Attention au chat à l’école !

lundi 7 avril 2003 par Dr Alain Thillay2205 visites

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Attention au chat à l’école !

Attention au chat à l’école !

lundi 7 avril 2003, par Dr Alain Thillay

Évaluer le taux des allergènes félins à domicile ou à l’école reste un exercice difficile. Ces auteurs suédois évaluent les taux allergéniques dans des classes à l’aide de quatre méthodes de prélèvement utilisées simultanément afin de comparer les résultats et de les mettre en relation avec la symptomatologie allergique.

Comparaison de quatre méthodes de prélèvement allergénique dans des classes conventionnelles et des classes faisant l’objet de mesures de prévention de l’allergie. : Karlsson AS, Renstrom A, Hedren M, Larsson K. Lung and Allergy Research, National Institute of Environmental Medicine, Krolinska Institute, Stotcholm, Sweden. Anne-Sophie.Karlsson@imm.ki.se dans Clin Exp Allergy 2002 Dec ;32(12):1776-81

 INTRODUCTION. Quelques méthodes de prélèvement allergénique ont été utilisées pour évaluer l’exposition personnelle ou indirecte au chat dans les domiciles, les édifices publics et sur le lieu de travail.

 OBJECTIF.
* Comparer quatre méthodes différentes de prélèvement allergénique
** collecteurs de poussière,
** boites de Pétri,
** pompes personnelles
** dispositif intranasal
* par prélèvements simultanés dans des classes d’école et ainsi de comparer les taux d’allergènes félins dans des classes conventionnelles et dans des classes dans lesquelles des mesures préventives de l’allergie sont appliquées.
* Un autre objectif était de mettre en relation ces résultats avec les symptômes allergiques et asthmatiques rapportés par les enfants et d’évaluer leur perception de l’environnement scolaire.

 METHODES.
* Parmi les écoles publiques (n=257) de la banlieue de Stockholm (Suède), 35 classes (cinq avec mesures préventives de l’allergie, sept avec un nettoyage complémentaire et 23 avec le nettoyage habituel) ont été choisies afin de pratiquer des prélèvements allergéniques.
* Les collecteurs de poussière (2 modèles), boites de Pétri, pompes personnelles et dispositifs intranasaux ont été utilisés de façon simultanée.
* Tous les enfants (n=829) ont reçu un auto-questionnaire comprenant des questions concernant l’environnement scolaire et du domicile, les maladies allergiques, les symptômes d’asthme et les contacts avec les animaux domestiques.

 RESULTATS.
* La corrélation entre les méthodes de prélèvement était en général faible.
* De plus, il n’y avait pas de différence significative des taux d’allergènes entre les classes faisant l’objet d’une éviction allergénique poussée et les classes entretenues de façon habituelle.
* Les niveaux moyens étaient généralement, mais non significativement, plus bas dans les classes recevant peu de possesseurs de chat comparés à ceux de classes ayant de nombreux possesseurs de chat.
* Les enfants des classes faisant l’objet de mesures de prévention allergénique étaient plus satisfaits de la qualité de l’air intérieur et du nettoyage que les enfants de classes faisant l’objet de précautions minimales ou d’aucune précaution particulière.
* 9% de l’ensemble des enfants rapportaient des symptômes allergiques à l’école.

 CONCLUSION. Le manque de corrélation entre les méthodes de prélèvement utilisées simultanément démontre la difficulté de l’évaluation des niveaux allergéniques à l’école et dans des environnements similaires. Les mesures recommandées (prévention allergique/ éviction des allergènes) n’ont pas influencé les niveaux d’allergènes du chat à l’école.


Cette étude montre qu’il n’existe pas de corrélation significative entre les quatre méthodes utilisées pour prélever des allergènes. Les résultats ne sont pas comparables, trop dispersés. Cela tendrait à dire que la méthode de recueil des allergènes idéale reste à inventer.

Les niveaux moyens des allergènes du chat sont comparables quelque soit le degré d’éviction allergénique pratiqué dans les classes. Ce constat n’est pas étonnant. Des études déjà anciennes avaient montré qu’il faut 3 mois, à partir du départ du chat d’un domicile, pour voir baisser le taux aérien d’allergène majeur du chat. Dans cette étude, du fait que les élèves apportent chaque jour les allergènes du domicile dans la classe, il est inévitable de voir les prélèvements ramener un taux stable d’allergènes du chat, même en prenant des mesures drastiques de nettoyage. Il faudrait que les élèves se changent complètement avant d’entrer en classe en passant par un sas !

Enfin, dernier élément qui attire l’attention, 9% des élèves souffrent de symptômes allergiques ou asthmatiques en classe. L’enfant allergique suédois souffre visiblement d’un manque de prise en charge thérapeutique.

Pour finir, cette étude attire l’attention sur le problème de l’allergie par procuration.

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