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Inopinées ou pas, les aggravations de la dermite atopique restent un problème !
dimanche 27 avril 2003, par
Les patients atteints de dermatite atopique voient souvent, de manière imprévisible, leur état cutané s’aggraver. Dans cette étude, on a cherché à mettre en évidence les aliments responsables afin d’en pratiquer l’éviction.
Rôle des aliments dans les aggravations inopinées de la dermatite atopique. : Uenishi T, Sugiura H, Uehara M. Department of Dermatology, Shiga University of Medical Science, Otsu, Japan dans J Dermatol 2003 Feb ;30(2):91-7
Quoiqu’il soit bien connu que les patients atteints de dermatite atopique présentent souvent des aggravations inopinées, imprévisibles des lésions cutanées, il n’y a pas eu d’études publiées recherchant les facteurs déclenchant de ces aggravations imprévisibles.
Nous avons cherché à savoir si les aliments jouent un rôle dans ces aggravations inopinées et imprévisibles de la dermatite atopique.
Le groupe des patients incluait 195 adultes japonais souffrant d’eczéma atopique et qui avaient ce genre d’aggravation de l’état cutané.
Ces patients étaient hospitalisés et subissaient un test de provocation orale en ouvert aux aliments suspectés.
Des photographies des lésions cutanées représentatives étaient prises à l’état basal, avant et après le test.
Nous déterminions la positivité des tests de provocation en comparant ces différentes photographies.
Un à trois (moyenne : 1,7) tests de provocation positifs étaient confirmés chez 86 (44%) des 195 patients.
Les aliments les plus souvent responsables étaient le chocolat, le fromage, le café, le yoghourt et quelques aliments japonais comme le gâteau de riz gélatineux, la sauce au soja et le soja fermenté.
Les IgE spécifiques à ces aliments étaient le plus souvent négatives.
Il a été demandé aux patients de pratiquer l’éviction des aliments mis en évidence par les tests de provocation. Ils étaient ensuite suivis durant 3 mois et vus en externe. L’éviction des aliments incriminés durant ces 3 mois permettait une amélioration progressive de la maladie.
Ces résultats suggèrent que les aliments jouent un rôle important dans l’aggravation inopinée, imprévisible des lésions cutanées des patients atteints de dermatite atopique.
Dans la population étudiée, près de la moitié des patients présentaient au moins un test de provocation alimentaire positif, c’est à dire entraînant une aggravation de leur état cutané.
Dans la grande majorité de ces tests positifs, les IgE spécifiques étaient négatives, suggérant l’absence de mécanisme IgE médié. Toutefois, il faut savoir que des tests cutanés aux aliments natifs auraient plus appropriés, les tests cutanés aux aliments natifs sont plus sensibles.
Il est donc clair que la peau de ces patients est particulièrement sensible et que la teneur des aliments en histamine ou autres amines vaso-actives ou, bien même, que le caractère histamino-libérateur, jouent un rôle dans la survenue de ces poussées.
Ne s’agissant pas d’un mécanisme spécifique, on peut concevoir qu’une simple limitation doit pouvoir suffire à limiter les dégâts.
Cette étude est très intéressante, car elle donne une réponse à ce phénomène que les parents décrivent souvent très bien, exemple : « Mon fils, fait des poussées lorsqu’il mange beaucoup de chocolat noir, alors que le chocolat au lait passe très bien ». C’est le type de propos que nous entendons tous les jours en consultation.
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