Avec l’élastique ne fait pas le sot...

lundi 7 juin 2004 par Dr Christian Debavelaere2320 visites

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Avec l’élastique ne fait pas le sot...

Avec l’élastique ne fait pas le sot...

lundi 7 juin 2004, par Dr Christian Debavelaere

L’allergie au latex, relativement récente, a déjà fait l’objet de nombreuses études de prévalence, en particulier dans le milieu médical. On rappelle les mesures préventives. En pratique les personnes non concernées se pensent toujours à l’abri jusqu’au jour où...

Prévalence et facteur de risque pour l’allergie au latex étude concernant les professionnels de santé d’un hôpital Italien. : Suli C, Parziale M, Lorini M, De Silva E, Miadonna A, Tedeschi A.

Allergy and Immunopharmacology Unit, First Division of Internal Medicine, IRCCS Ospedale Maggiore Policlinico, Milan, Italy

dans J Investig Allergol Clin Immunol. 2004 ;14(1):64-9

 Objectif  :

  • Le but de cette étude était de déterminer la prévalence et les facteurs de risques pour l’hypersensibilité au latex parmi les professionnels de santé d’un hôpital général Italien.

 Méthode

  • 1747 professionnels de santé d’un hôpital de Milan ont été invités à remplir un questionnaire concernant des manifestations en rapport avec le latex.
  • Et leur passé médical.
  • Et une recherche des IgE spécifiques du latex par Rast CAP-System.

 Résultats

  • 672 réponses au questionnaire sur 1747 (38,4 %).
  • Des manifestations en rapport avec le latex sont rapportées par 168 parmi les 672 (25 %).
  • Les plus communes sont la dermatose des mains et le prurit (86,3 %), suivi par l’urticaire (3,5 %) et les symptômes respiratoires (2,9 %).
  • Parmi les travailleurs de santé présentant des manifestations en rapport avec le latex, 75 soit 44,6 % rapportent une histoire personnelle d’atopie et 24 (14,3 %) rapportent la notion de syndrome oral le plus souvent avec le kiwi, la tomate, la pêche, le melon, la pastèque.
  • Les IgE spécifiques du latex furent retrouvés chez 62 des 1747 professionnels de santé (3,6 %), parmi les sujets répondant au questionnaire, la positivité des IgE spécifiques au latex était associée à des symptômes (le plus souvent dermatite de contact) et une exposition prolongée.
  • Le risque de sensibilisation au latex était 4 fois plus élevé chez les professionnels de santé atopiques que ceux non atopiques.
  • La prévalence des manifestations liées au latex et les IgE spécifiques du latex étaient plus élevées parmi le personnel auxiliaire que les autres catégories.
  • Les taux d’anticorps les plus élevés étaient trouvés chez les sujets souffrant de troubles sévères et atopiques.

 Conclusion

  • Une prévalence élevée de symptômes liés au latex fut retrouvée chez les professionnels de santé d’un hôpital général italien, bien qu’une véritable sensibilisation au latex ne soit détectée que chez un nombre mineur de personne.
  • Le personnel auxiliaire qui porte des gants en latex plusieurs heures dans la journée a un risque plus élevé de symptômes liés au latex et de sensibilisation au latex.
  • L’atopie majore le risque de symptômes et de réaction IgE dépendant au latex.

Les allergies au latex dans le milieu médical se sont multipliées ces dernières années, les facteurs de risques connus sont :

  • Utilisation de gants poudrés, la poudre disséminant les particules de latex
  • L’atopie
  • Les dermatoses des mains irritatives
  • Opération répétée, en particulier urologiques, le spina bifida

Une fois l’allergie détectée, les personnes doivent être informés des mesures permettant l’éviction du latex, au travail, à domicile, le risque opératoire doit être mentionné, le port d’une carte d’allergique au latex proposé.

La recherche d’allergie alimentaire croisée doit être recherchée cliniquement et par les tests cutanés car le nombre de réaction systémique alimentaire par les allergènes croisés du groupe latex est non négligeable. Ceci peut justifier une trousse d’urgence, de même si l’allergie au latex se manifeste par des réactions sévères.

En prévention primaire, on recommandera l’usage préférentiel de

  • Gants en latex non poudrés, à faible teneur en protéines du latex extractible qui ne doit pas dépasser 30 µg/g de gant. Selon la norme européenne EN 455/partie 3 en préparation.
  • Des gants sans latex devraient être mis à la disposition des travailleurs souffrant d’une prédisposition atopique ou d’antécédents d’eczéma. Une alternative pour les taches non stériles peut être encouragée en utilisant des gants en PVC, vinyle par exemple.

En prévention secondaire, en présence d’une allergie confirmée au latex, les mesures suivantes doivent êtres prises au poste de travail :

  • Seuls des gants sans latex doivent être portés,
  • Dans l’environnement immédiat, c’est-à-dire les locaux où travaille la personne concernée, (surtout les blocs opératoires, services de réanimation les vestiaires, les locaux dépendant du même système de ventilation), il faut renoncer totalement à l’usage de gants en latex poudrés
  • La personne atteinte devrait être si possible occuper un secteur totalement exempt de latex.

En cas d’échec des mesures de prévention secondaire, une décision d’inaptitude est parfois nécessaire

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