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Rail de blé versus rail de seigle !
vendredi 30 juillet 2004, par
L’asthme professionnel dû à l’exposition aux farines de céréales est une entité bien connue faisant intervenir les IgE spécifiques. Les auteurs ont cherché à savoir s’il existait une différence quantitative entre le blé et le seigle concernant la capacité à provoquer un bronchospasme d’apparition précoce.
La farine de seigle induit une plus importante réponse bronchique précoce que la farine de blé dans l’asthme professionnel. : L. Bensefa1, C. Villette1, F. Tabka1, E. Causse-Sounillac1, J. F. Fabriès2, D. Choudat1
1Centre Hospitalier Universitaire Cochin, AP-HP-Université Paris 5, Paris ; 2Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), Vandoeuvre, France
dans Allergy 59 (8), 833-838
– CONTEXTE
- Nos objectifs étaient de comparer les doses de farine de blé et de farine de seigle qui induisent une réponse bronchique chez des sujets asthmatiques exposés professionnellement et d’évaluer les effets de la dose inhalée de farine, de la durée de l’exposition et de débit de doses.
– METHODES
- 10 patients ont subi des tests à l’aide de lactose, de farine de blé et de farine de seigle.
- Nous avons comparé la diminution du VEMS durant le test de provocation avec les farines et le lactose.
- Nous avons calculé aussi la quantité de farine qui était active en immédiat.
– RESULTATS
- Sept sujets avaient une diminution significative des valeurs du VEMS après l’exposition à la farine de blé et de seigle et deux sujets pour la farine de seigle uniquement.
- La dose de provocation (DP, dose requise pour réduire de 15% le VEMS) de la farine de seigle était inférieure à celle de la farine de blé (moyenne géométrique ; DP 15 pour le seigle : 95µg ; DP 15 pour le blé : 368 µg).
- Les doses calculées de farine de blé et de seigle étaient mieux corrélées dans les modifications du VEMS que ne l’étaient les doses cumulées.
– CONCLUSION
- La réponse bronchique était plus importante avec le seigle qu’avec le blé.
- La réponse était en relation avec la dose d’allergène inhalé et avec le débit de doses.
Cette étude suggère que la farine de seigle a un plus grand pouvoir bronchospastique précoce que la farine de blé, sachant que les patients réagissent pour la plupart aux deux farines.
S’agissant d’une réaction IgE médiée cela interpelle sur les différents allergènes impliqués.
On peut concevoir ainsi qu’il s’agit d’un allergène commun aux deux farines mais qui serait en plus grande quantité dans le seigle ou tout au moins plus disponible allergéniquement. On peut penser aussi qu’il s’agit d’un allergène propre au seigle qui croise avec un allergène du blé, mais là aussi plus réactogène.
Il pouvait aussi y avoir une notion de taux de protéines pour chaque farine, en fait, les taux sont similaires, ainsi, pour 100 grammes de farine de seigle, il y a 11 grammes de protéines et pour 100 grammes de farine de blé, 10,6 grammes de protéines.
Enfin, on pourra retenir que la farine de blé semble plus propice à provoquer des réactions plus précoces.
Cette étude n’aborde pas le problème de l’importance du bronchospasme.
Bien sûr, cette notion demande confirmation en la comparant à des études antérieures et à des études futures sur un plus grand nombre de patients.
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