Accueil du site > Pratique > Travail > Rhinite à la farine : c’est pas du gâteau.

Rhinite à la farine : c’est pas du gâteau.
vendredi 11 octobre 2002, par
Que pensez des facteurs déclenchants d’une rhinite chez un apprenti ? Quand doit-on suspecter ou craindre le développement d’une pathologie professionnelle ?
L’étude tente d’apporter des réponses ; l’atopie est sans doute un élément de risque majeur.
Incidence et déterminants majeurs de la rhino-conjonctivite professionnelle chez les apprentis pâtissiers. : Gautrin D, Ghezzo H, Infante-Rivard C, Malo JL. The Department of Chest Medicine, Hopital du Sacre-Coeur, Montreal ; Joint Departments of Epidemiology and Biostatistics and Occupational Health, McGill University, Montreal, Canada. dans Allergy 2002 Oct ;57(10):913-8
– Buts : Les auteurs ont récemment estimé l’incidence et les déterminants de la sensibilisation à la farine chez les apprentis pâtissiers. L’esprit de ce travail est de déterminer l’incidence des symptômes de rhino-conjonctivite liés au travail et leurs déterminants .
– Méthode :
*188 patients sélectionnés ont été évalués avant l’exposition à la farine, puis à 10,8 et 16,8 mois après.
*Un questionnaire et des tests cutanés en prick pour les allergènes courants et professionnels ont été réalisés à chaque visite.
*La réponse bronchique à la métacholine a été estimée chez tous les patients avant l’exposition et dans un sous-groupe durant le suivi.
– Résultats :
*Trente patients(16,1%) décrivent des symptômes de rhino-conjonctivite en rapport avec un nouveau travail (13,1 % personnes / année) ;
*chez 3 patients (1,6%), accompagnés d’une réactivité cutanée a des dérivés de la farine ;
*sensibilité cutanée en prick test pour les pollens de graminées (OR=3.0,95%CI 1,3-6,7) et les poils de chien ( OR=2,5 ,95% ; CI1.1- 5.9),
*rhinite persistante (OR=3.1,,95%C1.1-8.4),
*rhino-conjonctivite saisonnière(OR=2.5,95%CI,1.1-5.5),
*rhino-conjonctivite au contact des chiens (OR=2.3,95% CI,1.03-5.0)
*et tests cutanées positifs à la farine, comparés aux témoins sont significativement associés à la fréquence des symptômes de rhino-conjonctivite liés au travail.
*L’analyse d’une courbe de régression multi-factorielle rapporte des variations significatives des résultats des prick tests à la farine de blé (OR=7.1,95%CI1.7-35.1) et la rhinite persistante(OR=3.995ùCI1.01-9.6) pour l’incidence des symptômes de rhino-conjonctivite liés au travail.
*Une augmentation de l’hyperréactivité bronchique dans le suivi est plus fréquente mais pas pour autant significative chez les sujets présentant une sensibilité en prick test à l’entrée dans l’étude et rapportant de nouveaux symptômes lies au travail(3/5) que chez les autres patients (4/7).
– En conclusion, l’incidence des manifestations de rhino-conjonctivite en rapport avec l’exposition professionnelle chez les apprentis pâtissiers est plus élevée (16.1%, 30/186), mais une minorité (3/30) développe des tests cutanés positifs à la farine de blé. Une réactivité cutanée à la farine de blé et une rhinite allergique persistante au début de l’exposition à la farine sont des facteurs déterminants pour développer une rhino conjonctivite professionnelle.
En clair ,il vaut mieux ne pas être allergique avant d’épouser la profession de pâtissier !
Ou alors , avoir des symptômes modères et ne pas déjà, présenter de sensibilisation au blé !
De quoi peut être remettre en question la pratique de tests prédictifs avant une orientation professionnelle … à suivre !
Recevez les actualités chaque mois