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Méli-mélo chez les allergo.
samedi 25 octobre 2003, par
Le syndrome d’allergie orale, dénommé ainsi et représentant en fait les syndromes d’allergies croisées pollens /aliments avec des signes cliniques locaux, n’est pas clairement défini dans l’esprit des allergologues américains, qui n’ont pas tous la même notion de cette maladie. Ceci provoque une confusion quand on interroge ces praticiens et que l’on se rend compte des disparités de réponses.
Etude sur la gestion du syndrome d’allergie croisée pollens- aliments dans la pratique allergologique. : Songhui Ma, MD Scott H. Sicherer, MD Anna Nowak-Wegrzyn, MD
Mount Sinai School of Medicine, Department of Pediatrics, Division of Allergy and Immunology, New York, NY, USA
dans JACI October 2003 • Volume 112 • Number 4
– Objet : il n’y a pas de consensus sur le diagnostic et la thérapeutique du « syndrome d’allergie orale » (OAS : également connu sous le nom de syndrome d’allergie pollens -aliments), affection provoquée par réactions Ig E médiées à des protéines homologues contenues dans les fruits et les légumes et les pollens.
– Objectif : les auteurs ont cherché à déterminer comment les praticiens allergologues diagnostiquent et traitent ce syndrome.
– Méthodes : un questionnaire a été envoyé par mail à 226 allergologues sélectionnés aux USA par l’ Académie Américaine d’Allergie , Asthme et Immunologie ( AAAAI).
– Résultats :
* 122 ( 54 %) questionnaires retournés ont été analysés.
* La moyenne estimée de la prévalence de l’OAS parmi les patients allergiques aux pollens était de 5% parmi les enfants et 8 % parmi les adultes.
* 20 % des allergologues ont précisé que quelques patients ont évolué vers des réactions systémiques.
* 53 % des allergologues recommandent l’éviction complète des aliments responsables chez tous leurs patients, tandis que 9 % ne recommandent aucune restriction alimentaire.
* 30 % ne prescrivent jamais d’adrénaline pour le syndrome oral, 3 % en prescrivent toujours, et les autres ( soit 77 %) le font en fonction de la symptomatologie.
* 20 % ont diagnostiqué une allergie à la pêche dans des réactions systémiques, 13 % pensent que la cacahuète peut provoquer le syndrome oral et 25 % ne prescrivent pas d’adrénaline quand l’allergie à l’arachide se manifeste par des symptômes buccaux.
– Conclusion :
* les allergologues estiment la prévalence de ce syndrome chez des patients allergiques aux pollens ( 5-8 %) est inférieure à la prévalence rapportée (approximativement 50 %) dans les études publiées sur ces patients, reflétant peut-être un faible index de suspicion, de sous-diagnostic ou les deux .
* la dispersion des réponses concernant le diagnostic et la prise en charge indique la nécessité d’une meilleure définition de ce syndrome et des guidelines thérapeutiques.
* Les écarts pourraient être liés à la terminologie du syndrome OAS, et par conséquent l’utilisation d’un terme plus spécifique « syndrome d’allergie pollens -aliments » est suggéré.
La même maladie n’est donc pas du tout ni appréciée, ni définie, ni diagnostiquée, et encore moins traitée de manière similaire par un échantillon d’allergologues américains.
Alors soit le syndrome est en effet mal dénommé, mal défini, et donc perçu complètement différemment. Ou alors la différence étant surtout marquée par rapport aux études cliniques, et les allergologues libéraux ne parlent pas le même langage que les auteurs qui font les études, ce qui plus ennuyeux.
Reste donc à redéfinir ce syndrome particulier avec un consensus thérapeutique en espérant qu’il soit appliqué
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