Accueil du site > Maladies > Atopie > L’allergie n’est pas raciste : le petit brésilien atopique n’est pas (…)

L’allergie n’est pas raciste : le petit brésilien atopique n’est pas différent du petit français allergique.
lundi 21 juin 2004, par
Depuis plusieurs années maintenant des notions ne sont plus remises en question sur le développement du terrain atopique en particulier chez l’enfant. Mais ces données sont-elles applicables pour tous les enfants allergiques même d’autres pays ? Et le développement de l’allergie est-il le même ?
Sensibilisation aux pneumallergènes et aux allergènes alimentaires chez des enfants atopiques brésiliens par dosage des IgE totales et spécifiques. Projet Allergique PROAL. : Naspitz CK, Sole D, Jacob CA, Sarinho E, Soares FJ, Dantas V, Mallozi MC, Wandalsen NF, Borges W, Rocha Filho W ; Grupo PROAL.
Universidade Federal de Sao Paulo (UNIFESP), Sao Paulo, SP, Brazil
dans J Pediatr (Rio J). 2004 May-Jun ;80(3):203-10
– Objectif :
- Déterminer la fréquence de sensibilisations aux pneumallergènes et aux allergènes alimentaires d’enfants vus dans des services d’allergologie au Brésil.
– Méthodologie :
- Les taux d’IgE totales et spécifiques (RAST et Uni-CAP Pharmacia) aux pneumallergènes et aux allergènes alimentaires ont été réalisés chez 457 enfants de services d’allergologie et chez 62 enfants témoins appariés sur l’age.
- Les RAST supérieur ou égal à 1 ont été considérés comme positifs.
– Résultats :
- La fréquence d’un RAST positif est significativement plus élevée chez les enfants atopiques (361/457 soit 79%) par rapport aux témoins (16/62 soit 25.8%).
- Il n’y a pas de différence en fonction du sexe.
- La fréquence d’un RAST positif à tous les allergènes évalués est plus élevée chez les patients atopiques par rapport aux témoins.
- Des taux d’IgE totales significativement plus élevés sont observés chez les patients atopiques avec RAST positif par rapport à ceux ayant un RAST négatif.
- La fréquence d’un RAST positif aux principaux allergènes inhalés sont :
- D Ptéronyssinus : 66.7% versus 14 .5% (p<0.05)
- D. farinae = 64.5% versus 17.8% (p < 0.05),
- B. tropicalis = 55.2% versus 19.4% (p < 0.05),
- blatte = 32.8% x 9.7% (p < 0.05), et
- chat = 12% versus 8.1%.
- En rapport avec les allergènes alimentaires les résultats sont les suivants :
- poisson = 29.5% versus 11.3% (p < 0.05),
- oeuf = 24.4% versus 4.8% (p < 0.05),
- lait de vache = 23.1% versus 3.2% (p < 0.05),
- farine de blé = 20% versus 8.1% (p < 0.05),
- arachide = 14% versus 4.8% (p < 0.05),
- soja = 11.8% versus 4.8% (p < 0.05), et
- maïs = 10.6% versus 4.8% (p < 0.05).
- En rapport avec l’age, la sensibilisation aux allergènes alimentaires prédomine chez les jeunes enfants alors que l’inverse est observé pour les allergènes inhalés.
– Conclusions :
- Il y a une prédominance de la fréquence des sensibilisations aux pneumallergènes, principalement aux acariens domestiques chez les patients étudiés.
- L’allergie alimentaire est également responsable d’une forte proportion des sensibilisations, surtout chez les enfants.
Dans ce travail épidémiologique, les auteurs démontrent que les enfants brésiliens développent souvent une allergie aux acariens, avec dans la petite enfance une allergie alimentaire prédominante. Le profil allergique alimentaire est superposable à celui rencontré dans nos pays.
Ce travail conforte donc des données déjà acquises depuis plusieurs années dans nos pays.
Ces résultats montrent que quelque soit le pays, le terrain allergique se présente de la même façon avec une superposition du profil de sensibilisation aux mêmes allergènes.
Il y a donc une universalité de la réponse allergique et des allergènes.
Il est curieux de constater que ces allergies alimentaires ne sont pas différentes, alors que les habitudes alimentaires, elles, sont différentes.
La notion d’allergie croisée, qui met en évidence des épitopes particuliers responsables des sensibilisations, permet de penser qu’il existe un certain nombre de molécules allergisantes qui ensuite peuvent se rencontrer dans divers aliments sous diverses latitudes mais avec les mêmes conséquences sur le plan clinique.
Cela laisse penser qu’il serait possible de mettre au point un vaccin immunothérapique, qui en agissant sur l’épitope allergisant responsable pourrait bloquer le développement de l’allergie chez tous les patients, sans forcément une adaptation fine aux spécificités alimentaires de tels ou tels pays.
Recevez les actualités chaque mois