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Congrès de la WAO de Vancouver : 8 septembre 03.
mardi 9 septembre 2003, par ,
En direct de Vancouver, voici les premières communications du congrès de la World Allergy Organization. Cette rencontre qui a lieu cette année au Canada permet aux membres des sociétés savantes mondiales de se retrouver et d’échanger. Un programme très important que nos rédacteurs s’efforceront de partager avec vous. En sachant qu’ici nous avons un décalage horaire de 9 heures (quand il est midi en France, il n’est que 3 Heures du matin à Vancouver)
Dr Philippe Auriol :
– Pourquoi n’êtes vous pas allergique ? : une étude de l’Université de Manitoiba (Kent Hayglass).
Les allergènes sont largement distribués dans notre environnement et pourtant, tout le monde ne devient pas allergique.
Les études antérieures se sont attachées à montrer les mécanismes qui permettaient à un individu de devenir et/ou de rester allergique mais la réponse immunitaire chez le « non-allergique » a été négligée jusque là.
L’auteur nous interpelle sur le fait que la grande majorité des individus, malgré cette environnement riche en allergène, refuse de devenir allergique en mettant en place une réponse réprimant le profil Th2.
Les modèles actuels semblent mettre au centre de cette tolérance les cellules dendritiques (NDA : il est amusant de voir les Canadiens faire le même constat que les Lyonnais sur le rôle central des cellules dendritiques - cf le compte rendu des journées d’immunologie de Lyon en juin dernier.)
Les modèles actuels de protection mettent en exergue une expression cytokinique particulière dépendante des allergènes ainsi que des réponses à immunoglobulines de type IgG4 chez les non allergiques.
Après avoir donc observé les causes de tolérance, l’équipe du Manitoba se propose désormais de se pencher sur les mécanismes qui font que l’on reste un non-allergique.
Dr Isabelle Bossé
L’épidémiologie de l ’asthme, de même que ses thérapeutiques ont tenu une grande place, comme d’habitude lors de ce congrès international : en effet comment tenter d’expliquer la prévalence toujours croissante et comment tenter d’obtenir de meilleurs résultats thérapeutiques en terme de morbidité et de mortalité .
Parmi les facteurs de risques bien connus de l’asthme figure le tabagisme : cette étude d’auteurs argentins, s’est attachée à faire le point sur l’influence du tabagisme actif chez les adolescents dans le déterminisme de l’asthme en le comparant à son influence sur la rhinite ;
– Les adolescents fumeurs ont plus de risques de wheezing mais pas de rhinite allergique . par Gomez et col, Salta, Argentine
L’exposition au tabagisme passif a toujours été considérée comme un facteur de risque d’asthme et de sifflements dans l’enfance, mais la relation n’est pas si simple chez les adolescents.
Les auteurs ont sélectionné les critères de l’étude ISAAC pour détecter les symptômes de wheezing régulier et de rhinite chronique , au cours des 12 derniers mois.
Les questions posées étaient les suivantes :
* fumez vous ?
* si oui, fumez vous au moins une cigarette par jour ?
Les résultats ont été analysés chez des adolescents siffleurs réguliers, dans les rhinites chroniques et chez les fumeurs quotidiens ;
les résultats nous montrent que sur 3000 adolescents de 13 à 14 ans :
* 12, 9% ( 388) étaient des fumeurs quotidiens
* 12,5% ( 374) avaient sifflé dans les 12 derniers mois et 39, 8% ( 1194) avaient eu une rhinite dans la dernière année.
En conclusion :
* la prévalence des fumeurs quotidiens est très élevée parmi les adolescents, suggérant que la prévention devrait être intensifiée en particulier par les pédiatres
* le tabagisme actif est un facteur de risque important pour le wheezing chronique, mais pas pour la rhinite dans cette population ;
* il se pourrait également que l’agression directe par le tabac au niveau des bronches périphériques provoque des sifflements réguliers, qui pourraient être différenciés de l’asthme vrai.
Au terme de cette étude, se posent deux questions :
* comment limiter le tabagisme actif chez les adolescents : le rôle semble devoir être partagé par l’entourage, le corps médical, le corps enseignant, mais également par des politiques gouvernementales de prévention
* Également savoir si le wheezing chronique de ces adolescents fumeurs, bien différencié d’un asthme vrai, ne va pas faire le lit d’un asthme futur, ce qui paraît fort probable.
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