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Attention au collagène du poisson : un allergène peut en cacher un autre.
jeudi 4 septembre 2003, par
L’allergène majeur responsable de l’allergie au poisson, au moins au Japon, est une protéine cytoplasmique liée au calcium, de type parvalbumine, appelée Gad c 1. Des cas d’IgE spécifiques positives à la gélatine (collagène dénaturé) chez des patients allergiques au poisson ont été par ailleurs rapportés : quelle en est la réalité ?
Réactivité des IgE au collagène du muscle de poisson chez des patients allergiques au poisson. : Yuki Hamada 1, Yuji Nagashima 1, Kazuo Shiomi 1, Naoki Shimojo 2, Yohichi Kohno 2, Rumiko Shibata 3, Sankei Nishima 3, Hiroyuki Ohsuna 4 and Zenro Ikezawa 4 1Department of Food Science and Technology, Tokyo University of Fisheries, Tokyo, 2Department of Pediatrics, School of Medicine, Chiba University, Chiba, 3National Minami-Fukuoka Chest Hospital, Fukuoka and 4Department of Dermatology, Yokohama City University, School of Medicine, Yokohama, Japan dans Allergology International 52 (3), 139-147
– Contexte. A côté de la parvalbumine, allergène majeur bien connu du poisson, le collagène a été identifié récemment comme un nouvel allergène dans le muscle du thon et dans la peau de plusieurs espèces de poissons.
– But de l’étude. Évaluer la réactivité aux IgE des collagènes de muscle de poisson chez des patients allergiques au poisson, et étudier la réactivité croisée antigènique.
– Méthodes.
* Le collagène a été purifié à partir du muscle blanc de cinq espèces de poissons (anguille japonaise, maquereau, et différentes catégories de thons) par extraction en milieu acide et précipitation en milieu salé, alors que la parvalbumine était purifiée à partir de thon par filtration sur gel.
* Les réactivités des IgE au collagène et à la parvalbumine ont été étudiées par méthode Elisa, et la réactivité croisée des collagènes musculaires par des techniques d’inhibition en Elisa.
– Résultats.
* Sur 15 sérums de patients allergiques au poisson évalués par Elisa vis à vis du collagène de thon et de la parvalbumine, 10 ont réagi seulement à la parvalbumine, 2 seulement au collagène, 2 au collagène et à la parvalbumine et 1 ni à l’un ni à l’autre.
* Les sérums porteurs d’IgE spécifiques au collagène de thon réagissaient aussi aux collagènes des quatre autres espèces de poisson.
* Par technique d’inhibition en Elisa, le collagène de thon inhibait la fixation des IgE non seulement au collagène de thon, mais aussi à celui des quatre autres espèces de poisson, suggérant une réactivité croisée parmi les cinq espèces de collagène.
– Conclusion. Ces résultats démontrent que quelques patients japonais allergiques au poisson ont des IgE spécifiques vis à vis du collagène musculaire du poisson, et que ce collagène a une allergénicité croisée parmi les différentes espèces de poisson.
Cette étude confirme que chez certains patients japonais allergiques au poisson, d’autres allergènes que la parvalbumine (allergène majeur habituellement reconnu) peuvent être mis en évidence : sur les 15 patients évalués en IgE spécifiques, seulement deux tiers avaient des IgE positives exclusivement à la parvalbumine, alors que 4 avaient des IgE positives au collagène de poisson, soit isolément soit associées à des IgE à la parvalbumine.
Par ailleurs, les techniques d’inhibition du Rast permettent de conclure que cet allergène est croisé dans différentes espèces de poissons.
Les patients porteurs de ces IgE spécifiques représentent certes moins d’un tiers des cas, et il reste à prouver que les patients non Japonais peuvent avoir le même profil.
On peut imaginer qu’il existe un sous-groupe de patients allergiques au poisson répondant à un allergène mineur, et ayant un profil clinique différent. Cela est d’autant plus pertinent que cet allergène semble thermostable, et que le poisson cuit garde aussi son pouvoir immunogène.
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