Enfin, la dermatite atopique est reconnue comme une maladie d’allergologue !!

lundi 28 avril 2008 par Dr Stéphane Guez1586 visites

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Enfin, la dermatite atopique est reconnue comme une maladie d’allergologue !!

Enfin, la dermatite atopique est reconnue comme une maladie d’allergologue !!

lundi 28 avril 2008, par Dr Stéphane Guez

Le rôle des acariens dans les poussées et l’entretien de la dermatite atopique n’est plus à prouver. Il reste cependant à montrer qu’à coté de l’éviction, l’immunothérapie spécifique est capable d’améliorer les lésions d’eczéma. Si la voie sous-cutanée a apporté des preuves indéniables, qu’en est-il de la voie sublinguale ?

Efficacité de l’immunothérapie sublinguale chez les patients ayant une dermatite atopique et une sensibilisation aux acariens : une étude pilote prospective. Cadario G, Galluccio AG, Pezza M, Appino A, Milani M, Pecora S, Mastrandrea F.

S. Giovanni Battista Hospital, Allergy Clinical Immunology, Turin, Italy.

dans Curr Med Res Opin. 2007 Oct ;23(10):2503-6

 Introduction :

  • L’immunothérapie spécifique par voie sous-cutanée avec les extraits d’acariens de la poussière de maison a fait récemment sa preuve dans l’amélioration de l’eczéma de patients ayant une dermatite atopique.
  • Mais il y a beaucoup moins de données concernant l’efficacité et l’innocuité de l’immunothérapie par voie sublinguale (SLIT) chez les patients ayant une dermatite atopique (DA).

 Objectif de l’étude :

  • Il a été d’évaluer dans une étude pilote ouverte, non contrôlé et non randomisée, les effets de la SLIT avec les extraits d’acariens de la poussière de maison (HDM) (ALK Abello Italie) sur l’évolution du SCORAD chez des patients adultes ayant une DA légère à modéré.

 Matériel et méthode :

  • 86 patients (53 femmes et 33 hommes) âgés de 3 à 60 ans ayant une DA et une sensibilisation aux acariens (IgE spécifiques de classe > 2) ont été inclus dans l’étude après consentement.
  • Les critères d’exclusion étaient : un asthme associé sévère, un traitement avec des stéroïdes par voie générale ou des corticoïdes locaux de forte puissance, ou un traitement par des immunosuppresseurs.
  • Les patients ont été traités par SLIT pendant au moins 12 mois.
  • Le SCORAD a été évalué à l’état initial et après 12 mois de traitement.

 Résultats :

  • Les valeurs de base du SCORAD étaient de 43.3 +/- 13.7 (15 à 84).
  • Après 1 an de SLIT le taux moyen de SCORAD a diminué à 23.7 +/- 13.3 (0 à 65) (p=0.0001, T-test).
  • Une amélioration significative, définie par une réduction du SCORAD de plus de 30%, a été observée chez 51 des 86 patients (59%).
  • Chez 5 patients (5.8%) les valeurs du SCORAD n’ont pas changé à la fin de la période d’observation.
  • Chez 30 patients (35%) la réduction du SCORAD après la SLIT a été inférieure ou égale à 30% par rapport à l’état de base.
  • Les taux d’IgE totales et spécifiques ont diminué de façon significative (p=0.001) après la SLIT.
  • Aucun événement indésirable sévère n’a été observé durant l’étude.

 Conclusions :

  • Dans cette étude ouverte non contrôlée et non randomisée, la SLIT, avec des extraits d’acariens chez des patients présentant une DA (intensité : légère à modéré) entraine une diminution significative du SCORAD 1 an après le début du traitement.
  • De plus ce traitement par SLIT est très bien toléré.
  • Le traitement par SLIT a entrainé une réduction progressive et significative des topiques corticoïdes et des immunosuppresseurs.
  • Les résultats de ce travail nécessitent des confirmations par de nouvelles études contrôlées afin de confirmer le bénéfice potentiel thérapeutique que semble apporter la SLIT dans la DA.

Les auteurs ont étudié l’intérêt d’une immunothérapie par vois sublinguale vis-à-vis des acariens chez des adultes ayant une dermatite atopique non sévère.

Après 1 an de traitement, il y a une diminution très significative de la DA avec également une diminution significative des traitements spécifiques de l’eczéma.

Ce travail vient donc conforter les données de l’immunothérapie sous-cutanée qui a fait les preuves de son efficacité dans la dermatite atopique. Ici, les auteurs démontrent une amélioration très significative de l’expression clinique de la dermatite atopique après 1 an de traitement par voie sublinguale avec des extraits d’acariens.

Cela prouve donc plusieurs choses :
 d’abord le lien entre acariens et dermatite atopique
 ensuite les relations étroites entre sensibilité immédiate et retardée
 la preuve d’une action lymphocytaire, donc sur la sensibilisation retardée, de l’immunothérapie
 enfin une efficacité comparable de l’immunothérapie par voie sublinguale et sous cutanée.

Il faut malheureusement mettre un bémol à cet enthousiasme : seules des études contrôlées et randomisées permettront d’obtenir des niveaux de preuves suffisants pour recommander la désensibilisation dans le traitement de la dermatite atopique non sévère de l’adulte.

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