Etre allergique à 7 ans mais à quoi ?

jeudi 15 septembre 2005 par Dr Alain Thillay1146 visites

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Etre allergique à 7 ans mais à quoi ?

Etre allergique à 7 ans mais à quoi ?

jeudi 15 septembre 2005, par Dr Alain Thillay

Les études concernant les allergènes responsables de sensibilisations chez l’enfant sont nombreuses mais trop souvent pratiquées sur des échantillons de petites tailles et concernant un faible nombre d’allergènes. Ici, pour être plus précis, les auteurs reprennent les données de l’étude longitudinale de cohorte de naissance ALPSAC comptant 13 638 enfants.

Relation entre la sensibilisation aux aéroallergènes et aux trophallergènes dans l’enfance. : G. Roberts*, C. Peckitt, K. Northstone, D. Strachan, G. Lack*, J. Henderson§, J. Golding and the ALSPAC Study Team

*Paediatric Allergy, Asthma and Immunology, Imperial College at St Mary’s, London, UK, Department of Public Health Sciences, St Georges’s Hospital Medical School, London, UK, Unit of Paediatric and Perinatal Epidemiology and §Institute of Child Health, University of Bristol, Bristol, UK

dans Clinical & Experimental Allergy 35 (7), 933-940.

 Contexte

  • Des études antérieures mesurant la prévalence de la sensibilisation allergénique sont relativement petites et ont porté sur un petit nombre d’allergènes.
  • Afin d’évaluer efficacement les enfants atteints de maladie atopique, nous avons besoin de connaissances précises concernant les allergènes importants.

 0bjectifs

  • Mesurer la prévalence de la sensibilisation dans une large cohorte de naissance non sélectionnée, examiner l’association entre la sensibilisation aux différents allergènes afin de déterminer si l’atopie peut être définie par un petit échantillon d’allergènes.

 Méthodes

  • La « Avon Longitudinal Study of Parents and Children », l’étude ALSPAC, est une étude basée sur une cohorte de naissance de 13 638 d’enfants survivants à 4 semaines de vie.
  • Les membres de cette cohorte ont subi des tests cutanés à l’âge de 7 ans pour le Dermatophagoïdes pteronyssinus, pollens de Graminées, chat, arachide, mélanges 3 graines oléagineuses et un des trois autres ensembles d’allergènes : épithélias animaux, aliments ou aéroallergènes.
  • La sensibilisation était définie par un diamètre de papule supérieur ou égal à 3 mm.
  • La puissance des associations entre sensibilisation aux différents allergènes était mesurée par le calcul de l’odd ratio ajusté pour la sensibilisation au D. pteronyssinus et pollens de Graminées et le genre.

 Résultats

  • Les données valides ont été obtenues de 6412 enfants.
  • La sensibilisation était plus courante pour les aéroallergènes :
    • pollens de Graminées (8,5%),
    • D. pteronyssinus (7,8%),
    • chat (4,9%),
    • D. farinae (3,6%),
    • chien (2,7%),
    • cheval (1,4%),
    • lapin (1,4%).
  • Des aliments testés, les plus communes des sensibilisations étaient dues à
    • l’arachide (1,4%)
    • et au mélange 3 graines oléagineuses (1%).
  • Plus de 95% des sujets sensibilisés à un des 29 allergènes testés étaient sensibilisés à un pollen de Graminées, D. pteronyssinus ou chat.
  • Il existait de fortes associations de sensibilisations multiples à la fois dans et entre les différentes classes d’allergènes (pollens, animaux, aliments, arachide et 3 graines oléagineuses).

 Conclusions

  • Les enfants âgés de 7 ans au Royaume-Uni sont principalement sensibilisés aux aéroallergènes, mais aussi à l’arachide et aux graines oléagineuses.
  • Il y avait de fortes associations entre sensibilisation à plusieurs allergènes du même groupe aussi bien qu’entre allergènes de groupes différents.
  • Plus d’études sont nécessaires pour rechercher si des associations similaires sont observées avec les manifestations cliniques allergiques et ces allergènes.

Les auteurs dès l’introduction expliquent très bien l’intérêt de leur étude.

Si certes nombre d’études cohérentes, mais de petites tailles, nous indiquent quels sont les allergènes les plus courants chez l’enfant, il existe peu d’études de grande envergure pour le prouver de façon formelle.

Ils ont donc étudié les données allergologiques de l’étude « ALSPAC ». Il s’agit d’une étude longitudinale d’une cohorte de naissance ne comptant pas moins de 13 638 enfants suivis à partir de l’âge de 4 semaines.
Les données ont été obtenues de 6412 enfants à l’âge de 7 ans.

Les résultats montrent que les aéroallergènes les plus souvent retrouvés sont les acariens domestiques, les pollens de Graminées, le chat, le chien, cheval et lapin.

Pour les aliments, les plus fréquents sont l’arachide et autres graines oléagineuses.

Les polysensibilisations sont très fréquentes aussi bien dans chaque groupe qu’entre les groupes.

Nous serons complètement d’accord avec les auteurs sur le fait qu’il faudra pratiquer un rapprochement entre ces résultats et la clinique.

Enfin, les allergologues praticiens ne seront pas du tout étonnés de ces résultats chez l’enfant de 7 ans. Selon, mon expérience personnelle, cela colle vraiment bien avec les résultats que je retrouve.

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