Vaccination nasale : une nouvelle voie thérapeutique des dermatites atopiques sévères.

vendredi 16 août 2002 par Dr Alain Thillay3804 visites

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Vaccination nasale : une nouvelle voie thérapeutique des dermatites atopiques sévères.

Vaccination nasale : une nouvelle voie thérapeutique des dermatites atopiques sévères.

vendredi 16 août 2002, par Dr Alain Thillay

Etude japonaise qui, à l’aide d’un modèle expérimental murin, tente de montrer l’intérêt d’une vaccination nasale à l’encontre du Candida albicans dans les cas de dermatites atopiques sévères.

Vaccination par voie nasale, capacité d’élimination de la colonisation par Candida sans modification des IgE spécifiques préexistantes : une possible thérapie de la dermatite atopique en rapport avec Candida albicans. : Suenobu N, Kweon MN, Kiyono H. dans Vaccine 2002 Jul 26 ;20(23-24):2972-80

Dans certains cas de dermatite atopique (DA), le Candida albicans (C.albicans) peut participer à cette pathologie. Les patients atteints de DA sévère montrent des taux significativement plus élevés d’IgE spécifiques du C.albicans (CAP RAST) que les patients présentant des signes moins importants de DA. Nous appuyant sur des faits cliniques, nous avons postulé que l’élimination de C.albicans par une vaccination muqueuse permettrait d’améliorer les patients atteints d’une forme sévère de DA.

Dans ce but, nous avons développé un modèle allergique murin. Les souris qui recevaient systématiquement soit des antigènes de C.albicans associés à de la superoxyde dismutase à manganèse (MnSOD), soit associés à de la protéase aspartique 2 (SAP2), dans les deux cas avec de l’alun, montraient une augmentation des IgE.

Systématiquement, les souris ainsi traitées étaient alors immunisées avec, soit de la MnSOD, soit avec de la SAP2, associées à de la toxine cholérique (TC), comme adjuvant muqueux pour la voie nasale. Il est intéressant de noter que les souris immunisées par voie nasale montraient une augmentation des IgA spécifiques du C.albicans dans les fécès, dans les produits de lavage de nez ainsi que dans la salive, mais, aucun changement dans la réponse IgE spécifique des antigènes du C.albicans. Tout cela en corrélation avec la présence de nombreuses cellules mononuclées produisant des IgA spécifiques d’antigène de C.albicans au niveau de la lamina propria intestinale, des muqueuses des voies nasales et des glandes salivaires chez les souris vaccinées à l’aide d’un complexe antigénique et TC.
En outre, l’immunisation nasale utilisant MnSOD ou SAP2 et la TC avait pour résultat d’éliminer les colonies de C.albicans du tractus intestinal.

Ces résultats suggèrent aussi un rôle potentiel de la vaccination muqueuse pour contrôler les C.albicans chez les patients atteints de maladies allergiques, y compris la dermatite atopique, bien que d’autres recherches soient nécessaires pour affirmer cette approche thérapeutique de la vaccination muqueuse.


Certes, tout cela est extrêmement intéressant, mais n’oublions pas qu’il ne s’agit que d’un modèle murin. Ainsi, la voie nasale semble être une bonne voie de vaccination chez…la souris. Il sera intéressant de suivre cette équipe japonaise, je pense qu’ils ne vont pas en rester là, ils s’attaqueront probablement à un modèle humain.

Enfin, pas d’ambiguïté, les auteurs n’ont pas évoqué d’allergie au C.albicans. Ici, les IgE spécifiques à l’encontre du C.albicans ne font que témoigner d’une immunisation.
Dans ces cas de DA sévère, il faut éliminer les colonies de C.albicans qui ont un rôle aggravant.

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