Beau cadeau de noël pour les allergiques au nickel : ni piqures, ni perfusions.

vendredi 16 janvier 2009 par Dr Stéphane Guez1155 visites

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Beau cadeau de noël pour les allergiques au nickel : ni piqures, ni perfusions.

Beau cadeau de noël pour les allergiques au nickel : ni piqures, ni perfusions.

vendredi 16 janvier 2009, par Dr Stéphane Guez

La dermatite de contact systémique est une entité rare mais qui est importante à connaître et à reconnaitre car pouvant conduire à des erreurs diagnostiques. En effet, il serait souvent tentant de penser à l’implication d’un médicament alors qu’il s’agit d’une réaction liée au contact systémique avec un allergène de contact.

Dermatite de contact systémique liée au nickel d’un cathéter intraveineux. : Grange-Prunier A, Frances C, Badet B, Henry S, Bernard P.

Service de dermatologie, hôpital Robert-Debré, CHU de Reims, avenue du Général-Koenig, 51092 Reims cedex, France.

dans Ann Dermatol Venereol. 2008 Nov ;135(11):743-7

 Introduction :

  • La dermatite de contact systémique est une forme retardée de réaction d’hypersensibilité qui apparait après l’administration systémique d’un haptène chez un sujet préalablement sensibilisé par la voie cutanée.
  • Il y a eu quelques cas rapportés de réactions de ce type avec le nickel.
  • Dans cet article, les auteurs rapportent 4 cas attribués à la présence de nickel dans un cathéter veineux périphérique.

 Matériel et Méthodes :

  • Les auteurs ont repris les dossiers de 4 femmes qui ont développé un exanthème prurigineux plusieurs heures après la pose d’une perfusion.
  • Le même type de cathéter (Optiva) a été utilisé dans tous les cas.
  • Des tests epicutanés ont été réalisé ainsi que des tests de provocation par pose d’une perfusion de glucosé avec le même cathéter IV.
  • La présence de nickel dans le cathéter a été mesurée par spot-test.
  • Des dosages de nickel ont été réalisés in vitro en utilisant une méthode de spectrométrie de masse sur une solution glucosée contenant 8 échantillons de cathéters avec témoin négatif.

 Résultats :

  • Les éruptions sont faites d’éléments maculo-papuleux, dans quelques cas des vésicules ou des bulles, situés de façon symétrique au niveau des extrémités des membres, sur le tronc et dans les plis cutanés avec atteinte de l‘avant bras perfusé dans la plupart des cas.
  • Deux des 4 patients ont eu des épisodes similaires auparavant.
  • Les 4 patients ont des tests franchement positifs pour le nickel et le rôle du cathéter Optiva a été démontré chez les 4 patients au moyen du test de provocation réaliste.
  • La présence de nickel dans le cathéter a été attestée par la positivité des spot-tests et confirmée par la réalisation du dosage du nickel dans le liquide de trempage des cathéters. Il y a des variations importantes en fonction du cathéter de la même marque Optiva.

 Conclusion :

  • Comme dans d’autres cas rapportés dans la littérature, les 4 cas présentés ici de dermatite de contact systémique induite par le nickel d’un cathéter de perfusion sont tous secondaires au même type de cathéter, et les tests réalistes ainsi que les dosages prouvent clairement que c’est bien le matériel utilisé qui est en cause.
  • Les cas de dermatite de contact systémiques s’observent surtout chez les femmes en période postopératoire immédiate : il pourrait y avoir confusion avec des effets médicamenteux indésirables conduisant à un changement thérapeutique inutile.
  • Le diagnostic, qui est suspecté sur l’aspect des lésions, les antécédents et le test au nickel franchement positif, doit être confirmé par un test de provocation.

Dans ce travail les auteurs rapportent 4 cas de dermatite de contact systémique chez des patientes allergiques au nickel, après pose d’une perfusion avec un cathéter contenant du nickel.

Il est démontré que c’est bien le cathéter qui est à l’origine des réactions cutanées systémiques.

Il est important de connaître la possibilité de ces réactions systémiques cutanées lors d’un contact intraveineux avec un allergène de contact, chez les patients sensibilisés. Il serait en effet possible d’attribuer à tort les manifestations cutanées à un médicament au décours d’un traitement par voie IV, d’autant que la réaction n’est pas immédiate après la pose de la perfusion.

La notion d’une atteinte préférentielle de l’avant-bras perfusé doit mettre la « puce à l’oreille » et conduire à un interrogatoire poussé ainsi qu’à des tests allergologiques cutanés secondaires.

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