Risque pollinique : encore la faute des mères qui accouchent au printemps !!

mercredi 28 mars 2007 par Dr Stéphane Guez1042 visites

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Risque pollinique : encore la faute des mères qui accouchent au printemps !!

Risque pollinique : encore la faute des mères qui accouchent au printemps !!

mercredi 28 mars 2007, par Dr Stéphane Guez

Un débat refait souvent surface lorsqu’on discute des facteurs de risque d’allergie future chez le nouveau-né : est-ce que la saison de naissance conditionne le développement ultérieur d’une pollinose avec une spécificité pollinique liée à l’exposition du moment à un certain type de pollens ?

Analyse des relations entre pollinose et date de naissance en Suisse. / N. Grafa, P. Johansena, C. Schindlerc, d, B. Wüthricha, d, U. Ackermann-Liebrichc, d, M. Gassnere, f, T.M. Kündiga, G. Sentia.

Unit for Experimental Immunotherapy, Department of Dermatology, and
Center for Clinical Research, University Hospital of Zurich, Zurich,
Institute of Social and Preventive Medicine, University of Basel, Basel,
on behalf of the SAPALDIA (Swiss Study on Air Pollution and Lung Diseases in Adults) team,
eSchool Health Service, Grabs,
fon behalf of the SCARPOL (Swiss Study on Childhood Allergy and Respiratory Symptoms with Respect to Air Pollution and Climate) team, Switzerland

dans International Archives of Allergy and Immunology 2007 ;143:269-275 (DOI : 10.1159/000100572)

 Introduction :

  • Les premiers mois de vie représentent une période vulnérable dans le développement des affections allergiques.

 Objectif de l’étude :

  • L’objectif de ce travail a été d’étudier, dans une population Suisse, les relations entre :
    • le mois de naissance
    • et le développement d’une allergie au bouleau et aux graminées

 Matériel et méthode :

  • Les données sont issues de plusieurs études :
    • Swiss Study on Air Pollution and Lung Diseases in Adults(SAPALDIA)
    • et la Swiss Study on Childhood Allergy and Respiratory Symptoms with Respect to Air Pollution and Climate (SCARPOL).
  • Une régression logistique a été calculée :
    • pour la sensibilisation au bouleau et aux pollens de graminées (tests cutanés en pricks positifs)
    • ou pour l’allergie (tests cutanés positifs et manifestations cliniques d’allergie) comme variables de résultats
    • et la saison de naissance comme variable prédictive.
  • Le rôle de la saison de naissance sur la pollinose a été ajusté aux facteurs de risques connus d’allergie ainsi qu’aux éventuelles variables pouvant introduire des biais.

 Résultats :

  • La régression logistique révèle un effet significatif de la saison de naissance sur la sensibilisation au bouleau et un effet de signification limite sur l’allergie au pollen de bouleau.
  • Ainsi, les patients nés durant la saison pollinique (mars à avril) ont une risque augmenté d’être sensibilisés et/ou allergiques aux pollens de bouleau.
  • Les résultats montrent aussi une tendance à un risque augmenté pour les patients nés durant la saison des graminées (mai à juin) à développer une allergie aux pollens de graminées.

 Conclusion :

  • Ces résultats confortent l’hypothèse selon laquelle les premiers mois de naissance constituent une période délicate, pendant laquelle l’inhalation de certains allergènes pourrait prédisposer au développement de maladies respiratoires atopiques.

Ce travail épidémiologique a étudié les relations entre le mois de naissance et le risque d’être sensibilisé ou allergique soit au bouleau soit aux graminées.

Il existe une relation significative pour le risque de sensibilisation avec une relation limite pour le risque allergique aussi bien pour le bouleau que pour les graminées.

Ce travail vient à la suite de plusieurs publications qui ont cherché une relation de cause à effet entre le mois de naissance et le risque de développer des maladies allergiques liées aux pollens.

Ce travail n’est pas très convaincant car les auteurs ne présentent pas de résultats vraiment significatifs et il est difficile d’adhérer à leur conclusion alors même que le risque allergique est à la limite de la significativité sur le plan statistique.

Ce n’est donc pas cette étude qui va modifier le comportement reproductif du genre humain afin de privilégier des naissances en plein hiver ou à l’automne. D’autant que rien ne garantie qu’à ce moment là, les nouveaux nés ne pouvant sortir de la maison en raison du mauvais temps ne seront pas plus allergiques aux acariens puisque beaucoup plus exposés en restant à l’intérieur de l’habitat.

Bref, quel que soit le résultat de ces travaux on peut s’interroger sur leur intérêt réel et douter qu’ils apportent un bouleversement dans la prévention des maladies allergiques.

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