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Les Suisses à l’heure du bilan : l’asthme et l’allergie n’augmentent plus !
mardi 20 avril 2004, par
S’il est (encore) admis que les maladies allergiques augmentent dans les pays industrialisés depuis plusieurs décades, cette assertion n’est que le résultat global d’une épidémiologie très hétérogène dans ses éléments. Cette étude Suisse, en un lieu limité, en une période de temps limitée, est une pièce à insérer dans ce grand puzzle.
Pas d’augmentation supplémentaire de fréquence pour l’asthme, le rhume des foins et la sensibilisation atopique chez des adolescents habitants en Suisse. : Braun-Fahrlander C, Gassner M, Grize L, Takken-Sahli K, Neu U, Stricker T, Varonier HS, Wuthrich B, Sennhauser FH ; Swiss Study on Childhood Allergy and Respiratory symptoms ; Air Pollution (SCARPOL) team.
Institute of Social and Preventive Medicine, University of Basel, Basel, Switzerland. C.Braun@unibas.ch
dans Eur Respir J. 2004 Mar ;23(3):407-13
Les taux de prévalence de l’asthme de l’enfance et de l’allergie ont été en augmentation pendant plusieurs décades.
La présente étude a recherché si cette tendance avait persisté pendant les années 90 chez des adolescents en Suisse.
Entre 1992 et 2000, les changements de prévalence d’IgE spécifiques des aéroallergènes, des symptômes d’asthme et de rhume des foins ont été étudiés au travers des réponses des parents et des étudiants à des questionnaires de l’étude Isaac (International Study of Asthma and Allergy in Childhood) en utilisant trois études se recoupant.
Au total, 1,324 (74.9 %), 1,668 (80.6 %) et 1,250 (73.9 %) adolescents ont participé.
Les taux de prévalence de l’asthme et des symptômes asthmatiques courants sont restés constants, sans rapport avec le fait que le résultat ait été obtenu en se basant sur des questionnaires parentaux ou sur des questionnaires complétés par l’étudiant lui-même ou des vidéos questionnaires (des étudiants ont rapporté des taux de sifflements fréquents dans : 8.8, 7.3, et 8.3 %).
De la même façon, aucune augmentation particulière n’a été observée pour les taux de rhume des foins et de sensibilisations allergiques (test d’allergie multiscreen, SX1-test : 34.6, 38.9, et 35.6 %, respectivement).
Bien que les tendances d’évolution de facteurs de risque connus ait été enregistrés dans une série, aucun de ces facteurs n’a eu d’impact significatif sur la prévalence d’asthme ou d’allergie au cours du temps.
– Conclusion : chez des adolescents vivant en Suisse pendant les années 90, il n’a pas été retrouvé d’augmentation de fréquence des taux d’asthme et d’allergie.
Cependant, pour évaluer correctement la tendance, une période de suivi plus importante serait nécessaire.
En Suisse, et pendant une dizaine d’années, il n’y a pas eu d’augmentation de fréquence de l’asthme et des allergies.
À cette conclusion brutale, les auteurs rajoutent aussitôt (sentant venir la critique ?...) qu’une période de suivi plus importante aurait été nécessaire...
On peut aussi penser que le territoire Suisse n’est qu’une petite partie (en termes de population) de ces pays industrialisés dont on parle dans toutes ces données épidémiologiques et qu’une extension de ces études à d’autres territoires n’auraient pas forcément donné les mêmes résultats : d’ailleurs, cela a été fait puisque l’étude ISAAC, qui a servi de référence pour les données de cette étude, a également servi pour une étude similaire en Grande-Bretagne et a retrouvé chez les adolescents une augmentation de prévalence de l’asthme...
Les conclusions globales (prenant en compte l’étude ISAAC, l’étude ECRHS et d’autres travaux comme ceux de TUCSON ou de PLATTS-MILLS) telles que nous les rappelait Françoise NEUKIRCH à Marseille, sont donc peut-être plus intéressantes (même si elles sont moins spectaculaires) rappelons donc :
- Que l’allergie respiratoire marque une augmentation plus forte chez les filles.
- Que l’allergie respiratoire est bien en augmentation chez les enfants et des adultes jeunes et que ce résultat est moins net chez les adolescents.
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