Gratouille, chatouille, brûlure... Chaque patient décrit le prurit à sa façon.

dimanche 28 juillet 2002 par Dr Isabelle Bossé12100 visites

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Gratouille, chatouille, brûlure... Chaque patient décrit le prurit à sa façon.

Gratouille, chatouille, brûlure... Chaque patient décrit le prurit à sa façon.

dimanche 28 juillet 2002, par Dr Isabelle Bossé

Cette étude met au point un questionnaire fiable pour évaluer le prurit dans l’urticaire chronique idiopathique et son retentissement psychologique.

Caractéristiques cliniques du prurit dans les urticaires chroniques idiopathiques. : G. Yosipovitch, N. Ansari, A. Goon, Y.H. Chan* and C.L. Goh dans British Journal of Dermatology Volume 147 Issue 1 Page 32 - July 2002

Même si le prurit est un symptôme prédominant dans l’urticaire chronique idiopathique (CIU), ses caractéristiques cliniques n’ont pas été explorées.

Les objectifs de cette étude étaient de mettre en évidence le modèle clinique et les dimensions affectives et sensorielles du vécu du prurit, en utilisant un questionnaire simple.

Un questionnaire basé sur un modèle concernant la douleur a été utilisé chez 100 patients souffrant d’urticaire chronique idiopathique.
Les résultats montrent que les 100 patients recrutés ont rempli le questionnaire. Chez 68 patients le prurit est quotidien. La plupart souffrent de leur prurit dans la soirée et la nuit ( n = 83 ) et 62 rapportent des difficultés à l’endormissement. Le prurit touche toutes les zones, mais plus souvent les bras ( n = 86 ), le dos (n = 78), et les jambes ( n = 75). Les symptômes d’accompagnement retrouvés sont une sensation de chaleur pour 45 patients, et de transpiration pour 15 patients. La plupart des patients prenaient des anti histaminiques (n = 98), le plus souvent sédatif, parmi lesquels 34 ont eu un traitement au long cours. La sensation de prurit était décrite comme étant des picotements ( n = 27 ), des chatouillements ( n = 25), des brûlures (n = 23 ). 76 patients considèrent leur prurit ennuyeux, 66 fastidieux, et 14 se plaignent de dépression. L’intensité du prurit à son acmé était considéré comme le double de celui provoqué par une piqûre de moustique. Les plus mauvais scores de prurit sont retrouvés chez les dépressifs de façon significative. Il y avait une corrélation significative entre les scores affectifs et sensoriels au moment le pire du prurit.

En conclusion, cette étude décrit le vécu du prurit dans l’urticaire chronique idiopathique, en insistant sur la dimension sensorielle et affective. Le questionnaire utilisé est considéré comme un bon moyen d’évaluation du prurit dans cette pathologie.


Un symptôme aussi multiforme que le prurit pourrait donc être évalué plus précisément par ce questionnaire, symptôme sur lequel on ne s’attarde peut-être pas assez, et qui peut vraiment gâcher la vie de ces patients.

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