiques ou plus (CAP FEIA) a été noté chez 29.6% des enfants scolarisés (allergènes inhalés 28.4%, allergènes alimentaires 8.5% pityrosporum ovale 1.5%) avec une proportion considérable qui était sensibilisés mais sans manifestation clinique.
– L’association entre dermatite atopique et sensibilisation de type I est liée à une allergie inhalée concomitante.
– Une association claire avec la dermatite atopique est notée seulement pour l’allergène pityrosporum ovale.
Dans ce travail, les auteurs déterminent une prévalence de l’atopie parmi les adolescents d’environ 30% en se basant sur des IgE spécifiques, avec une relation forte avec des antécédents de dermatite atopique.
Le chiffre est considérable mais rejoint celui de 25% communément avancé lorsqu’on parle de sensibilisation dans la population générale.
Certes, et les auteurs le soulignent, sensibilisation ne signifie pas allergie, mais on sait aussi par d’autres études qu’il y a une relation forte entre sensibilisation et allergie, et que 65% des sensibilisés développeront dans quelques années une allergie. Il y a donc potentiellement un nombre très important de patients allergiques.
Les chiffres doivent servir à développer des actions de prévention et de prise en charge adaptée.
Que font les décideurs qui sont informés de cette augmentation considérable de l’allergie dans la population ? La solution n’est-elle vraiment que le déremboursement des médicaments de l’allergie ?
Recevez les actualités chaque mois