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Risque allergique chez l’enfant : la faute aux mères acides !
lundi 22 novembre 2004, par
La prévalence de l’allergie et de l’asthme est en augmentation et suggère une influence certaine de l’environnement. L’alimentation de la mère pendant la grossesse est souvent retenue comme un facteur possible de développement ultérieur d’un terrain atopique chez l’enfant. Qu’en est-il actuellement ?
Absorption d’antioxydants pendant la grossesse et conséquences sur les sifflements et l’eczéma durant les deux premières années de vie. : Martindale S, McNeill G, Devereux G, Campbell D, Russell G, Seaton A.
Department of Environmental and Occupational Medicine, University of Aberdeen, Aberdeen, Scotland, United Kingdom
dans Am J Respir Crit Care Med. 2004 Nov 5
– Objet de l’étude :
- 2000 femmes ont été recrutées pour une vaste étude prospective concernant l’influence de la prise d’antioxydants, pendant la grossesse, sur le développement de l’asthme et de l’eczéma chez les jeunes enfants.
– Méthodologie :
- Un questionnaire alimentaire a été utilisé pour caractériser l’alimentation pendant la grossesse et le taux sanguin d’antioxydant a été mesuré.
- Un questionnaire, adressé par la poste, a été utilisé pour suivre les 1924 enfants nés de cette cohorte, aux ages de 6, 12 et 24 mois.
– Résultats :
- Il n’y a pas d’association entre la prise d’antioxydants par la mère et le risque de développer des sifflements bronchiques et de l’eczéma chez les jeunes enfants durant la première année.
- Chez les enfants à partir de 2 ans :
- la prise de vitamines E par la mère durant la grossesse est associée de manière négative à des sifflements bronchiques en l’absence de toute infection (p tendant vers 0.010) et,
- chez les enfants dont la mère est atopique, il y a une association négative entre la prise de vitamines E par la mère et l’eczéma chez l’enfant (p vers 0.024).
- La prise maternelle de vitamines C durant la grossesse est associée positivement avec les items : « toujours sifflé » et « eczéma chez les enfants dans la 2ème année ».
– Conclusion :
- Cette étude suggère qu’une alimentation maternelle riche en antioxydants pendant la grossesse peut modifier les risques de développement de sifflements bronchiques et d’eczéma durant la petite enfance.
- Le suivi ultérieur de cette cohorte permettra de déterminer si un régime particulier de la femme enceinte est associé à l’apparition d’un asthme et d’un terrain atopique chez le futur enfant.
Dans ce travail épidémiologique, les auteurs démontrent que le régime alimentaire durant la grossesse a une influence sur le risque de développer sifflements et eczéma chez les futurs enfants. Il y a une relation négative entre prise d’antioxydants et risque de développer sifflements et eczéma à l’age de 2 ans.
Ce travail rejoint d’autres études qui montrent l’influence des aliments oxydants et la production de radicaux libres sur les risques de développer asthme et eczéma et d’une façon plus large sur le risque de développement d’un terrain atopique.
Très logiquement la prise de médicaments antioxydants pourrait donc avoir une influence sur les futurs enfants lors de la prise pendant la grossesse chez la femme enceinte.
Bien que la différence statistique significative ne soit pas très forte, il semble bien exister dans les résultats présentés une relation inverse entre le fait de prendre des antioxydants et en particulier de la vitamine E, et le risque de voir apparaître à l’age de 2 ans plus de sifflement bronchiques et plus d’eczéma chez les enfants.
Cette relation négative est encore plus forte chez les femmes atopiques.
Par contre la vitamine C n’a aucun rôle protecteur chez les futurs enfants.
Bien entendu cette étude est insuffisante pour préconiser la prise systématique d’antioxydants de type Vitamine E chez toutes les futures mères surtout celles qui sont atopiques.
Mais si le suivi ultérieur de cette cohorte confirme le rôle protecteur d’un tel régime sur le risque de développement d’un asthme et d’un terrain atopique chez le futur enfant, il y aura là une perspective thérapeutique très intéressante pour endiguer l’épidémie d’allergies actuelles.
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