Allergiques « à tout » ? Intolérance environnementale idiopathique.

dimanche 8 septembre 2002 par Dr Alain Thillay4298 visites

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Allergiques « à tout » ? Intolérance environnementale idiopathique.

Allergiques « à tout » ? Intolérance environnementale idiopathique.

dimanche 8 septembre 2002, par Dr Alain Thillay

Les patients souffrants d’intolérance environnementale idiopathique présentent souvent des troubles psychiques (dépression, anxiété…). Ces auteurs canadiens montrent qu’il existe des éléments en faveur d’un génotype commun. Ainsi, ces patients intolérants à l’environnement pourraient bénéficier de psychothérapie.

Réactions à type d’accès de panique chez les sujets atteints de sensibilité chimique multiple/intolérance environnementale idiopathique : compréhension de la relation avec l’accès de panique. : Tarlo SM dans Environ Health Perspect 2002 Aug ;110 Suppl 4:669-71

L’intolérance environnementale idiopathique (IEI), encore connue sous le vocable de sensibilité chimique multiple, correspond à une description clinique regroupant des symptômes d’étiologie inconnue attribués par les patients à de multiples expositions environnementales lorsque toutes les autres explications médicales ont été exclues.

Parce que l’allergie n’a pas été clairement démontrée et que les modèles courants toxicologiques dans la relation symptômes/exposition ne paraissent pas responsables de l’IEI, de nombreuses théories psychogènes ont été évoquées dans de nombreuses investigations.

Une prévalence significativement élevée de dépression majeure, de troubles de l’humeur, d’anxiété et de somatisation a été rapportée parmi les patients atteints d’IEI comparés à des contrôles.

Les symptômes les plus souvent retrouvés sont anxiété, euphorie, perturbation mentale, mauvaise coordination, troubles respiratoires sans sifflements thoraciques, tremblements et inconfort abdominal.

Les réponses à l’épreuve d’injection intra-veineuse de lactate de sodium ou de l’inhalation d’un mélange gazeux à 35 % de CO2 contre l’inhalation d’air pur ont montré une grande fréquence d’accès de panique chez les sujets atteints d’IEI par rapport aux sujets du groupe contrôle, bien que de telles réponses ne se retrouvent pas chez tous les sujets.

Des recherches génétiques préliminaires suggèrent une augmentation de la fréquence d’un génotype commun chez les patients souffrant d’accès de panique.

La proportion significative d’accès de panique chez les sujets souffrants d’IEI permet de concevoir une opportunité thérapeutique. Ces patients, chez qui les troubles paniques jouent un rôle sur l’ensemble de leurs symptômes, pourraient bénéficier d’une psychothérapie de type désensibilisation ou déconditionnement aux odeurs et autres facteurs déclenchant, et/ou d’anxiolytiques, de séances de relaxation et de conseils dans la gestion du stress.


Tous les Allergologues ont eu à examiner des patients atteints d’intolérance environnementale idiopathique.

Après avoir fait un bilan complet qui est négatif, il faut pouvoir apporter une explication cohérente.

En fait, je résonne souvent en leur disant qu’ils ont un seuil de sensibilité bas qui les fait réagir à des agressions que la plupart des sujets tolèrent. Bien sûr se greffent là-dessus souvent des troubles psychiques à type de phobie qui peuvent confiner à l’anxiété voir à la dépression.

L’aspect génétique évoqué par les auteurs mérite confirmation. Il serait trop simple de mettre cette pathologie sur le dos d’une structure mentale particulière.

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