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Allergie aux poils dans les laboratoires !
vendredi 12 mars 2004, par
La rhinite allergique aux animaux de laboratoire est une maladie professionnelle bien connue. Ici, ces auteurs finlandais cherchent à déterminer la fréquence de cette pathologie chez des employés de laboratoire. Tout cela permet de déterminer une attitude préventive simple.
Fréquence de la rhinite allergique aux animaux de laboratoire chez des employés universitaires confirmée par test de provocation. : P. Ruoppi1, T. Koistinen1, P. Susitaival2, J. Honkanen3, H. Soininen3
1Department of Otorhinolaryngology, Kuopio University Hospital, Kuopio ; 2Department of Dermatology, North-Carelia Central Hospital, Joensuu and Kuopio Regional Institute of Occupational Health, Kuopio ; 3Medivire, Occupational Health Services, Kuopio, Finland
dans Allergy 59 (3), 295-301
– CONTEXTE.
L’allergie aux animaux de laboratoire est un risque de maladie professionnelle bien connu mais dont la prévention est insuffisante comme en témoigne l’apparition de nouveaux cas.
– METHODES.
- Un questionnaire concernant les symptômes au travail a été adressé à tous les employés travaillant dans les laboratoires utilisant des animaux de l’Université de Kuopio (Finlande).
- Les sujets souffrant de rhinite étaient invités à subir un bilan comprenant un examen ORL et des prick-tests cutanés à l’aide des 16 aéroallergènes communs et de 2 à 5 tests pertinents concernant les animaux de laboratoire.
- En cas de sensibilisation professionnelle, un test de provocation était pratiqué.
– RESULTATS.
- Le questionnaire a été complété par 156 des 245 sujets (64%).
- La rhinite était rapportée chez 65 des sujets ayant répondu (42%) et parmi eux 47 ont fait l’objet du bilan.
- La durée de l’exposition avant l’apparition de la rhinite variait d’un mois à 18 mois.
- Vingt-sept des personnes (57%) avaient des antécédents de manifestations d’atopie.
- Quarante sujets (85%) montraient des réactions positives aux tests cutanés, 24 (51%) aux animaux de laboratoire.
- Quinze des 26 tests de provocation aux animaux de laboratoire pratiqués étaient positifs confirmant le diagnostic de rhinite allergique professionnelle chez 3 sujets, de dermatite professionnelle chez 5 sujets et les deux pathologies professionnelles chez 7 sujets.
- La fréquence de la rhinite allergique professionnelle parmi l’ensemble des participants était de 10 sur 156 (6%).
– CONCLUSIONS.
- Le terrain atopique et la sensibilisation professionnelle sont habituels dans la rhinite allergique professionnelle aux animaux de laboratoire.
- Cette maladie allergique professionnelle a été diagnostiquée dans environ un tiers des cas.
Les résultats de cette étude nous apprennent que 85% des sujets souffrant de rhinite avaient des tests cutanés positifs aux aéroallergènes et/ou aux phanères d’animaux de laboratoire.
Ce qui correspond à 85% d’allergiques dans cette population de rhinitiques.
Il n’est pas étonnant de constater que 51% d’entre eux sont réactifs aux phanères des animaux domestiques.
Autre aspect intéressant de cette étude, c’est le délai d’apparition de la rhinite en fonction de la durée de l’exposition : de un à 18 mois.
La sensibilisation est donc très rapide sur ces patients ayant un terrain atopique.
On peut même se demander pour ceux qui réagissent dès les premiers mois s’il n’y a pas eu un contact antérieur.
Les conclusions sont donc claires le terrain atopique fait le lit de la rhinite allergique professionnelle aux animaux de laboratoires.
Notre rôle d’Allergologue est donc de pratiquer la prévention chez nos jeunes allergiques en leur rappelant les professions à éviter.
Autre aspect préventif, il serait logique de pratiquer des tests cutanés à tout candidat désirant travailler au contact d’animaux de laboratoire.
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