Rôle du bon « gras » chez le nourrisson à haut risque d’atopie.

dimanche 13 avril 2003 par Dr Alain Thillay2350 visites

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Rôle du bon « gras » chez le nourrisson à haut risque d’atopie.

Rôle du bon « gras » chez le nourrisson à haut risque d’atopie.

dimanche 13 avril 2003, par Dr Alain Thillay

Les acides gras essentiels (oméga-6) ont été proposés comme traitement adjuvant de la dermatite atopique car des études suggèrent une corrélation entre leur déficit et l’apparition des manifestations d’atopie. A l’inverse, si l’alimentation est enrichie en oméga-6, prévient-on leur apparition ?

Supplémentation par l’acide Gamma-linolénique dans la prophylaxie de la dermatite atopique : essai contrôlé, randomisé chez des nourrissons à haut risque familial. : Crane J, Mallol J, Beasley R, Stewart A, Asher MI ; International Study of Asthma and Allergies in Childhood Phase I study group. Wellington Asthma Research Group, Dept of Medicine, School of Medicine, Wellington, New Zealand. crane@wnmeds.ac.nz dans Eur Respir J 2003 Mar ;21(3):455-61

 INTRODUCTION. Des études suggèrent que des concentrations basses en longues chaînes de polyènes dans la début de la vie sont corrélées aux manifestations d’atopie dans la vie future.

 OBJECTIF. L’objectif de cette étude était de vérifier le possible effet préventif de la supplémentation en acide Gamma-linolénique (AGL) sur le développement de la dermatite atopique du nourrisson à risque.

 MÉTHODE.
* Dans une étude en double-aveugle, randomisée, contrôlée, contre placebo, des nourrissons nourris par formule lactée (n=118), ayant des antécédents de manifestations atopiques maternelles, recevaient soit un supplément par huile de bourrache (contenant 100 mg d’AGL), soit de l’huile de tournesol en tant que placebo durant les 6 premiers mois de la vie.
* Les principaux résultats mesurés étaient l’incidence de la dermatite atopique dans la première année de vie, la sévérité de la dermatite atopique (SCORAD) et le taux d’IgE totales sériques à l’âge d’un an.

 RESULTATS.
* L’analyse montrait une tendance favorable sur la sévérité de la DA associée à la supplémentation en AGL comparativement au groupe placebo, mais pas d’effet significatif sur les autres résultats concernant l’atopie.
* L’augmentation des concentrations des phospholipides plasmatiques entre le taux de départ et 3 mois plus tard était négativement associée à la sévérité de la DA.
* Il n’y avait pas d’effet significatif sur le taux des IgE totales sériques.

 CONCLUSION. Une supplémentation précoce en AGL chez des enfants à haut risque atopique familial ne prévient pas l’expression de l’atopie comme le montre le taux des IgE totales sériques, mais tend à diminuer la sévérité de la dermatite atopique dans l’avenir chez ces enfants.


L’acide Gamma-linolénique fait partie des acides gras essentiels. Cette publication montre que le fait d’enrichir l’alimentation du nourrisson avec l’acide Gamma-linolénique ne prévient pas l’expression de l’atopie. Elle ne ferait que diminuer la sévérité de la DA.

Étant donné que l’alimentation habituelle du nourrisson dans les pays développés apporte suffisamment d’acides gras essentiels, on peut concevoir que l’inflammation chronique due à une allergie IgE médiée à probablement une action sur leur utilisation par les différents tissus de l’organisme.

Il faut se souvenir qu’avant tout la dermatite atopique du nourrisson est en rapport presque toujours avec une allergie alimentaire.

Il est donc primordial de pratiquer une enquête allergologique sérieuse plutôt que de compliquer la vie des mamans avec des histoires de suppléments alimentaires.

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