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Dites à vos enfants de ne pas faire les singes à la maison cela pourrait rendre les parents allergiques !
mardi 23 novembre 2004, par
L’allergie et l’asthme sont des maladies invalidantes et souvent les patients aimeraient pouvoir adopter un animal domestique qui pourrait affectivement les soutenir. Mais il y a un risque non négligeable de sensibilisation pouvant conduire ensuite à se séparer de l’animal. Qu’en est-il du singe de compagnie ?
Allergie aux singes d’origine non professionnelle. : Passer CC, Hutcheson PS, Slavin RG.
Division of Allergy and Immunology, Department of Internal Medicine, Saint Louis University School of Medicine, St. Louis, Missouri 63104, USA.
dans Ann Allergy Asthma Immunol. 2004 Oct ;93(4):402-3
– Introduction :
- Une étude précédente avait décrit les cas de 2 patients ayant un asthme professionnel induit par une exposition aux singes.
– Objectif du cas clinique :
- Les auteurs décrivent un patient qui a développé asthme, rhinite et conjonctivite après l’acquisition de singes de compagnie.
– Cas clinique :
- Le patient a des antécédents anciens de maladies allergiques à la fois des voies respiratoires supérieures et basses.
- Lorsque 2 singes macaques ont été introduits dans la maison, le patient a noté une augmentation de sa toux, des sifflements bronchiques, et d’une respiration courte.
- Lors d’une exposition prolongée au cours d’un voyage en voiture, le patient a développé un sifflement sévère, avec une forte rhinite et conjonctivite avec œdème.
– Objectif de l’étude :
- Les auteurs ont voulu démontrer qu’une exposition non professionnelle au singe pouvait entraîner une sensibilisation allergique.
– Méthodologie :
- Des poils de macaque achetés ont été dissous dans de l’acétone avec extraction des protéines.
- Un total de 5 microgrammes d’extraits de protéines ont été absorbés sur des microplaques et un test ELISA a été réalisé sur les sérums de 4 patients : 2 témoins, un patient suspect de sensibilisation, et le patient du cas clinique.
- Un résultat a été considéré comme positif si la lecture optique montrait une densité double de celle du témoin.
– Résultats :
- Le sérum du patient a une densité optique supérieure au double de celle du contrôle.
- Les taux d’anticorps des 2 patients témoins : la femme du propriétaire du singe et un investigateur de l’étude, montrent des taux augmentés mais non positifs.
- L’investigateur a fait un asthme après exposition.
– Conclusion :
- C’est le premier cas rapporté d’une sensibilisation au singe dans le cadre d’une maladie non professionnelle.
Les auteurs rapportent le cas clinique d’un patient qui c’est rapidement sensibilisé à des singes après les avoir introduit comme animaux domestiques dans sa maison. Ce patient avait un terrain atopique. Le singe a certainement un fort pouvoir allergisant.
Cette observation est intéressante car il y a de plus en plus d’animaux domestiques dans les habitats avec de plus des animaux exotiques.
Ce patient a un terrain allergique connu et ancien.
L’adoption de singes macaques a entraîné une recrudescence de sa symptomatologie allergique en raison du développement d’IgE spécifiques contre des protéines du pelage de ces singes.
Il n’y a donc pas de protection par d’éventuelles endotoxines et la théorie hygiéniste n’est pas validée dans ce contexte. Pour cette dernière, il faut plutôt la voir comme une hypothèse dans le cadre d’une action d e prévention.
En tout état de cause, il faut déconseiller l’introduction d’animaux au domicile de patients atopiques et en particulier de singes.
D’autant que pour ces animaux ont connaît déjà leur fort pouvoir allergisant avec de nombreux cas de sensibilisations décrits dans le cadre des maladies professionnelles chez les patients s’occupant d’animalerie.
Cette observation confirme le fort pouvoir allergisant du singe puisqu’on retrouve des IgE spécifiques chez la femme du propriétaire, mais également chez un des investigateurs de l’étude qui a même développé un asthme lors du contact avec des protéines de singe au domicile du patient.
Les animaux domestiques sont donc à déconseiller chez les patients atopiques avec un asthme.
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