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La pollution fait-elle le lit de l’asthme ?
vendredi 4 juillet 2003, par
Nombre d’études semblent indiquer qu’il existe une relation entre pollution de l’air et manifestations de l’atopie. Ici, ces auteurs coréens ont comparé l’hyperréactivité bronchique et les tests cutanés de l’allergie immédiate chez des enfants d’âge scolaire vivant en zones polluées et en zones moins polluées.
Preuve épidémiologique de la relation entre hyperréactivité bronchique et exposition à la pollution de l’air. : A.-S. Jang1, C.-H. Yeum2, M.-H. Son3 1Department of Internal Medicine, Soonchunhyang University Hospital, Bucheon, Korea ; 2Department of Internal Medicine, Cheju National University College of Medicine, Jeju, Korea ; 3Department of Preventive Medicine, Seonam University College of Medicine, Namwon, Korea dans Allergy 58 (7), 585-588.
– CONTEXTE. Il a été montré que l’augmentation des manifestations allergiques est le résultat de l’augmentation de la pollution de l’air en provenance des automobiles et de diverses industries.
– OBJECTIF. Cette étude évalue l’association entre pollution de l’air et hyperréactivité bronchique dans une étude en sections croisées sur une cohorte de 670 enfants âgés de 10 à 13 ans.
– METHODES.
* Nous avons pratiqué spirométrie et tests cutanés ainsi qu’un test de provocation à la méthacholine chez ces 670 enfants d’âge scolaire.
* La concentration de méthacholine capable de provoquer une chute de 20% du VEMS (PC20) comme valeur seuil de l’hyperréactivité bronchique (HRB).
* Les valeurs minimales de 16mg/dl ou moins étaient considérées comme indicative de l’HRB.
– RESULTATS.
* Tous ces enfants avaient une fonction pulmonaire normale.
* Parmi eux, 257 (38,3%) avaient une HRB.
* Il y avait une augmentation significative de l’HRB chez les enfants vivants près d’une usine chimique comparés à ceux vivants en zone rurale ou côtière.
* L’atopie était significativement plus fréquente près des usines chimiques que dans les zones côtières ou rurales (35,6% contre 27,3% et 23,3%, respectivement).
* Les enfants atopiques avaient des valeurs plus basses de PC20 que les non atopiques.
* Des tests cutanés allergiques positifs et le fait de vivre en zone polluée constituaient des facteurs de risque dans des analyses de multivariables ajustées en fonction du sexe, du tabagisme parental, de l’âge, de l’index de masse corporelle (IMC), des symptômes nasaux et des symptômes respiratoires.
– CONCLUSION. Nos constatations démontrent que les enfants vivant en zones polluées sont plus souvent victimes d’hyperréactivité bronchique que ceux vivants dans des zones moins polluées.
Il s’agit d’une étude intéressante qui suggère qu’il existe un lien entre pollution de l’air due aux automobiles et aux usines et HRB. Et que l’HRB est liée au terrain de l’atopie. On peut se demander alors si l’HRB est liée à la pollution ou à l’atopie. Les sujets étaient des enfants d’âge scolaire.
A mon avis, cette étude est très critiquable et ne prouve pas forcément grand chose.
Le fait de comparer des enfants vivants soit en zone urbaine, soit en zone rurale ou côtière engendre probablement un biais de sélection concernant l’environnement intérieur.
En effet, à la lecture de ce résumé, il ne semble pas que cet aspect ait été une variable prise en compte. Je ne connais pas la Corée, mais, on peut imaginer que ceux qui vivent en ville ne vivent pas dans les mêmes conditions.
L’habitat urbain pourrait ainsi être plus susceptible d’exposer aux aéroallergènes (petites surfaces, moins bonne aération, humidité, pollution intérieure..) et favoriser ainsi l’expression des manifestations allergiques.
Affaire à suivre…
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