Moisissures  ·  21 octobre 2003  ·   · 2773 lectures

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Cette étude finlandaise cherche à préciser la prévalence des tests cutanés positifs aux moisissures communes -surtout Alternaria et Cladosporium-, et les retombées cliniques de ces sensibilisations dans une population de patients sélectionnés pour être suspects de terrain allergique.

Allergie IgE médiée aux allergènes fungiques en Finlande, tout particulièrement, à l’Alternaria alternata et au Cladosporium herbarum. : Reijula K, Leino M, Mussalo-Rauhamaa H, Nikulin M, Alenius H, Mikkola J, Elg P, Kari O, Makinen-Kiljunen S, Haahtela T.

Finnish Institute of Occupational Health, Helsinki, Finland. kari.reijula@ttl.fi

dans Ann Allergy Asthma Immunol. 2003 Sep ;91(3):280-7.

– CONTEXTE. L’Alternaria alternata et le Cladosporium herbarum sont des moisissures atmosphériques communes, mais leur signification clinique n’a pas été élucidée en Finlande.

– OBJECTIF. Évaluer la prévalence de l’allergie IgE-médiée et les conséquences cliniques dues à la sensibilisation aux allergènes fungiques chez des patients suspects d’allergie.

– METHODES.
* Les tests cutanés de l’allergie immédiate, prick tests (PT), ont été pratiqués à l’aide de C. herbarum chez 6376 patients et aussi avec A. alternata chez 1504 d’entre eux.
* Les PT ont été répétés chez 40 patients qui montraient une réaction positive aux allergènes en extrait commerciaux et en extrait « maison ».

* L’association PT et IgE spécifiques sériques a été évaluée.
* Sept patients ont aussi subi un test de provocation conjonctivale avec ces allergènes fongiques.

– RESULTATS.
* La prévalence des PT pour A. alternata et C. herbarum était faible (2,8% et 2,7%, respectivement).
* Parmi les 40 patients,
** un syndrome cutané atopique a été retrouvé chez 58%,
** de l’asthme chez 44% et
** de la rhinite chez 31%.
* La plupart des patients avaient aussi des réactions cutanées pour plusieurs autres allergènes fongiques et 75 à 80% montraient des PT positifs pour les allergènes des animaux domestiques et des pollens.
* Au test de provocation conjonctivale, 4 patients avaient une réaction positive pour A. alternata et 6 pour C. herbarum.

– CONCLUSION.
* Dans une population finlandaise présentant des symptômes allergiques, la sensibilisation IgE-médiée aux 2 allergènes fungiques courants était rare et avait des conséquences cliniques minimes.
* Les réactions des PT aux moisissures sont surtout observées chez des patients ayant des sensibilisations multiples à divers allergènes.

Le mot de l'allergo

Les résultats de cette étude sont claires, en Finlande, la sensibilisation aux moisissures communes est rare même dans une population de patients fortement suspects de terrain allergique.

Un fait apparaît important, on retrouve des tests cutanés positifs aux moisissures surtout chez les polysensibilisés. Les conséquences cliniques étant minimes, ont peu se demander si les tests cutanés aux moisissures ne seraient pas simplement que des réactions croisées avec d’autres allergènes.

Il semble qu’en France les constatations sont à peu près les mêmes.

Un test cutané positif à une moisissure se voit surtout chez les polysensibilisés, mais, il me semble avoir l’impression clinique que ceux qui sont monosensibilisés de façon importante sont de vrais allergiques.

Pour ma part, sur un plan pratique, avant de lancer un patient dans une désensibilisation à une moisissure, je m’entoure de toutes les précautions : IgE sériques spécifiques et test de provocation nasale.

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