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Traiter les allergies avec du BK !?
dimanche 12 septembre 2004, par
Des études antérieures ont montré que les mycobactéries tuées sont susceptibles tant chez l’homme que chez la souris d’avoir un rôle suppresseur sur la réaction allergique. Ici, les auteurs cherchent à identifier les composants actifs et les structures moléculaires responsables de ces mycobactéries.
Suppression de la maladie allergique respiratoire à l’aide de lipoglycanes de mycobactéries.
: Ian Sayers, PhD a
Wayne Severn, PhD b
Connie B. Scanga, PhD a
Jenny Hudson, BSc(Hons) a
Graham Le Gros, PhD a
Jacquie L. Harper, PhD a *
From the aMalaghan Institute of Medical Research, Wellington School of Medicine ; and bAgResearch, Wallaceville Animal Research Centre, Upper Hutt New Zealand
dans JACI August 2004 • Volume 114 • Number 2
– CONTEXTE
- L’administration de mycobactéries tuées par la chaleur peut supprimer la maladie allergique chez la souris et chez l’humain.
- Les composants actifs de mycobactéries responsables de ces effets restent inconnus.
– OBJECTIF
- Nous avons cherché à identifier les composants actifs médiateurs de la suppression de la maladie allergique et d’en déterminer les caractéristiques structurelles susceptibles de jouer ce rôle.
– METHODES
- A l’aide d’un modèle murin de maladie allergique respiratoire, nous avons testé la capacité des fractions lipoglycanes de la paroi de mycobactéries à supprimer les éosinophiles des voies respiratoires.
- Des lipoglycanes isolés à partir de différentes souches de mycobactéries et modifiés chimiquement ont été utilisés afin d’explorer la relation structure-fonction.
- Différents marqueurs de la maladie allergique ont été mesurés, ils comprenaient le dosage des cytokines du lavage broncho-alvéolaire, la production des cytokines par les cellules T ganglionnaires et spléniques et les IgE/IgG1 spécifiques sériques.
– RESULTATS
- Nous avons identifié des lipoglycanes de la paroi de mycobactéries, lipoarabinomannanes et phosphotidyl-inositol-mannosides, capables de supprimer la maladie respiratoire (réduction des éosinophiles des voies respiratoires >70% ; P<0,03).
- L’analyse de la relation structure-fonction identifiait les chaînes acyl et les groupes mannose de ces molécules comme ayant un rôle dans cet effet.
- Les études méchanistiques ne permettent pas de mettre en évidence une suppression médiée par un rééquilibrage de la balance TH1/TH2.
- Nous avons pu observer une augmentation de la capacité des cellules T à sécréter l’interleukine 10 au niveau de la rate et des ganglions chez les animaux traités, suggérant que le mécanisme de la suppression est médiée par les cellules T.
– CONCLUSION
- Nous avons identifié les composants immunomodulateurs de mycobactéries responsables d’un effet protecteur observé à l’encontre de la maladie allergique ;
- ces constatations permettront la création d’une génération de composants synthétiques ou agonistes provenant des caractéristiques accessoires de l’ensemble des mycobactéries afin des les évaluer cliniquement chez l’homme.
Cette étude a été élaborée sur un modèle murin d’allergie respiratoire.
Les lipoglycanes issus de la paroi de mycobactéries responsables de la suppression de l’allergie sont les lipoarabinomannanes et les phosphatidyl-inositol-mannosides. Les chaînes acyl et les groupes mannose sont impliqués dans cet effet.
La cible ne semble pas être le rééquilibrage de la balance TH1/TH2 mais l’augmentation de la sécrétion de l’IL-10 par les cellules T, cette interleukine a pour fonction principale d’inhiber la réponse inflammatoire.
Ainsi s’ouvrirait la voie d’une nouvelle « race » d’anti-inflammatoires, bien sûr avant cela, il faudra le confirmer sur l’homme et en vérifier son inocuité.
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