Eviction du latex et spina bifida : alors c’est mieux ?

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Eviction du latex et spina bifida : alors c’est mieux ?

Eviction du latex et spina bifida : alors c’est mieux ?

jeudi 25 novembre 2010, par Dr Alain Thillay

Effets de l’éviction du latex sur l’allergie au latex, l’atopie et les maladies allergiques chez des patients atteints de spina bifida. : Blumchen, K., Bayer, P., Buck, D., Michael, T., Cremer, R., Fricke, C., Henne, T., Peters, H., Hofmann, U., Keil, T., Schlaud, M., Wahn, U. and Niggemann, B. (2010),

Effects of latex avoidance on latex sensitization, atopy and allergic diseases in patients with spina bifida.

dans Allergy, 65 : 1585–1593. doi : 10.1111/j.1398-9995.2010.02447.x

 Contexte :

  • Il ya dix ans, des mesures d’éviction comme les interventions chirurgicales sans latex ont été mises en œuvre chez les enfants atteints de spina bifida.
  • Depuis lors, la sensibilisation et l’allergie au latex ont diminué dans ce groupe à haut risque.

 Objectif :

  • Etudier l’effet de la prophylaxie primaire sans latex sur la prévalence des maladies allergiques et de l’atopie comme marqueur du développement des sensibilisations chez les enfants atteints de spina bifida.

 Méthodes :

  • Cent-vingt enfants atteints de spina bifida nés après l’introduction de la prophylaxie sans latex et opérés dans des conditions sans latex (groupe actuel) ont été explorés quant à la sensibilisation et l’allergie au latex, la sensibilisation aux aéroallergènes et aux trophallergènes, et, les maladies allergiques.
  • Les résultats ont été comparés à un groupe "historique" (opérés sans éviction du latex) d’enfants atteints de spina bifida et d’âge comparable (n = 87) et à un échantillon récent d’enfants de la population générale (n = 12 403).

 Résultats :

  • En comparaison au groupe historique, la sensibilisation au latex (55% vs 5%, P <0,001) et l’allergie au latex (37% vs 0,8%, P <0,001) étaient significativement réduite dans le groupe actuel.
  • En outre, une réduction significative n’a pu être démontrée pour la sensibilisation aux aéroallergènes (41,4% vs 20,8%, P = 0,001) et pour les maladies allergiques (35% vs 15%, P = 0,001).
  • La prévalence de l’atopie, de la sensibilisation aux aéroallergènes/trophallergènes et des maladies allergiques chez les enfants du groupe actuel étaient similaires à celles des enfants de l’échantillon pondéré de la population.

 Conclusions :

  • L’éviction du latex chez les enfants atteints de spina bifida prévient la sensibilisation et l’allergie au latex.
  • En outre, il semble également prévenir de la sensibilisation à d’autres allergènes et des maladies allergiques ce qui pourrait être expliqué par la prévention du développement de la sensibilisation.

Avec l’explosion de la prévalence des maladies virales à haute contagiosité, la fin du XXème siècle a vu l’avènement d’un nouvel allergène, le latex.

Cette allergie prend deux formes du point de vue moléculaire, pour faire simple, le profil allergénique du personnel soignant, et celui des polyopérés et particulièrement les enfants atteints de spina bifida.

Pour ces derniers, due au contact muqueux répété avec les particules de latex, il s’agit d’une IgE-réactivité spécifique pour Hev b 1 et Hev b 3, toutes deux des REF-like.

Alors que pour le personnel soignant, contact cutané et/ou respiratoire, la réactivité concerne Hev b 5 et Hev b 6.

Pour cette étude, les auteurs ont déterminé trois groupes.

  • Un groupe dit historique comptant 87 enfants atteints de spina bifida ayant vécu leurs soins avant l’éviction du latex.
  • Un groupe dit actuel de 120 enfants atteints de spina bifida ayant bénéficié de l’éviction du latex.
  • Enfin, un grand groupe de 12403 enfants représentant de la population générale.

Tous ces enfants ont été explorés quant à leur IgE-réactivité symptomatique ou non sur le plan clinique à l’encontre du latex, des aéroallergènes et des trophallergènes.

Ils ont été étudiés aussi sur la prévalence de l’atopie et des maladies allergiques.

Les résultats sont clairs et significatifs, lorsque l’on compare la prévalence de l’IgE-réactivité spécifique du latex, symptomatique ou non, dans le groupe historique et le groupe actuel.

La prévalence de l’allergie au latex passe de 37 à 0,8% et celle de la sensibilisation de 55 à 5%.

En outre, si la prévalence de l’IgE-réactivité non symptomatique aux aéroallergènes passe, dans ces deux groupes, de 41,4 à 20,8% et celle des maladies allergiques, de 35 à 15%, elles ne sont pas significatives.

Enfin, les enfants atteints de spina bifida du groupe actuel n’ont pas une prévalence différente pour ce qui concerne la sensibilisation aux aéroallergènes et aux trophallergènes et les maladies allergiques comparativement à la population générale.

Ainsi, clairement, d’une manière générale, l’éviction du latex pour les soins administrés aux enfants atteints de spina bifida prévient de l’IgE-réactivité au latex qu’elle soit symptomatique ou pas.

Le terrain atopique étant un facteur de risque de l’apparition d’une IgE-réactivité au latex, cette étude tend à montrer que les jeunes patients du groupe actuel non exposés à cet allergène semblent moins développer de réactivité vis-à-vis des aéroallergènes et trophallergènes.

Ils retrouvent là le risque de la population générale.

Toutefois, ce résultat n’est pas ici significatif statistiquement, il témoigne d’une forte tendance, et demande donc à être confirmé.

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