Tout ce qui siffle n’est pas un asthme ! !

mercredi 22 mai 2002 par Dr Stéphane Guez3191 visites

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Tout ce qui siffle n’est pas un asthme ! !

Tout ce qui siffle n’est pas un asthme ! !

mercredi 22 mai 2002, par Dr Stéphane Guez

Les moyens d’investigation dans l’asthme sont de plus en plus sophistiqués en particulier les EFR, les tests cutanés etc… Souvent on pourrait être tenté de « partir » un peu trop vite dans ces explorations, en oubliant de commencer par systématiquement envisager les diagnostics différentiels de cette affection fréquente. Cet article pose le problème du dysfonctionnement laryngé qui entraîne une dyspnée souvent confondue avec un asthme. Envisager ce diagnostic différentiel est pourtant très important car la prise en charge de chacune de ces affections est très différente.

Le dysfonctionnement laryngé : une cause fréquente de détresse respiratoire souvent confondue avec un asthme, et améliorée par un traitement anti-reflux. Boris M, Goldblatt A, Krigsman A. dans Allergy Asthma Proc 2002 Mar-Apr ;23(2):133-9

L’asthme est fréquemment diagnostiqué chez les patients présentant une détresse respiratoire. Mais le dysfonctionnement laryngé, une cause courante de dyspnée, est souvent confondu avec un asthme. Cette étude a exploré 158 patients consécutifs venant consulter un allergologue avec un diagnostic d’asthme.
Une EFR avec courbe débit-volume a été utilisée pour séparer les patients en 4 groupes. Ces groupes étaient les suivants : asthme seul : 32%, asthme et dysfonctionnement laryngé : 16%, dysfonctionnement laryngé seul : 26%, et autre diagnostic : 25%. 30 patients, 10 de chacun des 3 premiers groupes, ont été traités par un médicament anti-reflux et ont été ensuite réévalués.
 Résultats : Il a été noté des difficultés inspiratoires chez 73% des patients avec dysfonctionnement laryngé contre 2% dans le groupe avec asthme (p<0,0001). Les difficultés expiratoires sont présentes chez 7% des patients avec dysfonctionnement laryngé contre 71% dans le groupe avec asthme (p<0.0001). Le béta2mimétique n’améliore que 29% des patients avec une dyspnée d’origine laryngée contre 92% des patients ayant un asthme (p<0.0001). Le dysfonctionnement laryngé est significativement moins amélioré à la fois par les corticoïdes inhalés et les corticoïdes per-os (p=0,002). Parmi les 30 patients traités par un anti-reflux, le débit-mètre de pointe s’améliore chez 38,7% des patients ayant un dysfonctionnement laryngé, contre 14,8% des patients qui ont un asthme (p=0,01).


Un interrogatoire soigneux, et l’absence de réponse au béta2-mimètique doivent permettre de différencier ces 2 affections. Il faut donc être vigilant et penser à formuler ce diagnostic différentiel de l’asthme chez un patient qui ne s’améliore pas sous corticoïdes et Béta2 inhalés. Le traitement d’un reflux peut alors amener la guérison. A noter avec satisfaction dans cette étude, que ce sont les allergologues consultés qui ont redressé le diagnostic !

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